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Novissi : Cette discrimination du Gouvernement passée presque inaperçue

Publié le mercredi 10 mars 2021  |  Fraternité
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Images marquantes des queues de citoyens togolais pour percevoir le Programme Novissi
Lomé, mai 2020. Quartier Tokoin-Wuiti. Images marquantes des queues de citoyens togolais pour percevoir le Programme Novissi, dans le cadre des mesures d`urgence contre la Covid-19.
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Le Gouvernement a décidé, le 22 février dernier, d’activer le Programme de transferts monétaires "Novissi", pour les populations des préfectures de Cinkassé, Kpendjal, Oti, Tandjouaré et Tône. Ces dernières avaient été soumises à des mesures restrictives afin de lutter contre l’envolée des cas dans la région des Savanes. Mesure applaudie dans la région, mais ailleurs, elle est source de frustration. Et pour cause…


En janvier dernier, face à l’explosion du nombre de nouvelles contaminations dans la région des savanes, le gouvernement togolais a pris un certain nombre de mesures restrictives, dont le couvre-feu. Décrétée dans un premier temps uniquement dans le «Grand Tone», qui regroupe les préfectures de Tone, de Cinkassé, de Tandjoare, de Kpendjal et de Kpendjal Ouest, les restrictions seront étendues à toute la région.

Le 21 février dernier, le bouclage et le couvre-feu ont été officiellement levés. Selon les autorités sanitaires, la situation semble maîtrisée et une réduction progressive du nombre de cas est observée au fil des semaines. La circulation des personnes peut ainsi reprendre entre les préfectures de la région. Cerise sur le gâteau, l’exécutif a décidé d’octroyer dans le cadre du programme « Novissi », une aide financière compensatoire aux populations.

Novissi pour la région des Savanes…

Concrètement, le programme est déployé pour les deux semaines (du 22 février au 07 février), et permettra aux femmes et hommes des préfectures concernées, de bénéficier d’une tranche d’aide, soit respectivement 6125 FCFA et 5250 FCFA.

L’aide financière est accordée à toute la population adulte, à l’exception des fonctionnaires, des personnes inscrites à la Caisse nationale de sécurité sociale ou celle des Retraités, ont précisé les autorités. Aussi dérisoire soit-elle, elle représente une somme non-négligeable pour de nombreuses familles lorsqu’on sait que dans cette région, l’incidence de pauvreté est estimée à 65,1% (l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages 2018-2019). Plus explicitement, dans cette région majoritairement rurale, sept personnes sur dix (7/10) vivent sous le seuil de pauvreté.

Depuis plusieurs années, la pauvreté et l’exclusion persistent dans cette partie du pays où les politiques de lutte contre la pauvreté n’ont pas eu les effets escomptés. Par conséquent, le gouvernement a incontestablement pris la meilleure décision en octroyant cette aide à ces populations engluées dans la précarité. Mais…


Deux poids, deux mesures…

Selon certains observateurs dénoncent «un deux poids deux mesures » de la part du gouvernement dans l’activation du programme pour les populations. Ces derniers regrettent la décision de ne pas octroyer cette même aide financière aux populations du Grand Lomé quelques semaines plus tôt.

En effet, le Grand Lomé qui prend en compte les préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé a été soumis au couvre-feu du 20 décembre 2020 au 03 janvier 2021 de 22 heures à 5 heures.

Comme dans la région des Savanes, plusieurs personnes majoritairement des acteurs de l’économie informelle ont vu leurs revenus baissés. Mais curieusement et ce malgré les sollicitations des populations, le gouvernement a fait la sourde oreille, refusant de leurs octroyer une aide financière.

Pourtant, la capitale et ses environs ne sont pas mieux lotis que la région des savanes en matière de vulnérabilité. En effet, les dernières études sur la cartographie de la pauvreté ont montré que contrairement aux autres régions du pays Lomé-commune et plus généralement la région maritime ont vu leur taux de pauvreté augmenté entre 2011 et 2017 (45,3% contre 53% dans la région Maritime 27% contre 30,3%). C’est dire qu’il y a pratiquement autant de pauvres à Lomé que dans la région des Savanes sachant que la capitale a une densité plus élevée.

Des arguments qui auraient pu amener le gouvernement à accorder l’aide financière également aux populations du Grand Lomé. Mais que nenni.

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