Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Bilan de la participation de la BOAD à la COP27

Publié le mardi 29 novembre 2022  |  BOAD
Serge
© Autre presse par DR
Serge EKUE, Président de la BOAD.
Comment




A Charm el-Cheikh, du 3 au 19 novembre 2022, la délégation de la Banque Ouest Africaine de Développement conduite par son Président, M. Serge EKUE, a pleinement participé aux activités de la COP27. Au terme de ces deux semaines ponctuées par des rencontres, des séances de travail, des ateliers de réflexion mais, également, par des négociations, quel bilan dresse-t-on de la «COP de la mise en œuvre»?

Activités de la BOAD


La BOAD, en collaboration avec la CEDEAO, le CILSS et l’UEMOA… ses partenaires, a accueilli au sein du Pavillon West Africa nombre d’événements, facilitant les partages d’expériences, les débats et le dialogue tout au long de la conférence. Au total, la BOAD a organisé sept évènements parallèles sur son pavillon et ses experts sont intervenus sur plusieurs panels organisés, par ses partenaires techniques et financiers et des délégations d’Etats membres de l’UEMOA.
La COP27 fut l’occasion pour la BOAD de renforcer son positionnement en tant qu’acteur essentiel de la lutte contre les changements climatiques en Afrique de l’Ouest. De nombreux experts ont salué les initiatives innovantes entreprises par la Banque en terme de Finance Climat. Cette grande messe, réunissant organisations et d’institutions internationales, ONG et associations a permis à la BOAD de nouer de nouveaux partenariats, notamment avec la Fondation R20, mais également d’en renouveler comme cela fut le cas, avec l’extension du mandat du Centre Régional de Collaboration de Lomé.

Les enjeux de la COP27


Le continent africain, rappelons-le, enregistre les sévères conséquences et les effets néfastes du changement climatique, malgré sa très faible contribution aux émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) de la planète. Sécheresse et désertification au Niger, inondations au Nigéria, érosion côtière au Sénégal… sont autant de phénomènes climatiques désastreux qui impactent la vie et le quotidien des populations africaines. Ce sont trois siècles d’industrialisation en Europe et, plus largement, en Occident, qui ont mis à mal l’équilibre climatique du monde, faisant du Nord, le grand pollueur de la planète.

Face à ce constat, les pays du Nord se sont engagés à accompagner ceux du Sud dans leur lutte contre le réchauffement climatique, à travers, notamment, la décision, prise en 2009, de mobiliser chaque année 100 milliards de dollars. A ce jour, les montants conjointement mobilisés avoisinent 80 milliards de dollars. Lors de la COP26, les Parties s’étaient engagés au doublement de leurs financements entre 2019 et 2025, pour le seul volet de l’adaptation, soit un accroissement de 20 à 40 milliards de dollars. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement soutient encore que les flux financiers internationaux pour l’adaptation allant en direction des pays pauvres restent 10 fois inférieurs aux besoins estimés !

Bilan des négociations

Après d’âpres négociations, opposant les intérêts des pays du Nord aux revendications de ceux du Sud, les 198 parties se sont finalement accordées sur les résolutions suivantes :

Financement des pertes et dommages : la création d’un fonds spécifique pour les pertes et préjudices a marqué un point d’avancée important. De plus, un comité de transition chargé de l’opérationnalisation de ce fonds et des nouveaux mécanismes de financement a été mis en place. La première réunion du comité transitoire devrait avoir lieu avant la fin du mois de mars 2023. Les parties ont également convenu des dispositions institutionnelles pour rendre opérationnel le Réseau de Santiago pour les pertes et dommages, afin de catalyser l’assistance technique aux pays en développement, particulièrement vulnérables aux effets néfastes du changement climatique.

Technologie : le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a annoncé un plan de 3,1 milliards de dollars pour garantir que chaque habitant de la planète soit protégé par des systèmes d’alerte précoce, dans les cinq prochaines années. En effet, la nécessité de combler les lacunes actuelles du système mondial d’observation du climat, en particulier dans les pays en développement, a été soulignée en reconnaissant qu’un tiers du monde, incluant 60 % des pays africains, n’a pas accès aux services d’alerte rapide et d’information sur le climat.

De plus, la nécessité de renforcer la coordination des activités de la communauté d’observation systématique et la capacité de fournir des informations climatiques utiles et exploitables pour les systèmes d’atténuation, d’adaptation et d’alerte rapide, ainsi que des informations permettant de comprendre les limites de l’adaptation et l’attribution d’événements extrêmes a également été reconnue.
Atténuation : un programme de travail sur l’atténuation a été lancé en vue d’intensifier, de toute urgence, la mise en œuvre et les effets de l’atténuation.

Ce programme de travail débutera immédiatement après la COP 27 et se poursuivra jusqu’en 2030, au moins deux dialogues mondiaux organisés chaque année. Les gouvernements ont également été invités à réexaminer et à renforcer les objectifs fixés pour 2030 dans leurs plans nationaux pour le climat, d’ici la fin de l’année 2023, et aussi, à accélérer les efforts visant à réduire progressivement l’énergie produite à partir du charbon, tout en supprimant les subventions inefficaces accordées aux combustibles fossiles.
Adaptation : les pays développés parties devront accroître, en urgence et de manière significative, leur offre de financement climatique, de transfert de technologies et de renforcement des capacités d’adaptation, afin de répondre aux besoins des pays en développement dans le cadre d’un effort mondial, notamment, pour l’élaboration et la mise en œuvre de plans d’adaptation nationaux et de communications sur l’adaptation. Egalement, les Nations Unies ont signalé la nécessité pour les Parties d’intégrer davantage de protection, de conservation et de restauration des eaux et des écosystèmes liés à l’eau dans les efforts d’adaptation.

Transition équitable/juste (Just transition): il a été retenu l’élaboration d’un programme de travail sur la transition équitable pour examiner les moyens d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris; et demandé à l’Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI) et à l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA) d’élaborer un projet de décision sur cette question pour examen et adoption par la Conférence des Parties, agissant comme réunion des Parties de l’Accord de Paris lors de sa cinquième session. Ce programme de travail devra être mis en œuvre en s’appuyant sur les flux de travaux pertinents, au titre de la Convention et de l’Accord de Paris et en les complétant. Aussi, dans le cadre du programme de travail sur la transition juste, une table ronde ministérielle annuelle de haut niveau sur la transition juste sera convoquée, à compter de sa cinquième session.

Finance climat : Annonçant un total de 105,6 millions de dollars de nouveaux financements, le Danemark, la Finlande, l’Allemagne, l’Irlande, la Slovénie, la Suède, la Suisse et la Région wallonne de Belgique ont souligné la nécessité de soutenir davantage les actions du Fonds pour l’environnement mondial, destiné à répondre aux besoins immédiats d’adaptation au climat des États de faible altitude et à faible revenu. Ont été convenus, le renforcement financier du Fonds pour l’Adaptation (211,58 millions de dollars), du Fonds pour les PMA (70,6 millions de dollars), du Fonds spécial pour le changement climatique, et le huitième réapprovisionnement du FEM pour un montant de 5,33 milliards de dollars, au vu de l’importance de ces fonds dans le soutien aux actions menées par les pays en développement pour faire face au changement climatique.

Autres aspects importants : la mise en place d’un programme de travail, sur une période quatre ans, pour la mise en œuvre de l’action climatique dans les domaines de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, et la création d’un portail en ligne, ont également été décidées.

Bien que la COP27 appelle à une accélération dans la mise en œuvre d’actions de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre, elle ne redéfinit pas les objectifs et engagements des parties en ce sens. La question fondamentale de la réduction de la consommation des énergies fossiles, telles que le gaz et le pétrole, n’a pas trouvé de réponse au cours de cette COP.
Commentaires