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Assemblée générale à Lomé de l’ACAME/Discours du Premier ministre togolais
Publié le vendredi 28 fevrier 2014  |  aLome.com


© Autre presse par DR
Le Premier ministre Togolais, Arthème Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu


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"La nation togolaise toute entière s’honore d’accueillir la 16ème Assemblée générale de l’Association Africaine des Centrales d’achats de médicaments essentiels (ACAME). Par ma voix, le peuple et son gouvernement expriment toute leur reconnaissance et leur gratitude pour cette marque d’estime et de confiance que la 15ème Assemblée générale de l’ACAME, tenue à Bujumbura au Burundi, a placée en notre pays, en le retenant pour abriter cette importante assise annuelle de l’ACAME.
Aussi voudrais-je, au nom du Président de la République, Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE, vous souhaiter à toutes et à tous une cordiale bienvenue en terre togolaise d’hospitalité.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
La création des centrales d’achat de médicaments génériques, il y a déjà quelques années, est née de la volonté de nos Etats d’améliorer les conditions d’accès aux médicaments de nos populations. Cette décision importante répondait à la vision des dirigeants de l’époque de sécuriser l’approvisionnement des formations sanitaires publiques. Jusque-là, on parlait plus des «pharmacies centrales», comme TOGOPHARMA et PHARMAPRO en ce qui concerne le Togo. Ces anciennes structures ont montré leurs limites, dans un contexte d’endettements peu supportables, de ruptures de stocks plus ou moins généralisées et récurrentes en médicaments les plus essentiels, mettant ainsi en jeu la vie des populations.
La dévaluation du franc CFA intervenue en janvier 1994, qui a eu pour conséquences le doublement du prix de nos médicaments importés, a alors été un facteur déclencheur d’une réflexion des pays africains de la zone CFA sur la problématique des achats de médicaments. Cette réflexion a abouti, dès le mois de mars 1994, à une forte déclaration politique (dite Déclaration d’Abidjan) qui indiquait, entre autres, de promouvoir le Médicament Essentiel Générique, que l’on appelle le « MEG », et de créer des centrales d’achats de médicaments essentiels dans les pays qui n’en disposaient pas.
L’Association des Centrales d’Achat en Médicaments Essentiels (ACAME) a été ainsi créée durant cette période, comme un cadre de concertations et d’échanges destiné à appuyer et à renforcer ses centrales membres. Par cette voie, les performances des Centrales d’achats doivent être améliorées. Forte de presque 20 années d’expérience, l’ACAME se positionne donc comme un formidable outil de renforcement des capacités des systèmes nationaux d’approvisionnement, que ce soit dans le domaine des achats, de la remise aux normes des infrastructures de stockage ou du développement de la logistique de distribution.
Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui encore, l’approvisionnement régulier en médicaments essentiels de qualité et à coûts accessibles pour les populations africaines reste un enjeu important pour nos Etats et, de ce fait, est l’objectif commun, partagé par toutes les centrales d’achat africaines. Par cette fonction, les centrales d’achats sont devenues les « bras armés » de nos politiques sanitaires et pharmaceutiques et contribueront à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
A juste titre, chaque année, l’Assemblée générale de l’ACAME est devenue un lieu d’expression et un espace professionnel de réflexion entre les acteurs du médicament des pays d’Afrique. L’importance de cette rencontre qui regroupe annuellement les Directeurs généraux des centrales d’achats des pays membres de l’ACAME, mais également des industriels, des fournisseurs et des représentants des institutions et partenaires internationaux n’est donc plus à démontrer.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Il me plait de rappeler ici, l’un des huit principes directeurs de notre Politique Nationale de Santé adoptée en 2012, selon lequel « l’accès universel aux médicaments essentiels génériques de qualité, à un coût abordable, reste indispensable à l’exercice du droit à la santé ».
Ce principe directeur fondamental est décliné en une politique pharmaceutique nationale qui met au centre de ses stratégies l’organisation d’un système national d’approvisionnement pharmaceutique performant qui puisse couvrir l’ensemble du territoire national, de Lomé à Cinkassé. Aussi avons-nous fait le choix de baser ce système d’approvisionnement en médicaments essentiels génériques, les « MEG » comme on les appelle, sur une centrale d’achat ayant un statut d’autonomie de gestion, dénommée CAMEG-TOGO. A cette CAMEG-TOGO, le Gouvernement a confié la mission d’assurer l’approvisionnement en produits pharmaceutiques essentiels de qualité, en visant des prix sociaux de cession pour l’ensemble de nos formations sanitaires publiques.
Pour répondre au mieux à cette mission de service public, la CAMEG-TOGO utilise un dispositif de procédures d’acquisition développé et promu par l’ACAME, et basé sur une procédure d’appel d’offres international auprès des fournisseurs présélectionnés. Ce dispositif lui permet d’être performante dans la négociation de ses prix, tout en garantissant la qualité des produits de santé qu’elle achète.
Depuis quelques années, à l’instar des autres centrales, la CAMEG-TOGO joue un rôle prépondérant dans la gestion des produits de santé distribués à la population dans le cadre de la mise en œuvre des projets pilotés par les programmes nationaux de lutte contre des maladies prioritaires comme le VIH/Sida et le paludisme, et bien d’autres.
Mesdames et Messieurs,
Ces dix dernières années, dans les pays bénéficiaires des subventions internationales, les flux de produits de santé destinés à lutter contre ces maladies dites prioritaires n’ont jamais été aussi élevés. Par exemple, au Togo, les intrants pharmaceutiques des programmes gérés par la Centrale représentent plus de la moitié de ses stocks.
Les fonds colossaux mobilisés par la communauté internationale pour aider nos pays appellent à la nécessité de redevabilité. Mais, au sein de l’espace couvert par l’ACAME, une faiblesse des systèmes de santé est partagée. Il s’agit de l’insuffisance d’informations nécessaires à la prise de décision dans la chaîne de distribution pharmaceutique, depuis l’importateur jusqu’au consommateur final.
Le Gouvernement togolais en est conscient : un Ministère de la Santé a le pouvoir de prendre des décisions, d’orienter et de suivre au plus près ses stratégies, en s’appuyant sur un Système National d’Information Sanitaire performant qui lui fournit des informations fiables et des indicateurs pertinents.
Ceci est particulièrement important pour le cycle de gestion des produits de santé, fortement appuyé par de multiples partenaires, et qui génère de nombreuses données, depuis la centrale d’achats jusqu’à l’utilisation par le patient. Toutes ces données devraient être intégrées et traitées dans le cadre d’un unique système national d’information sanitaire. Car, trop souvent encore, l’absence de mécanisme de coordination entre les programmes des ministères de la Santé, les centrales d’achats et les partenaires engendre des dysfonctionnements nuisibles à l’efficience du système de santé publique dans son ensemble.
Mesdames et Messieurs les Directeurs et Directeurs généraux des centrales d’achats,
Cette année, toujours dans le souci de renforcer le service public et de voir les populations africaines encore mieux soignées, vous avez bien fait de traduire cette réalité par le thème sur lequel vous êtes appelés à échanger, à savoir « Distribution des produits de santé : rôle déterminant des centrales pharmaceutiques d'achats dans la gestion logistique et le système d'informations ».
Les échanges et les débats qui s’en suivront devraient vous permettre, je le pense :
- de mieux appréhender les possibilités de collaboration entre les différents acteurs impliqués dans la chaîne d’informations et la logistique du médicament ;
- de replacer la problématique des données et informations logistiques à intégrer dans les systèmes nationaux d’information sanitaires ;
- et de mieux définir les domaines d’intervention de chacun des acteurs, qu’ils soient étatiques, institutionnels ou partenaires financiers, dans un esprit de complémentarité.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Je formule le souhait que les présents travaux soient empreints d’une volonté commune d’agir collectivement, pour mieux défendre les intérêts sanitaires de nos populations respectives. Le gouvernement togolais pour sa part, attend les résultats de cette rencontre avec le plus grand intérêt.
C’est sur ces mots de renouveau attendu que je déclare ouverts les travaux de la 16ème Assemblée générale de l’ACAME".

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