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Liberté N° 1646 du 27/2/2014

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TOGO: Un nouveau deal secret Faure Gnassingbé-Gilchrist Olympio en préparation sur le dos du peuple ?
Publié le lundi 3 mars 2014  |  Liberté


© Autre presse par DR
Faure Gnassingbé, Président du Togo à droite et Gilchrist Olympio Président de l’Union des forces de changement (UFC), à gauche.


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Voilà de ces allusions qui font
gerber les inconditionnels du Prince de la République et les JMP
(Journalistes en mission pour le pouvoir). Mais ces états d’âme
n’enlèvent en rien à la question toute sa légitimité. Faure Gnassingbé
qui rend visite à son cogestionnaire du pouvoir (sic) Gilchrist Olympio,
l’homme qui sait trahir les aspirations du peuple togolais, pour des
échanges d’une heure sur l’actualité sociopolitique, alors qu’il était
légitimement attendu chez (sic) le leader actuel de l’opposition,
Jean-Pierre Fabre, pour des discussions sérieuses autour des questions
d’enjeu liées à la présidentielle de 2015 ?! Les observateurs avisés ne
peuvent s’empêcher de s’interroger sur les réelles motivations de ce
geste, au regard des enjeux politiques à venir.
Faure Gnassingbé chez Gilchrist Olympio
C’est le confrère
Focus Infos qui a révélé l’information ce mercredi sur son site
Internet, confirmée par des habitants du quartier Tokoin-Wuiti-Tanmé.
Faure Gnassingbé a rendu visite au leader de l’Union des forces de
changement (Ufc) résiduelle, Gilchrist Olympio, le vendredi 21 février
dernier, à son domicile sis dans ce quartier. Une première dans
l’histoire des deux familles qui se sont employées à se bouffer depuis
un demi-siècle et surtout des deux hommes qui collaborent depuis 2010.
Cette visite surprise n’était nullement
destinée à satisfaire les civilités, ou permettre à Faure Gnassingbé de
dire un petit bonjour au « vieux » et repartir sur ses pas. Elle aura
duré une heure environ, à en croire les riverains. Et selon les sources,
l’« opposant historique » périmé et son hôte surprise, adoubés
de collaborateurs respectifs, auraient discuté des questions liées à
l’actualité sociopolitique et sur les réformes économiques. Une visite
en somme qui suscite des interrogations.
Contexte politique de la visite
A priori et bien qu’historique, on aurait sans doute fait passer cette visite dans la rubrique « chien écrasé » sans considération du contexte dans lequel elle intervient ;
mais elle a lieu à un moment important de la situation politique du
Togo. Elle ne saurait d’ailleurs être mieux appréhendée sans lien avec
la préoccupation de l’heure, la présidentielle de 2015 qui pointe à
l’horizon et la question des réformes institutionnelles et
constitutionnelles, et subsidiairement la problématique de la
candidature de Faure Gnassingbé.
Et pour déblayer le terrain et créer les
conditions d’un processus électoral apaisé, les voix n’ont cessé de
s’élever dans les rangs de l’opposition pour réclamer l’ouverture d’un
dialogue sincère sur ces questions d’enjeu. De tous les appels tous
azimuts, on retiendra surtout celui de Jean-Pierre Fabre, leader de
l’Alliance nationale pour le changement (Anc), et chef de file de
l’opposition selon les dispositions de la loi portant statut de
l’opposition, qui a écrit à Faure Gnassingbé à ces fins.
Faure veut-il simplement narguer Jean-Pierre Fabre ?
Une telle sortie de Faure Gnassingbé, de
mai 2010 jusqu’aux législatives du 25 juillet 2013 ne surprendrait
nullement. On y verrait simplement une rencontre entre le leader du
régime Rpt/Unir et le président du parti de l’opposition le plus
représentatif (sur le papier), mieux, entre « the first and the second
man of the power » qui collaborent depuis le deal du 26 mai 2010. Mais
la donne a changé depuis les élections législatives.
C’est l’Anc qui est arrivée en tête des
suffrages du côté de l’opposition , et selon la loi portant statut de
l’opposition taillée sur mesure par le pouvoir – le régime croyait sans
doute réserver cette place au patron de l’Ufc -, nommément en son
article 24 stipulant que « Le chef de file de l’opposition est le
premier responsable du parti politique appartenant à l’opposition au
sens de l’article 2 ci-dessus, ayant le plus grand nombre de députes à
l’Assemblée nationale », c’est à Jean-Pierre Fabre que revient ce
titre. N’en déplaise aux commères du parti des déshérités – suivez les
regards – qui ont de la peine à l’accepter. Et c’est en toute
responsabilité que ce dernier a adressé une correspondance à Faure
Gnassingbé pour requérir un dialogue. Malheureusement, le courrier
introduit depuis une bonne quinzaine de jours est resté sans suite.
Entre-temps, des JMP qui croyaient (naïvement) dénigrer Jean-Pierre
Fabre, ont laissé entendre que la lettre serait dans les poubelles de la
présidence ; ignorant, dans l’hypothèse que l’information s’avérait,
que cette attitude dénoterait simplement du degré d’indécence et
d’incivilité de la présidence de la République. C’est seulement hier que
des sources proches du leader de l’Anc ont confirmé la réception du
courrier réponse de Faure Gnassingbé.
A quel titre Gilchrist Olympio a-t-il
discuté sur la situation sociopolitique du pays alors même que l’appel
au dialogue lancé par le chef de file de l’opposition à Faure Gnassingbé
est resté aussi longtemps sans suite ? Autant de faits qui laissent
croire que le prince de la République a voulu simplement narguer
Jean-Pierre Fabre.
Un air d’un nouveau deal sur le dos du peuple
C’est ce que redoutent les observateurs
avisés, et les arguments ne manquent pas pour étayer ces craintes, quand
on considère les contours de cette visite et les circonstances qui
avaient précédé la signature du deal du 26 mai 2010. Des discussions
entre le locataire du palais de la présidence et le chef d’un parti
politique, fût-il une coquille vide, cela n’a rien de scandaleux. Mais
on ne peut s’empêcher de nourrir des suspicions lorsqu’on considère le
lieu où elles ont eu lieu.
Les civilités administratives voudraient
que ces prétendues discussions sur la situation du pays aient lieu à la
présidence de la République, au cours d’une audience officielle
qu’accorderait le maitre des lieux, dans tout autre endroit public ou
même à la résidence officielle du chef de l’Etat qui a dans certains
pays le même statut que le palais de la présidence. Mais tout s’est
déroulé au domicile de Gilchrist Olympio, et durant une bonne heure,
seulement en présence de collaborateurs proches des deux hommes. Un
autre paramètre suspect, la présence en précurseur sur les lieux de
Barry Moussa Barqué, l’éternel conseiller des Gnassingbé, l’homme de
toutes les tractations obscures du clan. Tout cela ajouté au contexte
constitué par les échéances politiques d’enjeu, la très cruciale
présidentielle de 2015, la question des réformes et de la candidature de
Faure Gnassingbé, des sujets importants pour la survie de la démocratie
au Togo et pour la pérennité de Faure Gnassingbé au pouvoir, on ne peut
s’empêcher de redouter un nouveau deal en gestation entre Faure
Gnassingbé et Gilchrist Olympio sur le dos du peuple. Tout comme cela
s’est passé en mai 2010.

Tino Kossi

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