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Emprunt obligataire de la BIDC sur le marché de l’UEMOA: Entretiens exclusifs avec Dr Agyekum Nana Donkor, Président de la BIDC et Ababacar Diaw, DG d’Impaxis

Publié le lundi 10 mai 2021  |  Financial Afrik
La
© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
La BIDC (bras financier de la CEDEAO) accorde un prêt de 18 millions d’euros à 2 sociétés maliennes spécialisées dans les produits pétroliers
Lomé, le 17 février 2020. Siège de la BIDC. La BIDC (bras financier de la CEDEAO) accorde des lignes de prêt de 18 millions d’euros à deux sociétés maliennes spécialisées dans les produits pétroliers et les transports. Ce sont les premières sociétés à bénéficier de prêts de la BIDC sous la présidence du Ghanéen Dr George Agyekum Nana Donkor. George Agyekum Nana Donkor.
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La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) crée l’événement sur le marché financier de l’UEMOA avec le démarrage, lundi 10 mai 2021, de la souscription à son emprunt obligataire «BIDC-EBID 6,50% 2021-2028» de 50 milliards de FCFA, premier pas d’une vaste opération de mobilisation de fonds de 240 milliards de FCFA, soit 400 millions de dollars.
L’opération est structurée par Impaxis Securities, arrangeur principal et chef de file, qui décroche ainsi une troisième émission de rang en l’espace d’un an. Pour présenter l’emprunt, ses caractéristiques, son profil de risque et ses perspectives sur le compartiment obligataire de la BRVM où il sera coté, nous avons réalisé un entretien croisé avec Dr George Agyekum Nana Donkor, Président de la BIDC et Ababacar Diaw, DG de Impaxis.
Exclusif.


George Agyekum Nana Donkor/Ababacar S. Diaw

La BIDC va lancer un emprunt obligataire sur le marché financier régional de l’UEMOA. D’abord quelle présentation faites-vous de l’institution ? Quelles sont ses missions ?


La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) est la banque régionale d’investissement et de développement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui regroupe quinze (15) Etats membres à savoir : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
La BIDC a émergé comme groupe bancaire (le Groupe BIDC) après la transformation de l’ancien Fonds de coopération, de compensation et de développement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Fonds CEDEAO) en 1999. Le Fonds de la CEDEAO a été créé en 1975 et a commencé ses opérations en 1979. La BIDC dispose d’un capital autorisé de 1 milliard d’Unités de Comptes (UC). 70 % de ce montant sont réservés aux États membres tandis que 30% sont ouverts à la souscription des membres non régionaux.

Quelles sont les missions de la BIDC ?

La mission de la BIDC est de contribuer à la création des conditions susceptibles de favoriser l’émergence d’une Afrique de l’Ouest économiquement forte, industrialisée et prospère, parfaitement intégrée tant sur le plan interne que dans le système économique mondial, afin de bénéficier des opportunités puis tirer profit des possibilités et perspectives offertes par la mondialisation.

Conformément à sa mission, la BIDC a investi, au cours des quatre dernières décennies, environ 2,8 milliards de dollars US dans des programmes de développement inter et intra-régionaux couvrant diverses initiatives en matière d’infrastructures et d’équipements de base, de développement rural et d’environnement, d’industrie, de secteurs sociaux et de services. Avec son siège basé à Lomé, en République Togolaise, la BIDC intervient dans les Etats membres à travers des prêts à long, moyen et court terme, des prises de participation, des lignes de crédit, des refinancements, des opérations d’ingénierie financière et des services.

Au-delà des montants à mobiliser, quels sont les objectifs stratégiques de cette opération ? Quelle est la destination des fonds mobilisés ?

Dans le cadre de sa mission de relance post-COVID-19 en Afrique de l’Ouest, la BIDC utilisera les fonds mobilisés pour accompagner les Etats membres de l’UEMOA dans leur relance économique et le financement de projets de développement dans les secteurs tels que les infrastructures, l’énergie, l’eau et la santé. Par ailleurs, cet effort de mobilisation des ressources vise à soutenir la dynamique d’industrialisation, avec un accent particulier sur les PME/PMI, conformément au Plan stratégique 2021-2025 de la Banque.

Pourquoi le choix du marché financier régional plutôt que le marché financier international qui vous permet un financement en devises plutôt qu’en monnaie locale ?

L’objectif premier de cette émission est de contribuer à l’approfondissement du marché financier régional. Par ailleurs, le FCFA est l’une des monnaies dans lesquelles la Banque traite. La mobilisation des ressources en FCFA permet à la Banque de financer facilement ses engagements de prêts en FCFA sans s’exposer aux risques de change.


Au-delà de cette sortie, quelles sont vos autres initiatives de mobilisation des ressources programmées sur la période 2021-2022 ?

La stratégie de la BIDC consiste à mobiliser des fonds garantis par les Agences de Crédit Export (ACE), des prêts bilatéraux, des financements concessionnels et à récupérer le capital auprès des actionnaires. Des succès significatifs ont été enregistrés en matière de recouvrement de capital (même au-delà des projections pour 2021 et 2022). La Banque a obtenu le financement auprès d’ACE pour la période de référence sur des projets spécifiques, et la clôture imminente de plusieurs prêts bilatéraux est en vue.

Cette opération sur le marché financier de l’UEMOA intervient alors que de profondes réorganisations seraient en cours au sein de la BIDC. Quelles sont les ruptures attendues ?


La BIDC travaille assidûment à l’amélioration de ses méthodes de travail, avec la mise en œuvre de réformes efficaces et efficientes. L’objectif principal est de s’engager davantage avec nos partenaires, de recouvrer les capitaux en souffrance, d’améliorer la qualité des actifs, les processus de travail et l’infrastructure informatique.
Des succès significatifs ont été enregistrés sur toutes ces variables, avec une volonté d’aller plus loin. Comme nous l’avons mentionné, le recouvrement des capitaux a été impressionnant, les prêts en souffrance ont été récupérés et la banque a réalisé un bénéfice raisonnable en 2020, une année très difficile pour de nombreuses organisations et institutions régionales et non régionales. La Banque a également renforcé ses protocoles de gestion des risques, en vue d’éviter une augmentation des prêts non performants.

Quelles sont vos ambitions en termes de financement de projet dans la zone UEMOA ?

La BIDC entend poursuivre sa mission en étant un catalyseur essentiel de la croissance économique de la zone UEMOA, notamment en réponse à l’impact négatif de COVID-19 sur la croissance socio-économique des Etats membres. La Banque prévoit de s’impliquer au mieux dans tous les projets d’impact dans la zone UEMOA afin d’aider nos Etats membres à relancer leurs économies et à stimuler la croissance. En effet, la Banque sera présente sur le marché pour lever suffisamment de ressources afin de marquer plus fortement son empreinte au sein de la zone UEMOA.


*** Ababacar Diaw, DG de Impaxis

En tant qu’arrangeur de l’emprunt obligataire de la BIDC, pouvez-vous revenir sur la structuration de l’opération et la composition du syndicat de placement?

IMPAXIS a été mandaté par la BIDC en tant qu’Arrangeur Principal et Chef de file du Consortium en charge du programme de levées de fonds de 240 milliards FCFA (équivalent 400 millions USD), suite à un appel d’offre régional concurrentiel.

Ce programme de levée de fonds de 240 milliards FCFA est le plus important par un émetteur non-souverain depuis la mise en place du marché financier régional en 1996. Il intervient dans un contexte spécifique avec la pandémie actuelle de la Covid-19. La BIDC, de par son positionnement unique au sein de la région CEDEAO, entend jouer un rôle majeur pour le financement de la relance économique et le développement des différentes économies.

Sur cette Opération, IMPAXIS est accompagné de Coris Bourse en tant que co-arrangeur et co-chef de file, et d’Ecobank Development Corporation (EDC) en tant que co-chef de file, les trois entités constituant le Consortium. Cet attelage, composé d’institutions africaines avec une profonde connaissance de la région et un accès unique à une base d’investisseurs régionaux et internationaux, a été un atout unique dans la structuration de l’Opération. Aujourd’hui, la BIDC lance la première tranche de ce programme avec un montant de 50 milliards FCFA. L’emprunt sera amorti sur une maturité de 7 ans à un taux d’intérêt de 6,50%/an net pour les investisseurs résidant en région UMOA.

Les intérêts seront payables semestriellement à partir de la date de jouissance de l’Opération et le remboursement du capital sera semestriel, après deux années de différé. La période de souscription sera ouverte du 10 mai au 24 mai 2021. L’Opération est commercialisée uniquement au niveau de la région UMOA et est ouverte à tous les investisseurs, personnes physiques et morales, indépendamment de leur lieu de résidence.

L’allocation se fera sur la base de l’ordre d’arrivée des souscripteurs avec un montant capé à 50 milliards FCFA. Les ressources levées viendront non seulement renforcer les fonds que la BIDC consent à mettre en place pour, entre autres, financer les plans de relance des économies de la zone UEMOA mais aussi catalyser la mobilisation de fonds supplémentaires à destination de la région.













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