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Analyse autour de la résurgence des coups d’Etat en Afrique de l’ouest

Publié le lundi 31 janvier 2022  |  Xinhua
Sommet
© Présidence de CI par DR
Sommet extraordinaire de la CEDEAO par visioconférence
Sommet extraordinaire de la CEDEAO, par visioconférence, auquel prend part, le Président de la République, S.E.M. Alassane OUATTARA, ce vendredi 28 janvier 2022.
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DAKAR, 31 janvier (Xinhua) - Des militaires du Burkina Faso ont annoncé le 24 janvier qu’ils avaient pris le pouvoir et mis fin aux fonctions du président Roch Marc Christian Kaboré. Réunie jeudi en sommet extraordinaire virtuel, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réagi en suspendant de ses instances le Burkina Faso. Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a aussi déploré cette situation en martelant que les coups d’Etat militaires sont "inacceptables" au XXIe siècle.

Après le Mali, où un putsch a eu lieu le 18 août 2020 contre Ibrahim Boubacar Keïta, et la Guinée, où la junte s’est installée le 5 septembre dernier, le Burkina Faso est le 3e pays d’Afrique de l’Ouest à basculer entre les mains des militaires. Quelles sont les raisons derrière les coups d’Etat, devenus fréquents en Afrique de l’Ouest ces derniers temps ?

DETERIORATION DE LA SITUATION SECURITAIRE

Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie aux attaques terroristes de groupes extrémistes tels que "l’Etat islamique" et "Al-Qaïda", qui ont fait de nombreuses victimes et plus de 1,5 million de déplacés. Dès lors, la situation sécuritaire s’est fortement détériorée.

Les coups d’Etat observés en Afrique de l’Ouest, notamment dans les pays du Sahel, ont pour dénominateur commun l’absence de sécurité. Dans le nord du Mali, les groupes djihadistes ont étendu ces dernières années leur présence vers le centre, dans la zone dite "des trois frontières" (Mali, Burkina Faso, Niger), multipliant les attaques contre les symboles des institutions mais aussi contre des civils.

Lors de la 7e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’est tenue en décembre dernier, le président nigérien Mohamed Bazoum a expliqué la situation chaotique dans le Sahel par la montée en puissance des groupes terroristes sur fond de crise en Libye.

Il a invité les Etats sahéliens à mettre sur pied une stratégie militaire adaptée aux défis consistant dans le recours à des techniques et des moyens de nature à rendre la guerre le moins asymétrique possible.

Pour certains observateurs, l’incapacité de l’Etat de faire face aux groupes terroristes, la mauvaise gouvernance sont peut-être des raisons expliquant les putschs.

FAILLES DU MODELE OCCIDENTAL

D’autres analystes reprochent en outre à la France d’avoir vidé la démocratie africaine de son essence.

"La France avait conditionné à la démocratie ses aides et les garanties qu’elle offrait auprès des riches nations, en faveur des Etats africains francophones", déplore Moussa Sey Diallo, un élu communal de l’Union pour la république et la démocratie (URD) du Mali.

Selon lui, le retour des coups d’Etat en Afrique révèle "l’échec des politiques et l’oisiveté des intellectuels. La démocratie n’est pas du prêt-à-porter, elle doit être sur mesure".

Quant à M. Ouattara, il estime que "la démocratie telle que conçue par les Occidentaux n’est pas l’option recommandée pour les Africains parce que nos sociétés, notre éducation, nos us et coutumes diffèrent".

D’après de nombreux observateurs, des organisations sous-régionales, continentales et mondiales comme la CEDEAO, l’Union africaine (UA) et l’ONU doivent aussi prendre plus de responsabilités pour être des "boucliers anti-coup d’Etat".

Pour sortir de ce cycle de putschs militaires, "il n’y a pas mille solutions", soutient M. Ouattara, qui préconise qu’il faut laisser les peuples "choisir en toute liberté" leur système politique, leurs dirigeants et surtout leurs options de développement.
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