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Le Secrétaire général des Nations unies demande un "état d’urgence climatique" dans le monde

Publié le lundi 14 decembre 2020  |  Xinhua
António
© Autre presse par PRESIDENCE DU TOGO
António Guterres (g) & Faure Gnassingbé (d)
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NEW YORK (Nations unies), 12 décembre (Xinhua) - Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé samedi un "état d'urgence climatique" mondial pour lutter contre le réchauffement climatique.

Cinq ans après l'Accord de Paris sur le changement climatique, le monde ne va toujours pas dans la bonne direction, a-t-il déclaré lors du Sommet sur l'ambition climatique conjointement convoqué par les Nations unies et les gouvernements britannique et français.

L'Accord de Paris s'était engagé à limiter l'élévation de la température aussi proche que possible de 1,5 degré Celsius. Mais les engagements pris à Paris étaient loin d'être suffisants pour y arriver, et même ces engagements ne sont pas respectés, a-t-il noté.

"Les niveaux de dioxyde de carbone atteignent des taux records. Aujourd'hui, nous avons 1,2 degrés de plus qu'avant la révolution industrielle. Si nous ne changeons pas de cap, nous pourrions nous diriger vers une augmentation catastrophique de la température de plus de 3 degrés ce siècle. Quelqu'un peut-il encore nier que nous sommes confrontés à une urgence dramatique ? ", a demandé le chef de l'ONU.

"C'est pourquoi j'appelle aujourd'hui tous les dirigeants du monde entier à déclarer l'état d'urgence climatique dans leurs pays jusqu'à ce que la neutralité carbone soit atteinte".

Selon M. Guterres, quelque 38 pays l'ont déjà fait, reconnaissant l'urgence et les enjeux. Tous les autres pays doivent les suivre, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, a-t-il souligné, la reprise post-COVID-19 présente une opportunité de mettre les économies et les sociétés sur la voie verte conformément au Programme de développement durable à l'horizon 2030, mais ce n'est pas encore le cas. Jusqu'à présent, les membres du Groupe des 20 plus grandes économies du monde dépensent 50% de plus dans leurs plans de relance et de sauvetage dans les secteurs liés à la production et à la consommation de combustibles fossiles que dans les énergies à faible émission de carbone. C'est inacceptable, a-t-il dit.

"Les trillions de dollars nécessaires à la reprise post-COVID sont de l'argent que nous empruntons aux générations futures. C'est un test moral. Nous ne pouvons pas utiliser ces ressources pour verrouiller des politiques qui feront peser sur les générations futures une montagne de dettes sur une planète brisée", a-t-il fait remarquer.

Selon le chef de l'ONU, pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, il est nécessaires dès maintenant de réduire les émissions mondiales de 45% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010.

Cela doit être pleinement reflété dans les contributions déterminées au niveau national révisées et renforcées que les signataires de l'Accord de Paris sont tenus de soumettre bien avant la Conférence des Nations unies sur le changement climatique qui aura lieu l'année prochaine à Glasgow, en Ecosse, a-t-il poursuivi, notant que le Royaume-Uni s'est engagé à réduire ses émissions de 68% d'ici 2030 par rapport à 1990 et que l'Union européenne a accepté de réduire les siennes d'au moins 55% d'ici 2030 par rapport à 1990.

"Ces décisions méritent que l'on s'en inspire. Chaque pays, chaque ville, chaque institution financière et chaque entreprise doit adopter des plans pour atteindre zéro émission nette d'ici 2050 et commencer à les appliquer dès maintenant, notamment en fixant des objectifs clairs à court terme. Les principaux secteurs émetteurs tels que le transport maritime, l'aviation et l'industrie doivent également présenter et mettre en oeuvre de nouvelles feuilles de route transformationnelles conformes à cet objectif", a-t-il conclu.
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