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Togo/Nous exhortons les tenants du pouvoir à des mesures d’apaisement, la libération des détenus politiques et d’opinion (Ouro-Djikpa Tchatikpi et A. Habia)

Publié le jeudi 20 janvier 2022  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Trois leaders politiques appellent le peuple togolais à réorienter la lutte pour parvenir à une transition pacifique
Lomé, le 08 janvier 2020. Brother Home. Trois leaders politiques appellent le peuple togolais à réorienter la lutte pour parvenir à une transition pacifique. Ouro-Djikpa Tchatikpi
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Après avoir adressé une lettre ouverte au Président togolais sur le sort judiciaire des détenus politiques du pays, les politiques Habia et Ouro-Djikpa sont de nouveau revenus à la charge ce 18 janvier 2022. En attirant l'attention de toute la classe politique sur les maux en latence dans le pays dans divers secteurs. Durant leur sortie, ces deux chefs d'écuries politiques ont de nouveau insisté sur les mesures d'apaisement urgentes à prendre pour paver la voie à un début de la fin de la longue crise socio-politique que traverse le pays depuis octobre 1990.
In extenso, la déclaration liminaire de ces deux hommes politiques.



"DECLARATION LIMINAIRE /Togo : On encense les ivraies et l'on condamne les bons !

À l'aune du nouvel an 2022, l'honneur nous échoit, nous, acteurs de la vie sociopolitique togolaise, de présenter nos vœux, les meilleurs de changement du système politique de gestion de notre pays, le TOGO, et ceux de prise en compte de l'assentiment, de l'aspiration et de la volonté du peuple par les autorités en place.

Dans un contexte de crise permanente au TOGO, dans différents pays de la sous-région dont le Mali ainsi que le climat pandémique à la Covid19 qui secoue la planète Terre, nous apportons notre soutien moral et psychologique aux Togolais, au peuple malien et son gouvernement de transition, à l'ensemble des Africains et à tous les citoyens du monde.

Nous ne saurons évoluer d'un cran sans pour autant rendre hommage à vous les journalistes, vous qui inlassablement accomplissez votre mission dans des conditions très difficiles et contraignantes marquées par des interpellations suivies d'emprisonnements tous azimuts. Nos respects et considérations vont à l'endroit du peuple togolais et sa diaspora de par le monde qui, depuis la date du 05 octobre 1990 jusqu'à nos jours, ne baissent point les bras dans cette véritable lutte qu'est la lutte de la libération du TOGO.

Au TOGO, tout se passe comme si nous étions au temps de << Les animaux malades de la peste >> de Jean de la FONTAINE où le Lion, le roi, fait verser impunément le sang de tous, accusant à tort les herbivores d'être à l'origine de la peste qui a frappé la forêt.

Cette fable avait été conçue au XVII ième siècle, précisément en 1678 en France pendant le règne de Louis XIV qui fut une dictature longue et cruelle. Mais à voir de près les choses, cette fable sied au mieux le règne du père en fils au TOGO aujourd'hui. Raison pour laquelle nous avons écrit une lettre ouverte à Faure GNASSINGBÉ pour le lui signifier et exiger la libération des détenus politiques et d'opinion. En substance de cette lettre, nous avons attiré l'attention du chef de l'État togolais sur un certain nombre de considérations selon lesquelles :

. Au TOGO, toute l'opinion nationale et internationale d'hier et d'aujourd'hui connaît celui qui a revendiqué l'assassinat du 13 janvier 1963 de feu Sylvanus Olympio, le 1er Président démocratiquement élu du TOGO, le père de la Nation et de l'Indépendance ;

. Au TOGO, ladite opinion connaît bien ceux d'hier et d'aujourd'hui qui ont foulé au pied la LOI fondamentale de la IV ième République que le peuple togolais par référendum a votée à plus de 97% en 1992, en la taillant sur mesure nuitamment le 31 décembre 2002 aux fins de s'accrocher au pouvoir, en 2005 en la tripatouillant par lui-même la nuit du 05 février suite au décès de son père ;

. Au TOGO, il n'y a personne pour qui les Togolais sont battus, torturés, amputés et tués en nombre incalculable si ce n'est pour les tenants du pouvoir du père en fils ;

. Au TOGO, on a l'impression que les criminels sont encensés, gradés et promus, tandis que d'honnêtes hommes et femmes croupissent dans les geôles du pouvoir.

Mais au-delà des éléments retenus dans la conception de ladite lettre, il est à relever pour la suite de notre réquisitoire que :

. Au TOGO, aucune région, religion ou couche sociale n'est épargnée : jeunes, enfants, adultes, vieillards, hommes et femmes, prélats, prêtres, adeptes de vodous, charlatans, chefs traditionnels, chefs de partis politiques, syndicalistes, sociétés civiles, journalistes, handicapés, tout y passe. Si on n'est pas tué, on est soit frappé à mort, soit emprisonné, soit contraint à l'exil ;

. Le TOGO est devenu un laboratoire national/international où tous les coups de l'Afrique sont montés, une plaque tournante des basses besognes ;

. Au TOGO, les avocats et les juges ne sont pas là pour défendre la veuve et l'orphelin, le pauvre du riche, le faible du puissant, mais pour avoir leurs faveurs et être au service du pouvoir à qui ils restent dociles pour écraser tout le monde ;

. Au TOGO, l'avocat conseil, pour la plupart des cas, n'est jamais au service de son client, mais travaille toujours pour son propre compte. Son client n'est qu'une marchandise qu'il vend à la première occasion.

Les juges sont à la fois juges et parties, ils ont leurs propres réseaux d'avocats ;

. Au TOGO, le comptable n'est pas à son poste pour empêcher le détournement, la corruption, mais pour détourner et corrompre.

Quant aux douaniers, ils ne protègent pas les frontières pour la rentrée des taxes douanières au trésor public, mais pour favoriser la contrebande en vue de renflouer leurs trésors personnels ;

. Au TOGO, l'enseignant n'est plus libre d'exercer sa profession, mais sommé pour donner une éducation tronquée, qui abrutit l'élève ou rabaisse dangereusement le niveau national ;

. Au TOGO, le ministre de la santé n'assure pas la santé des populations : les hôpitaux sont devenus des mouroirs en puissance ;

. Au TOGO, le territoire national n’est pas un refus sûr pour les citoyens, mais une jungle où les féroces dévorent les zèbres qu’ils accusent de surcroît de terrorisme et d’extrémisme violents. Sacré régime du père en fils !

Et comme tout ce qui précède ne suffit pas, le régime actuel décide, malgré la précarité dans laquelle végètent les populations, de gérer les Togolais sur la base de l’intimidation, la peur et la pression dans tous les sens.

La pression étant trop grande sur les Togolais, tous les orifices du système respiratoire du peuple sont hermétiquement bouchés. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge. Les risques d’implosion ou d’explosion à l’instar du 05 octobre 1990, du 12 juin 2012 ou du 19 août 2017 sont palpables.

Que faut-il faire alors pour désamorcer une crise dans une autre déjà trop longue et profonde ?

La présente démarche des acteurs de la vie sociopolitique togolaise n’est donc point en rajouter, mais de tirer la sonnette d’alarme en conscientisant et en exhortant les tenants du pouvoir actuel pour les mesures d’apaisement, notamment la libération des détenus politiques et d’opinion que nous considérons tous les membres de la famille des 8 (huit) millions de Togolais.

Fait à Lomé, le 18 janvier 2022

Pour les acteurs de la vie sociopolitique togolaise,

HABIA Ayao Nicodème OURO-DJIKPA Tchatchikpi"
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