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La Banque des règlements internationaux met en garde contre l’essor rapide des monnaies numériques des banques centrales

Publié le lundi 28 juin 2021  |  Xinhua
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© Autre presse par DR
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L'essor rapide des monnaies numériques des banques centrales (CBDC) est une aubaine pour l'économie mondiale de l'innovation, mais le manque de gouvernance des données et de cybersécurité pose toutefois des défis, a mis en garde mercredi la Banque des règlements internationaux (BRI).

Dans son rapport annuel, ce regroupement de banques centrales basé à Bâle en Suisse souligne que les CBDC offrent des opportunités pour l'innovation numérique et le système monétaire international.

"Je pense que ce récent regain d'intérêt vient de la prise de conscience de l'importance des données dans l'économie numérique", a confié à Xinhua Hyun Song Shin, conseiller économique et responsable de la recherche à la BRI, notant que 56 banques centrales avaient annoncé à ce jour leur intention de lancer leur propre monnaie numérique.

"Parce que les données sont vraiment l'intrant le plus important et également à travers les activités des utilisateurs, c'est aussi la caractéristique la plus tangible de l'économie numérique qui est également utilisée pour les activités commerciales", a-t-il dit.

Créée en 1930, la BRI est détenue par 63 banques centrales qui représentent des pays totalisant ensemble quelque 95% du PIB mondial. La mission de la BRI est de soutenir la poursuite de la stabilité monétaire et financière par les banques centrales via la coopération internationale et d'agir en tant que banque pour les banques centrales.

Interrogé sur les principaux risques pour le développement futur des CBDC, M. Shin a souligné la nécessité d'une meilleure gouvernance des données, ainsi que l'importance de leur confidentialité : "Le défi est d'essayer d'intégrer des fonctionnalités qui assureront à la fois l'ouverture et la nature compétitive du système de paiement, ainsi qu'un degré élevé de sécurité, de gouvernance et de confidentialité des données".

Il a également souligné que la monnaie numérique devrait être conçue en gardant à l'esprit l'intérêt public. "C'est en fin de compte une question d'économie et de technologie de fond", a-t-il estimé.

LE YUAN NUMERIQUE DE LA CHINE

La Chine a commencé à piloter sa monnaie numérique dans certaines régions du pays fin 2019. Le yuan numérique sera émis par la Banque populaire de Chine (PBoC), la banque centrale du pays, auprès de banques commerciales désignées qui la redistribueront ensuite auprès du grand public. Ce faisant, la PBoC est en train de devenir la première grande banque centrale au monde à émettre une devise numérique souveraine.

"Ca a le potentiel d'être un développement très important", a commenté M. Shin. "Je pense que c'est particulièrement important dans le cas de la Chine, car (elle) envisage l'e-CNY dans le contexte d'un marché des paiements mobiles qui est très fortement concentré".

En février, les banques centrales de Chine, de Thaïlande et des Emirats arabes unis, ainsi que l'Autorité monétaire de Hong Kong ont lancé le projet Multiple Central Bank Digital Currency Bridge (m-CBDC) pour étudier le rôle que pourraient jouer les CBDC dans le domaine du paiement transfrontalier.

DOUTES SUR LES CRYPTO

Le bitcoin et d'autres cryptomonnaies valent aujourd'hui environ 1.600 milliards de dollars dans le monde, mais suscitent de plus en plus de critiques en raison de leur empreinte carbone élevée liée à leur minage, contribuant au réchauffement climatique.

Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a également prévenu ce mois-ci que les banques devaient mettre suffisamment de capital de côté pour couvrir intégralement les éventuelles pertes sur leurs avoirs en bitcoins.

"Nous avons été très sceptiques à l'égard des cryptomonnaies", a insisté M. Shin. "Notre point de vue est que les cryptomonnaies comme le bitcoin et les cryptomonnaies similaires ne conviennent pas comme moyen de paiement".

"Dans le cas du bitcoin, c'est en particulier à cause de son profil énergétique très gaspilleur", a-t-il souligné. Pour lui, "si vous voulez avoir un moyen de paiement ouvert, efficace et sécurisé, alors emprunter la voie de la cryptomonnaie n'est pas la plus prometteuse".
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