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Togo: un journaliste en prison après un article sur la mort d’un proche du président

Publié le vendredi 29 mars 2024  |  AFP
Un
© Autre presse par DR
Un homme en prison
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Un journaliste togolais a été écroué jeudi soir, visé par sept "chefs d’inculpation", a indiqué à l’AFP son avocat, dans un contexte politique tendu quelques jours après l'adoption d'une nouvelle constitution et à l'approche des élections législatives.

Apollinaire Mewenemesse, directeur de publication du journal La Dépêche, âgé de 71 ans, était gardé à vue à la Brigade de recherches et d'investigations (BRI) à Lomé depuis mardi, après son audition suite à un article publié le 28 février.

"Le journaliste a été placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges d’instruction. Il est allé en prison ce soir", a déclaré son avocat, Me Darius Kokou Atsoo.

Il est poursuivi pour "sept chefs d’inculpation" dont "conception et publication de nouvelles fausses aux fins d'inciter la population où l’armée à se soulever contre l'Etat", "apologie contre la défense nationale et la sécurité de l'Etat", "publication par voie de presse écrite d’un écrit ayant porté atteinte à l'honneur à la dignité et à la considération du président de la
République", a précisé Me Atsoo.

Le parlement togolais a adopté lundi une nouvelle constitution faisant passer le pays d'un régime présidentiel à un régime parlementaire.

L'opposition dénonce "un coup d'Etat constitutionnel" avant les élections législatives et régionales qui doivent se tenir le 20 avril.

"L’emprisonnement du journaliste Apollinaire Mewenemesse montre à quel point l'étau se resserre autour des médias et de leurs acteurs à l'approche des élections législatives. Les charges contre lui et la durée de la suspension de son journal sont disproportionnées", a déclaré à l'AFP Sadibou Marong, directeur du Bureau Afrique subsaharienne de l'ONG de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF), qui réclame la libération du journaliste "sans délai".

Après la publication de l'article intitulé "L'assassinat crapuleux du colonel Madjoulba, et si le
Général Félix Kadangha Abalo était le capitaine Dreyfus du Togo ?", le journal La Dépêche
avait été suspendu le 4 mars pour 3 mois par la Haute autorité de l'audiovisuel et de la
communication (HAAC) pour "incitation à la haine tribale", "appel à l'affrontement ethnique
entre officiers dans l’armée" et "incitation à la révolte populaire".

Le colonel Bitala Madjoulba, commandant du 1er Bataillon d'intervention Rapide (BIR), a été
retrouvé mort dans son bureau le 4 mai 2020 au lendemain de l'investiture du président
Gnassingbé. L'autopsie du corps a révélé une blessure par balle.

Ce militaire à la prestigieuse carrière faisait partie du cercle restreint du chef de l'Etat Faure
Gnassingbé.

La mort du colonel Madjoulba avait fait grand bruit dans le pays et en novembre 2023 cinq militaires dont un général ont été condamnés à des peines de 5 à 20 ans de prison.

Deux journalistes togolais ont été écroués pendant 18 jours en novembre pour "diffamation"
envers le ministre de l'Urbanisme Kodjo Adedze.

En mars 2023, deux autres journalistes ont été condamnés par contumace à trois ans de prison pour "outrage à l'autorité" et "propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux", à la suite de plaintes de deux ministres, dont M. Adedze.

ek/fvl/juf
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