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L’hymne national, un appel à la citoyenneté et au patriotisme

Publié le mercredi 24 avril 2024  |  Agence de Presse Togolaise
L’hymne
© Autre presse par DR
L’hymne national, un appel à la citoyenneté et au patriotisme
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L’hymne national, porteur d’un message de patriotisme et de citoyenneté, est une musique de circonstance destinée à représenter un État. En d’autres termes, c’est un chant patriotique adopté par chaque pays pour être exécuté lors des cérémonies de la vie publique. Représentant une nation dans le protocole internationale, l’hymne national est un chant officiel. Il est aussi joué lors des confrontations sportives pour honorer le pays de l’athlète ou de l’équipe vainqueur.

Le 27 avril 1960, le Togo devient indépendant et adopte « Terre de nos aïeux » comme son hymne national. Ce texte adopté en 1960 est écrit par Monseigneur Robert Casimir Dosseh-Anyron et la musique, l’œuvre de Alex Casimir-Dosseh. « Terre de nos aïeux » a été suspendue dans les années 80 et remplacé par l’hymne du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT). Suite au soulèvement populaire du 5 octobre 1990, le gouvernement a restauré la « Terre de nos aïeux ».

Que dit l’hymne national togolais ?

L’hymne national est composé de trois couplets. Le premier titré « Salut à toi, pays de nos aïeux », le deuxième, « Dans l’unité, nous voulons te servir » et le troisième « Salut, salut, à l’univers entier ».

Les messages de ces couplets sont différemment interprétés par la population. Pour le directeur de l’école primaire publique de Nyekonakpoe, Adibolo Komla Henri l’hymne national véhicule des paroles qui donnent l’essence de la nation, ce qu’on veut de la nation, ce qu’on pense de la nation, ce que le citoyen doit faire par rapport à la nation. Il a renchéri que la « Terre de nos aïeux» véhicule l’amour et l’honneur à la Patrie. L’hymne national appelle aussi le citoyen au civisme. En sommes, dit-il, les paroles de l’hymne national togolais invite le Togolais à venir bâtir la Patrie par le travail. Pour M. Adibolo, le fond de l’hymne togolais révèle ce qui est beau, bien et le travail assigné à chaque Togolais.

Pour Aristide, un ouvrier à Mèche Amina, l’hymne appelle le peuple à la construction du pays tout en se référant aux luttes menées par les aïeux pour la libération nationale.

Le Curé de la paroisse Saint Jean Baptiste de Hédzranawoé Edjia, RP Agbélékpo-Fiadzé Sylvestre-Euloge relève que l’hymne national rappelle à chaque Togolais qu’il fait partie d’une famille. L’exécution de « Terre de nos Aïeux » dit-il, donne de l’espoir et rappelle aux Togolais, la lutte de ces hommes vaillants pour l’indépendance. A l’heure actuelle, l’hymne exhorte le Togolais à faire la même lutte pour un devenir meilleur du Togo. Il précise que l’hymne national « nous rassemble dans une même maison où nous devons vivre en paix, se pardonner mutuellement et vivre dans la cohésion sociale ».

Pour le chef division chargé des relations médias à la direction de la formation civique, Koffi Méléagbé Agano, le premier couplet rend hommage à la mère patrie, une terre de quiétude. Ce premier couplet, dit-il « nous exhorte dans notre aspiration à la liberté à défendre avec dignité voire au prix de notre vie, la patrie contre ses ennemis d’où qu’ils viennent. Il invite tous les Togolais à apporter leur pierre à sa construction ». Le deuxième couplet convie les Togolais à aimer et à servir le pays dans l’unité. Pour le troisième couplet, M. Agano affirme qu’il exhorte toutes les nations à s’engager pour une nouvelle humanité fondée sur la solidarité et la fraternité.

La complaisance des populations envers l’hymne national

De l’avis des spécialistes, l’hymne national n’est plus respecté par la population. Dans le milieu éducatif, le ministre en charge de l’Enseignement, Prof Dodji Kokoroko a relevé dans une note circulaire du 8 août 2022 « une complaisance notoire dans l’organisation des rassemblements pour la montée des couleurs et le chant de l’hymne national dans les établissements scolaires publics et privés ».

Revenant sur la complaisance des populations envers l’hymne national, le directeur Adibolo évoque que sur tous les plans, il y a un manque de civisme et les gens ont perdu cette attitude d’aimer et de proclamer la grandeur de son pays. Pour le manque de ce civisme, ajoute-t-il, cela provient des écoles surtout des écoles privées qui sont dans des maisons et ne permettant d’aller au mât pour exécuter l’hymne nationale. Ce qui a engendré une carence notaire chez ces élèves même devenus âgés n’arrivent pas à chanter correctement l’hymne. Par contre dans les écoles publiques qui sont moins nombreuses par rapport aux privées, la montée des couleur et l’exécution de l’hymne est obligatoire chaque matin.

Aristide fait remarquer que « chaque togolais se cherche pour survivre surtout en ces temps de vaches maigres. Donc il n’a pas le temps de s’arrêter lorsqu’on chante l’hymne. C’est vrai dans le temps tout le monde respectait la montée du drapeau et l’exécution de l’hymne national et cela est dû à la rigueur des enseignants mais aujourd’hui, on dirait que les enseignants sont fatigués, du fait que les élèves ne s’exécutent pas lorsqu’on leur parle de civisme. Moi je trouve que ceci est lié l’interdiction des punitions corporelles, » a confié Aristide.

De l’avis du RP Agbélékpo-Fiadzé, la valeur du chant n’est plus perçue comme elle devrait l’être. « Dans des établissements scolaires ou dans des rassemblements, lors de l’exécution de l’hymne, il y a des personnes qui se déplacent, s’assoient ou peuvent causer, ce qui normalement n’est pas bien, » a indiqué le Curé. Le RP Agbélékpo-Fiadzé a invité les responsables d’écoles à divulguer l’hymne pour faire comprendre son importance et l’attitude à tenir lors de son exécution. Pour cela il faut sensibiliser les élèves et les jeunes sur la valeur de l’hymne. Le Curé a aussi fait cas du respect de la mélodie de l’hymne national. « Aujourd’hui, les élèves chantent très mal l’hymne national, la musique doit rester telle conçue alors j’invite les instituteurs à bien enseigner et la mélodie et la parole aux élèves, » a conclu le RP Agbélékpo-Fiadzé.

« Nous pouvons dire que les Togolais n’ont plus la même perception de l’hymne national que celle qu’avaient nos parents dans les années qui ont suivies la proclamation de l’indépendance. En 2023, les préoccupations majeures des populations sont d’ordre économique reléguant au second plan les importants messages de l’hymne national », a souligné M. Agano. Pour lui, face aux nouveaux défis auxquels le Togo est confronté surtout sur le plan sécuritaire, « il faut intensifier les campagnes de sensibilisation sur l’hymne national, procéder à une traduction dans toutes les langues nationales pour permettre une plus large accessibilité ».
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