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«Ce sont eux qui dirigent aujourd’hui, mais il y a un jugement (de Dieu) qui vient, chacun paiera pour ses actes», épouse de P. Missiagbeto

Publié le mercredi 16 juin 2021  |  Le Tabloid
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. T.
Nouvelle sortie du `Comité pour la libération des détenus politiques au Togo` accompagnée d’un vibrant plaidoyer des familles des personnes derrière les barreaux.
Lomé, le 10 juin 2021. Grande salle de Conférence de Brother Home (Centre Christ Rédempteur). Nouvelle sortie du `Comité pour la libération des détenus politiques au Togo` accompagnée d’un vibrant plaidoyer des familles des personnes derrière les barreaux. Epouse du militant du MPDD, Paul Missiagbeto.
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Le cas de Paul Komla Missiagbeto, le conseiller spécial d’Agbeyome Kodjo, était aussi évoqué par le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo, au cours de sa sortie jeudi dernier. Sa femme était parmi les familles venues témoigner. Elle a ainsi raconté à l’assistance comment son époux a été arrêté par deux fois depuis la présidentielle du 22 février 2020, l’impact de ces tribulations sur sa belle-mère, les casses des éléments du SCRIC (Service central de recherches et d’investigations criminelles), etc. Ci-dessous son témoignage.

«Après l’élection présidentielle de 2020, on est venu arrêter mon mari à la maison et on l’a embarqué. J’étais chez ma belle-mère, j’essayais de gérer ça et me retenir de le lui dire. Après deux semaines, pas de nouvelles. Dans la troisième, ma belle-mère m’a demandé : «Où est mon fils ?». Je l’ai conduite dans la chambre et je lui ai dit qu’on a l’arrêté. Elle me demande : «Où est-ce qu’on l’a arrêté ?». Je lui ai dit que c’était dans la maison du Président Agbeyome Kodjo. Suite à cette confidence, dans la nuit profonde, elle a fait une crise cardiaque.
Conduite à l’hôpital, elle ne faisait que réclamer son fils. Finalement elle a rendu l’âme et on l’a enterrée. Le jour où on a libéré mon mari, c’est un vendredi nuit, il est venu voir le corps de sa maman (…) J’ai remis tout à Dieu et on a continué la lutte. L’enfant que vous voyez dans mes bras, c’est un prématuré. C’est dans la douleur-là que je l’ai mis au monde», a confié la dame à l’assistance émue des témoignages des familles des détenus politiques.


Ça, ce n’était qu’une première arrestation. La seconde va intervenir. « Le 17 mai 2021, il n’était pas à la maison, il l’a d’ailleurs quittée depuis un bon moment et on ne l’a plus vu. Et sa fille me demandait : «Maman, où est papa ? Allons chez lui » (…) J’ai appelé mon époux, il me dit qu’il se rendra chez son avocat pour ses problèmes personnels et qu’à la sortie, il me fera signe pour que j’emmène les enfants afin qu’il les voie. J’ai conduit les enfants à la maison qu’il habite à Attiégou, on a ouvert, il n’y avait personne. Les enfants m’ont dit que si leur papa revient, que c’est lui qui va les laver et ils se sont endormis (…) On était sur le lit au sol quand il débarqua, menottes aux poignets, avec cinq (05) agents en civil. Je me suis écriée : «Oh, cette histoire encore ? C’est dans ça qu’on était et ta maman est décédée». Il me dit de me taire et je me suis tue. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? Ma petite fille pleurait à chaude larme et criait : « Papa, papa, papa!!! ». Il me dit d’emmener les enfants chez Madame Amouzou. Un de ses accompagnateurs rétorque que c’est parce qu’il a les menottes aux poignets qu’il parle et les serra (…) », déclare la dame.

« Quand on l’embarquait, ils nous ont dit de ne pas les suivre et nous ont bloqués dans la chambre (…) Ils ont tout cassé, les fauteuils, les vitres et tous nos biens, saisi mon portable, pris ses PC, ses papiers et autres. Je ne savais pas qu’ils étaient passés dans la maison de sa maman ; ils ont forcé ma porte que j’avais fermée, la sienne, pris tous ses dossiers et cassé des choses (…) On a loué un véhicule pour venir évacuer les choses, ignorant que le SCRIC est passé emporter les choses dans la maison de Paul Missiagbeto comme ça. Quand ils ont emporté les choses cette nuit-là, un des civils est venu, nous a bloqués dans la maison pour nous empêcher de sortir, que nous n’y avons pas le droit. J’ai dit non, j’ai le droit de le suivre.
Quand il devrait partir – que Dieu change leurs cœurs aussi -, l’agent me dit d’aller lire la Bible et les psaumes, que mon mari sera libéré. Mon enfant devrait aller à l’examen et ils lui ont dit que c’est la Gendarmerie qui leur a demandé d’arrêter son papa, qu’ils vont aller lui poser des questions et il va revenir. L’enfant dit au revoir à son papa et ils l’ont embarqué. J’ai pris une moto et les ai suivis avec les enfants cette nuit-là où ils se sont promenés dans le quartier Attiégou jusqu’à Bon Secours (…) Ils ont viré au niveau de Bon Secours et nous avons rebroussé chemin, parce que j’avais peur (…) Le lendemain mardi quand mon enfant est allé à l’école, il a fait une crise. Le médecin m’a demandé s’il a été témoin de quelque chose de grave et je lui ai raconté ce qui s’est passé (…) », a ajouté la femme de Paul Missiagbeto.

Elle est révoltée par ce qui se passe.
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