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Art et Culture

Togo : Un mois après le dévoilement de la playlist favorite de V. Dogbé, les acteurs culturels toujours en attente d’un signe étatique en direction de l’Art

Publié le mercredi 21 juillet 2021  |  aLome.com
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© aLome.com par Dodo Abalo & E. G.
Edition 1 du Marché International de l’Artisanat du Togo (MIATO): Soirée "Nuit de l’artisan africain, Expression de la mode africaine à travers un spectacle"
Jeudi, 31 octobre 2019. Esplanade du Palais des Congrès. Edition 1 du Marché International de l’Artisanat du Togo (MIATO): Soirée "Nuit de l’artisan africain, Expression de la mode africaine à travers un spectacle". Ministre Dogbé
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«Le secteur de l’Art se meurt», confient plusieurs artistes en panne dans leurs diverses activités depuis mars 2020 au Togo. A ce titre, le clin d’œil que leur a fait le 21 juin dernier le Premier ministre Dogbé a plongé les acteurs du monde artistique dans une attente légitime, dans l’optique de bénéficier d’un accompagnement étatique pour amoindrir leur mauvaise passe.

«À l’occasion de la Fête de la musique 2021, je partage avec vous les 10 chansons de pionniers de la musique togolaise les plus écoutées de ma playlist. Enjoy», avait tweeté la Cheffe de Gouvernement le 21 juin dernier. Tout en citant par la suite les noms de ses 10 chansons favorites ainsi que leurs auteurs : «Blewu, Zelie, Denyigban (de Bella Bellow) ; Lonlon Vivi (de Julie A. Akoussah) ; Dzilawo Akpe (Yaya Leley) ; Ewolowaa (de Finiki) ; Africa (Afia Mala) ; Agbebavi (Jimi Hope) ; Ilè (Fifi Rafiatou) ; Ayele (Nimon Toki Lala)». Une playlist qui offre un savant mélange de productions musicales d’artistes décédés (4) comme ceux toujours en vie. Depuis ce petit clin d’œil au secteur musical togolais, plus rien, d’officiel, à l’égard du secteur artistique national.

C’est l’un des secteurs d’activités qui n’a toujours pas redémarré depuis l’instauration d’une batterie de mesures pour lutter contre le coronavirus au Togo depuis plus d’un an : il s’agit du monde du showbiz togolais et de l’Art en général.
Malgré les multiples cris du cœur des principaux acteurs de ce secteur, aucune décision gouvernementale n’est en vue sur le sujet. Au nom essentiellement du maintien de «l’état d’urgence sanitaire» et de l’interdiction des grands regroupements. Les principaux et derniers grands concerts organisés au Togo remontent aux prestations en janvier 2020 du Groupe Kassav (2 concerts live à Lomé), et de King Mensah (lancement de son 9è album le 18 janvier au Palais des Congrès de Lomé).
Depuis cette période, rares sont les vernissages et les prestations scéniques dans des endroits clos qui ont été organisés au Togo.

Certes, entre mars 2020 et ce 21 juillet 2021, plusieurs artistes ont eu l’occasion de faire des prestations en distanciel ou devant un public light (hyper réduit ou trié sur le volet), opéré des vernissages, mais ces prestations éparses et rares ne sont pas de nature à aider les acteurs du showbiz togolais à revivre normalement de leur art. «D’autant plus qu’en temps normal (période d’avant Covid-19), nous artistes togolais, nous éprouvons déjà toutes les difficultés du monde pour joindre les deux bouts», confie sous anonymat une artiste plasticienne.
Un avis partagé par d’autres collègues artistes dans d’autres secteurs de l’Art au Togo. «Cette morosité dans le secteur culturel togolais en période de la Covid-19 contraste avec les prestations culturelles qui ont lieu dans les pays limitrophes de notre Etat, et même au-delà dans la sous-région ouest-africaine», s’alarme un autre acteur culturel, artiste de la chanson de son état.
«A l’image de pays de notre sous-région, on peut penser à opérationnaliser un ‘Fonds spécial’ pour soutenir le secteur de l’Art en cette période difficile durant laquelle il n’y a plus de concerts, presque plus d’expositions, de festivals, etc. En attendant la reprise de nos prestations culturelles, nos familles et nous-mêmes devons vivre», tient à rappeler sous anonymat un autre plasticien togolais en devenir.

L’ex ministre de la Culture au Togo, le magistrat Kossivi Egbetonyon avait, en plein marasme culturel durant la période de la Covid-19, appelé les artistes togolais «à une reconversion». Une réadaptation subreptice mal accueillie par la plupart des artistes togolais ; cette sortie avait suscité un tollé. «Pourquoi n’a-t-on pas demandé une reconversion aux acteurs d’autres domaines d’activités à la faveur de la Covid-19, alors qu’on insiste sur le sort des artistes en pareille circonstance ?», s’est indigné le chanteur Elom Drackey sur le sujet, à la faveur d’une émission publique. Une colère artistique qui attend toujours d’être calmée par une mesure officielle, à l’heure où les variants de la Covid-19 n’augurent pas d’une levée prochaine de l’état d’urgence sanitaire au Togo.

Akoyi A.
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