Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Sport
Article
Sport

Football : les révélations africaines de Claude Le Roy

Publié le mercredi 2 juin 2021  |  Jeune Afrique
3e
© aLome.com par Edem GADEGBEKU & Dodo ABALO
3e Journée des éliminatoires de la CAN 2019: le Togo concède un préoccupant match nul devant la Gambie
Lomé, le 12 octobre 2018. Stade Omnisports de Lomé. 3e Journée des éliminatoires de la CAN 2019: le Togo concède un préoccupant match nul devant la Gambie 1-1. Menés dès l`entame de la partie, les Eperviers ne sont revenus à la marque que durant les derniers instants du match, sur une pelouse trempée et dans un très mauvais état. Les Togolais ont joué sans ADEBAYOR qui était en tribune pour contester l`état de la pelouse.
Comment



Des Lions indomptables du Cameroun aux Diables rouges du Congo, le Français a entraîné pas moins de six équipes africaines. Dans «Le Sorcier blond», il livre de savoureuses anecdotes.


Claude Le Roy, 73 ans, a effectué toute sa carrière de joueur professionnel en France, au sein de quatre clubs. Devenu entraîneur, c’est essentiellement à l’étranger qu’il a exercé son métier. Même s’il a accompagné quelques clubs de l’Hexagone, c’est en Asie (Chine, Oman, Émirats Arabes Unis, Malaisie, Syrie), et en Afrique (Cameroun, Sénégal, RD Congo, Ghana, Congo et Togo, quitté en avril dernier), que Le Roy s’est surtout fait connaître, en remportant notamment la CAN avec le Cameroun en 1988. Dans Le Sorcier Blond (éditions Arthaud, 21 €), le Français raconte ce tour du monde, rempli d’anecdotes souvent savoureuses.

Baptême à Brazzaville

Alors qu’il est un jeune joueur professionnel de 23 ans, Claude Le Roy apprend que son club, l’AC Ajaccio, va effectuer une tournée au Congo à la fin de l’année 1971, sponsorisée par l’entreprise pétrolière Elf (devenu Total) et probablement organisée par un réseau corse très actif en Afrique francophone.

Deux matchs sont organisés contre les Diables rouges, à Brazzaville puis à Pointe-Noire, dans des stades bondés. «Le séjour n’a duré qu’une semaine, mais il était assez long pour me donner envie de retourner en Afrique. C’était la première fois que je me retrouvais sous l’équateur…», se souvient-il.

Depuis Brazzaville, Le Roy observe Kinshasa, capitale d’un pays qu’on appelle alors Zaïre, sur l’autre rive du fleuve. « J’ai pensé à mon père, enseignant, et aux noms de Patrice Lumumba, Moïse Tshombé, Joseph Kasa-Vubu, qui me reviennent, tant ils étaient présents dans les débats militants de mon enfance du temps de la décolonisation. » Il est alors loin d’imaginer qu’il reviendra quarante ans plus tard dans cette partie de l’Afrique pour y devenir sélectionneur de la RD Congo, par deux fois, et des Diables rouges.

Guet-apens au Cameroun

Tout jeune entraîneur, Le Roy, alors âgé de 36 ans, est limogé par le club de Grenoble. Quelques semaines plus tard, il est contacté par Eugène N’Jo Léa, ancien international devenu ambassadeur du Cameroun en Espagne. «Il m’explique qu’on souhaite que je sois le sélectionneur des Lions indomptables, ce qui m’étonne un peu. N’Jo Léa me demande d’être à Yaoundé pour le 20 mai 1985, date de la fête de l’indépendance. Je m’y rends, accompagné de ma femme Eva. Nous sommes accueillis par le ministre des Sports, Ibrahim Mbombo Njoya».

Puis le Français est conduit dans une salle remplie d’une centaine de journalistes, et en entendant Njoya annoncer que Le Roy est nommé sélectionneur et Directeur technique national (DTN), celui-ci comprend qu’il est tombé dans un piège. « Ma femme a cru que j’avais accepté sans lui en avoir parlé».

Avec les Lions, il deviendra champion d’Afrique en 1988, au Maroc, après avoir atteint la finale dans des conditions discutables deux ans plus tôt, en Égypte, contre les Pharaons. Et c’est au Cameroun que Le Roy, hostile à la présence des marabouts ou autres féticheurs lors des voyages de la sélection, hérite du surnom de «sorcier blond».

Le vice caché du Sénégal

Quand il quitte le Cameroun en 1989, l’entraîneur reçoit plusieurs offres, dont celle du Sénégal, «un pays qui m’attirait depuis longtemps, pour sa culture et sa civilisation». Avec sa femme et ses deux filles, Le Roy est logé dans un hôtel de Dakar. Son épouse, qui cherche une maison pour toute la famille s’entend dire par un propriétaire d’une ville qu’il ne veut pas louer à l’État, lequel prend en charge le salaire du sélectionneur des Lions de la Teranga. L’attente durera huit mois, jusqu’à ce qu’un ancien marabout du maréchal Mobutu accepte de louer un logement à la famille venue de France. Le Roy apprécie la vie sociale dakaroise, «où je deviens proche des chanteurs Youssou N’dour et Ismaël Lo».

Mais alors qu’il se projette sur la Coupe du monde 1990 en Italie, il apprend que la fédération sénégalaise n’a pas jugé utile d’inscrire la sélection nationale pour les qualifications !
«Le président de la fédération (FFS), Omar Seck, m’a avoué qu’on n’avait pas osé me le dire [lors de la signature du contrat]. On m’a expliqué que le Sénégal n’avait aucune chance de se qualifier, alors que je pensais le contraire».

Le Roy insiste pour que la FFS demande à la FIFA de réintégrer le Sénégal. Sans succès. Le Français quittera Dakar après la CAN 1992 organisée par le Sénégal, où son équipe atteint les quarts de finale. Non sans avoir inspiré son attaquant Souleymane Sané, qui baptisera quelques années plus tard son fils Leroy, aujourd’hui joueur du Bayern Munich et international allemand, en hommage au coach français !

Kabila, des hauts et des bas

En 2004, Le Roy, est nommé sélectionneur de la RDC, «qui a un immense potentiel, à condition de mettre de l’ordre dans son organisation». Joseph Kabila, alors tout jeune chef de l’État, est passionné de foot. « Il m’avait confié qu’il n’avait pas l’intention de s’accrocher au pouvoir. Je serai donc surpris de le voir rester à la présidence pendant plus de 18 ans…»

Lors du premier passage de Le Roy à ce poste, entre juillet 2004 et juin 2006, les relations entre les deux hommes sont bonnes. Kabila met les moyens pour que les Léopards ne manquent de rien. Lassé par l’attitude d’un ministre des Sports qu’il juge « inconséquent », Le Roy mettra un terme à son contrat quelques mois après un quart de finale de CAN perdu face à l’Égypte, sa bête noire.
... suite de l'article sur Jeune Afrique

Commentaires