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Conseil National de la Jeunesse: s’imposer ou disparaître

Publié le mardi 10 novembre 2020  |  Flambeau des Démocrates
Conférence
© aLome.com par Edem GADEGBEKU & J. TCHAKOU
Conférence de presse du lancement de la 2è édition des Universités du 3è âge qui auront lieu du 17 au 18 octobre 2018 autour du thème «Personnes âgées, richesse de la nation»
Lomé, le 15 octobre 2018. Salle de conférence, Agora Senghor. Conférence de presse du lancement de la 2è édition des Universités du 3è âge qui auront lieu du 17 au 18 octobre 2018 autour du thème «Personnes âgées, richesse de la nation». Initiées depuis l’année 2017 par l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM), les Universités du 3è âge tiendront leur 2è édition dans les locaux de l`Agora Senghor. Le thème de cette année s’intitule «Personnes âgées, richesse de la nation». L’acte II de ces Universités ambitionne de permettre aux «Seniors» et aux professionnels du secteur des Seniors ainsi qu’aux diverses initiatives locales et sociétales dédiées au 3e âge d’aborder et de relever les nouveaux défis qui se présentent à cette frange particulière via une cadre d’échanges, de partages structuré et convivial dans une optique d’information et de sensibilisation pour une meilleure santé des personnes âgées. Sont particulièrement intéressées les hommes et femmes du 3è âge assurés et non assurés. Des marches sportives, des causeries-débats, des ateliers de formation, des espaces de visites médicales et une Foire des seniors seront au menu de ce rendez-vous. Myriam DOSSOU, DG de l`INAM.
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Ce mois de novembre a démarré, sur du chapeau de roue, avec la célébration, dimanche dernier, de la Journée Africaine de la Jeunesse, avec pour thème : « Voix des Jeunes, Actions, Engagements : construire une meilleure Afrique ». Une célébration ponctuée, mardi, par la tenue, à Lomé, d’un atelier de validation de la Politique Nationale de la Jeunesse.

Cette nouvelle politique nationale de la jeunesse initiée par l’Etat togolais en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), décrit-on, prend en compte les grands enjeux de la jeunesse togolaise, prise pour maillon essentiel de la chaîne de valeur dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable(ODD).
Lesquels sont fixés par l’Agenda 2030 des Nations Unies, et au plan national par le Programme National de Développement (PND) dont l’axe 3 est relatif à la consolidation du développement social et au renforcement des mécanismes d’inclusion.

Si officiellement la jeunesse togolaise semble logée à une bonne enseigne, la réalité est tout autre sur le terrain où cette couche sur laquelle se repose l’avenir du pays n’a visiblement de meilleures perspectives, encore moins de voix qui porte.

Dès lors est remis sur le tapis, le débat sur la pertinence du Conseil National de la Jeunesse (CNJ), un organe dont la mission est d’assurer la pleine et effective participation de la jeunesse togolaise
au processus de prises de décisions et de développement du Togo

La jeunesse, une couche vitale… Partout ailleurs dans le monde, les jeunes constituent le cheval gagnant sur lequel tout gouvernement mise. Mieux, le levier du développement. C’est
ainsi qu’ils sont donc célébrés, en conséquence, pour la mine d’or qu’ils constituent.

Surtout si une bonne politique leur permet non seulement de se mettre en confiance, mais aussi d’éclore tout leur potentiel au service du développement de leurs Etats. Une philosophie qui semble sous-tendre justement la célébration, par l’Union Africaine (UA), de la Journée Africaine de la Jeunesse et dont l’édition de cette année porte une attention particulière sur l’engagement et la participation des jeunes dans la résolution des grands défis auxquels font face les Etats du continent.

Non en marge de l’événement, le Togo a accordé une attention particulière à cette journée qui, a indiqué Myriam Dossou d’Almeida, ministre en charge du Développement à la Base, la Jeunesse et l’Emploi des jeunes, sont perçus par le gouvernement togolais comme ‘’une marque de reconnaissance envers cette couche vitale, légitimée à la fois par son poids dans notre société et par son rôle crucial dans les actions de développement’’.

Jeunesse togolaise, parlons-en ! Tout comme dans les autres pays francophones de l’Afrique subsaharienne, la proportion des jeunes de moins de 35 ans représente 60% de la population togolaise, selon les chiffres officiels.
C’est dans le but de maximiser ce potentiel qu’est née la Politique Nationale de la Jeunesse adoptée en 2007 et dont l’objectif est de promouvoir et mettre la jeunesse au cœur des actions susceptibles d’impulser la dynamique du développement durable et inclusif.

Une promotion qui, explique- ton du côté du gouvernement, revêt une dimension économique, sociale, culturelle et politique et s’impose comme une source de progrès, de stabilité politique et de paix.

A cet effet, il a été exclusivement créé depuis 2008, le ministère du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’emploi des jeunes dont l’un des objectifs est d’encadrer des jeunes aux fins de leur autonomisation socio-économique et professionnelle.

Lequel ministère initie et déroule ces dix dernières années, plusieurs projets qui devront contribuer à l’épanouissement des jeunes. Il s’agit, entre autres, du Programme de Promotion du Volontariat National au Togo, (PROVONAT), du Plan Stratégique National pour l’Emploi des Jeunes (PSNEJ), du Programme pour l’Emploi des Jeunes (PEJ) inclus dans le PSNEJ, du Projet d’Appui à l’Insertion et au Développement de l’Embauche (AIDE), du Projet d’Appui à l’Insertion Professionnelle des Jeunes Artisans, le
Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes (FAIEJ), et l’Accès des Jeunes Aux Services Financiers (AJISEF)…

Bref, les projets en faveur des jeunes, l’on en compte à foison. Malheureusement, force est de constater que cette belle brochette de programmes n’a pu permettre à la jeunesse togolaise, toujours confrontée au double phénomène du chômage et du sous-emploi.

Dans une récente statistique de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED), le taux du sous-emploi a augmenté de 22,8% en 2011, 24,9% en 2015.

Ajouté au chômage, l’on avoisine un taux combiné de 28,3% de jeunes sans emploi décent, ni revenu régulier. Une réalité poignante dont doit se faire son cheval de bataille, le Conseil National de la Jeunesse. Mais alors, qu’est-ce qu’il en est ?

Le CNJ…

Créé en 2008, le Conseil regroupe 328 mouvements de jeunesse. Cadre de concertation, d’expression et d’activité en vue d’assurer la participation de la jeunesse au processus de développement, le CNJ, que dirige actuellement Régis Batchassi, a pour mission essentielle de répondre aux aspirations et aux préoccupations des jeunes, notamment en matière d’emploi et de formation.

De façon spécifique, le CNJ, représente les intérêts de la jeunesse et des organisations de jeunes auprès du Parlement, du Gouvernement, l’opinion publique et de toutes les institutions intervenant dans le domaine de la jeunesse, puis impulse et coordonne la participation des membres à des actions de développement communautaire d’intérêt local, national et international…

Actifs

Au niveau du bureau actuel on se défend d’un bilan globalement satisfaisant. Lequel va de l’adoption du plan stratégique 2019-2022, avec plusieurs axes, à l’installation des démembrements qui assurent le renforcement des activités des jeunes dans les Communes en passant par le renforcement de capacités des jeunes sur le leadership, la citoyenneté, le lobbing et le plaidoyer.

Aussi, Régis Batchassi relève à l’actif du CNJ la validation récente d’un cadre de dialogue avec les acteurs politiques, de même que celle avec les perssonnes âgées, dans le cadre du dialogue intergénérationnel.

Mais comme difficulté, il reconnaît que «pour disposer de moyens conséquents pour mener nos activités, nous faisons recours aux partenaires. Mais l’environnement n’est pas aussi facile pour décrocher des financements».Toutefois, l’actuel Président du CNJ élu en 2015 et reconduit en 2019, entrevoit la redynamisation des actions du Conseil.


C’est donc dire que l’autopsie et faite. Cet organe sommeilleux… Dans l’opinion, surtout une bonne partie de la jeunesse togolaise ne voit en CNJ qu’un organe qui sommeille. Et à l’analyse des prérogatives dévolues à cet organe, tout analyste ne peut qu’exprimer sa déception face à la léthargie criarde de cet organe qui n’existe que de nom.

En effet, face aux problèmes de tous ordres auxquels fait face la jeunesse togolaise, le Conseil National de la Jeunesse, pourtant censé porter ses doléances aux autorités est paradoxalement resté muet, telle une carpe. Outre la course au pouvoir pour faire plus tard de la figuration à des rencontres occasionnelles, il n’y a objectivement, à ce jour, d’initiatives à caractère d’intérêt national à mettre à son actif.

Face aux problèmes de chômage et de sous-emploi, il est rare de voir le CNJ interpeller les députés ou le gouvernement. L’opération de salubrité publique ‘’Togo Propre’’, face au manque d’engouement qu’elle suscite depuis peu auprès de la population, pourrait connaître un meilleur sort si le CNJ réunissait ses organisations membres à l’occasion.

L’année dernière, le monde scolaire a été ameuté par l’affaire de sextape qui a indigné jusqu’au sommet de l’Etat sans qu’aucune réaction officielle n’émane du CNJ. Les exemples sont légion…


S’imposer ou disparaître…

Aujourd’hui, le manque d’initiative et de créativité dont fait montre le CNJ depuis sa création donne raison aux critiques qui l’assimilent à une épave.

Mieux, à un outil de propagande des pouvoirs politiques qui l’utilisent, quand la situation l’exige, à des fins politiques. Et donc, loin d’être représentatif pour ensuite défendre les réels intérêts de la jeunesse togolaise dans son ensemble qu’elle prétend représenter. Auquel cas, cet organe serait plus présent sur la scène avec des initiatives qui convaincront, d’elles-mêmes, les Togolais, même les plus sceptiques sur la pertinence de son existence.

Mais avant, sa seule présence se résume à son existence formelle. Autrement, après plus de dix ans d’existence, le CNJ n’est que l’ombre de lui-même. C’est donc une urgence.

Le Conseil National de la Jeunesse doit rompre avec la léthargie. Et pour ce faire, cela sonne un impératif pour Régis Batchassi et ses camarades de se réveiller de leur longue léthargie et faire face à leur mission régalienne. Celle d’assurer la pleine et effective participation de la jeunesse togolaise au processus de prises de décisions et de développement du Togo.

Pour y arriver, les premiers responsables de cet organe doivent s’approprier l’appel de la ministre Myriam Dossou d’Almeida pour qui la pertinence de cette nouvelle politique de la jeunesse réside en sa vision de ‘’créer dès maintenant, pour les prochaines décennies, une jeunesse autonome, solidaire, responsable et engagée’’.

Ce qui s’entend que le CNJ se doit de s’imposer, demander les moyens de sa poli tique. Les 10 milions de dotation annuellement alloués à ce conseil s’avèrent peu suffisants pour lui permettre de dérouler son agenda.

Revoir cette dotation à la hausse paraît aujourd’hui l’un des moyens par lesquels cet organe pourra réellement s’imposer face aux décideurs pour enfin porter la voix de la jeunesse togolaise sans être un outil de propagande. Et ce n’est pas encore tard !


Magloire TEKO

... suite de l'article sur Flambeau des Démocrates

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