Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article
Diplomatie

[Tribune] L’Afrique ne doit pas laisser le Covid-19 annuler des décennies de progrès dans la santé

Publié le lundi 12 avril 2021  |  Jeune Afrique
Helen
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Helen CLARK rend visite au Centre Innov`up
Lomé, le 30 mars 2017. Quartier Assivito. L`Administrateur du PNUD, Helen CLARK (ancienne PM de la Nouvelle-Zélande) va à la découverte du Centre Innov`up (Centre entrepreneurial des femmes d`affaires du Togo) en présence d`invités et des incubées. Cette visite s`inscrit dans le cadre d`un séjour de 3 jours de cet haut fonctionnaire international en République togolaise. Helen CLARK sur cette photo.
Comment


Par Helen Clark

Ancienne Première ministre néo-zélandaise, présidente du conseil d’administration du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (PMNCH).

Par Muhammad Ali Pate

Directeur pour la santé, la nutrition et la population à la Banque mondiale, directeur du Mécanisme de financement mondial (GFF) et ancien ministre nigérian de la Santé.


La crise liée au coronavirus menace les avancées enregistrées pour faire reculer la mortalité et la pauvreté dans le monde. Les pays africains et la communauté internationale doivent donc faire de l’accès aux soins des plus vulnérables une priorité.

Alors que le monde s’interroge sur la manière de reconstruire les sociétés et les économies à la suite de la pandémie, il est urgent d’adopter des politiques et des engagements financiers pour s’attaquer de front aux inégalités qui frappent le plus durement les populations vulnérables. L’accès aux soins de santé essentiels dans les pays les plus pauvres du monde, en particulier pour les femmes, les enfants et les adolescents, constitue un volet prioritaire dans ce domaine.

Si rien n’est engagé, les ravages causés par la pandémie annuleront des années, voire des décennies, de progrès en la matière, laissant pour compte une génération entière. Les progrès réalisés dans le domaine de la santé mondiale, sous l’impulsion de différentes nations et avec le soutien de la communauté internationale, ont été durement acquis – mais ils restent précaires.

Cascade d’impacts secondaires

Les taux de mortalité maternelle dans les nombreuses zones de conflit dans le monde sont en hausse, et non en baisse. Par ailleurs, la récession économique provoquée par la pandémie signifie que la pauvreté mondiale devrait augmenter pour la première fois depuis 1998, la Banque mondiale estimant qu’entre 143 et 163 millions de personnes basculeront dans l’extrême pauvreté d’ici à la fin de l’année 2021.

Ce constat repose notamment sur le sous-financement chronique des services de santé essentiels, phénomène qui ne constitue pas seulement un obstacle majeur à la maîtrise du coronavirus, mais qui provoque également une cascade d’impacts secondaires qui entraînent des privations dans toutes nos sociétés.

Depuis le début de la crise sanitaire, le Mécanisme de financement mondial (GFF), un partenariat hébergé par la Banque mondiale, estime que l’accès aux interventions sanitaires vitales pour les femmes, les enfants et les adolescents dans 36 des pays les plus pauvres du monde – dont 26 en Afrique – a chuté de près de 25 %. Cela équivaut à 4 millions de femmes qui ne peuvent recevoir de soins à l’accouchement, à 17 millions d’enfants qui ne sont pas vaccinés et à plus de 5 millions de femmes et d’adolescents qui perdent accès aux contraceptifs.

Ces problèmes ne sont pas seulement dus au virus, mais aussi à la réponse des gouvernements et aux réactions individuelles, des ressources au préalable destinées aux soins de santé essentiels étant détournées vers la lutte contre la pandémie.

Par ailleurs, de nombreuses personnes craignent de se rendre dans les centres de soins par peur d’être infectées. Les répercussions sont considérables : les enfants tombent malades faute d’avoir été vaccinés, les jeunes femmes ne bénéficient pas d’accès à la santé sexuelle et reproductive, les accouchements sans personnel soignant sont inutilement dangereux. Les difficultés économiques aggravent un peu plus les problèmes de nutrition et de santé et notamment l’incapacité de payer pour des traitements vitaux.

Les femmes en première ligne

Bien évidemment, ce sont les femmes qui subissent de manière disproportionnée les conséquences collatérales de cette crise sanitaire. Leur emploi est plus menacé que celui des hommes, notamment en raison de l’impact de la récession sur le secteur des services, tandis que les restrictions sociales draconiennes et les difficultés économiques les rendent plus vulnérables aux violences domestiques.

Cette «féminisation» de la privation est un exemple frappant de la façon dont le Covid-19 amplifie les inégalités dans un monde où l’on estime que 4 milliards de personnes n’ont accès à aucune forme de protection sociale.

Dans ce contexte, le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (PMNCH) a lancé un « appel à l’action Covid-19 », au nom de ses 1 000 partenaires, et a présenté un programme en sept points pour protéger la santé et les droits des femmes, des enfants et des adolescents vulnérables. Cet appel et les efforts de mobilisation associés visent à stimuler les engagements politiques sous la forme de réformes et de financements qui peuvent s’attaquer aux causes de cette privation.

Priorité aux besoins essentiels

Les pays, aujourd’hui plus que jamais, doivent adopter des politiques et des mesures financières qui donnent la priorité aux soins de santé essentiels : services de santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente, et de nutrition. Ils peuvent notamment y parvenir en utilisant des outils qui ont fait leurs preuves tels que l’approche partenariale du GFF, qui permet d’augmenter et de coordonner les ressources publiques et privées, nationale et internationale pour répondre aux besoins des pays.

Le GFF vise à lever 1,2 milliard de dollars américains cette année, sur un besoin de financement total de 2,5 milliards de dollars d’ici à 2025, afin de soutenir ces services. À l’horizon 2030, cet investissement permettra de mobiliser près de 53 milliards de dollars, de réduire de plus d’un tiers le nombre de décès, sauvant ainsi près 13,5 millions de vies, et de baisser de près d’un tiers la mortalité maternelle, soit plus d’un million de vies sauvées.
... suite de l'article sur Jeune Afrique

Commentaires

Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux

Comment