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TOGO: Pourquoi Faure Gnassingbé évite tant le corps judiciaire ?
Publié le vendredi 28 mars 2014  |  togo.infos


© AFP
Le président togolais Faure Gnassingbé en visite officielle en France
Le président togolais Faure Gnassingbé avec le président François Hollande


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« En quittant mon domicile ce matin, j’étais convaincu que cette fois-ci, notre bien-aimé Faure Gnassingbé, Président de la République allait honorer de sa présence cette cérémonie aussi capitale que celle du lancement de la directive sur l’éthique et la déontologie du magistrat.

J’étais convaincu que pour une fois, il prendrait sur lui de nous prodiguer des conseils éclairés, comme il l’avait fait en 2005, pour pousser nombre d’entre nous à arrêter cette comédie qui s’opère actuellement dans notre corporation et qui fait tant la honte du Togo.

Mais quelle ne fut ma surprise, une fois sur les lieux de constater qu’encore une fois, le Chef de l’Etat nous a allègrement snobés alors qu’il est formellement établi qu’il est actuellement au palais !



Qu’est-ce qui l’occupe tant pour qu’il boycotte tout ce concerne notre corporation ? Je suis triste pour mon pays ».



C’est propos de déception recueillis à chaud jeudi par le reporter de togoinfos.com, viennent d’un magistrat chevronné activement impliqué dans l’organisation de la cérémonie de lancement de la directive sur l’éthique et la déontologie du magistrat.



Tout était fait pour que cette directive soit lancée en présence effective du Chef de l’Etat, tant le sujet est primordiale et même cruciale pour le Togo et sa justice.



Et donc pendant des semaines et même des mois, le conseil supérieur de la magistrature, présidé par le juge Patrice Akakpovi Gamato, président de la cour suprême du Togo, s’est attelé corps et âme pour établir cette directive qui interpelle la conscience professionnelle du magistrat, mais surtout aussi sa conscience morale et sa haute responsabilité dans la promotion de la paix sociale et la culture de l’équité entre les citoyens quel qu’ils soient.



Sur le papier, le travail a été remarquablement bien fait, la directive recadre avec précision le magistrat dans son rôle et lui rappelle tout le caractère sacré de sa mission dans une société civilisée.



Ailleurs comme en France par exemple où la démocratie est assumée, où les valeurs républicaines sont une culture, une telle initiative n’attirerait point d’attention.



Mais au Togo de Faure Gnassingbé où il est formellement établi que la justice souffre de carences et d’errements impardonnables, de délires et divagations notamment dans des dossiers hautement signalés, une telle initiative a tout son intérêt et devrait en principe susciter l’attention de tout citoyen épris de justice.



Tellement la justice togolaise est décriée de par le monde, tellement elle s’est engluée dans une telle bestialité et une telle immoralité que tout dirigeant conscient du danger que cette justice fait courir à tout le pays se doit d’être inquiet et d’œuvrer ouvertement pour y mettre un terme.



Mais l’on a le regrettable sentiment que c’est plutôt la démarche inverse qui s’opère au Togo. Ni le Président de la République, ni son Premier Ministre ne daigne se prononcer sur l’état d’effondrement moral et éthique de la justice togolaise.



Plutôt que de saisir toutes les opportunités qui se présentent à eux pour éduquer, instruire ou même moraliser cette justice, jamais ils ne répondent favorablement à toutes les invitations qui leur sont adressées par ce corps pour toutes les manifestations le concernant.



Hier, c’était la rentrée solennelle du barreau du Togo qui avait été littéralement boycottée par l’ensemble des officiels du Togo y compris le ministre de la justice alors que depuis 4 ans, Faure Gnassingbé avait publiquement promis à ce même barreau une aide juridictionnelle de 250 millions de fcfa sans jamais les verser.



Hier encore c’est la rentrée solennelle de la Cour Suprême que le président de la République a aussi proprement boycotté alors que tout était mis en place pour qu’il y prononce un discours révolutionnaire qui moraliserait pour de bon cette corporation.



Aujourd’hui, c’est au tour de la cérémonie du lancement de la directive sur l’éthique et la déontologie du magistrat d’enregistrer la carence de l’officiel.



A ces deux dernières cérémonies, seul le nouveau garde des sceaux, le prétendu évangéliste répond et anone autant qu’il peut sur ce que semble-t-il, le gouvernement attend des juges.



Mais le citoyen togolais a besoin de comprendre. Pourquoi dans un tel contexte de délabrement aussi avancé de notre justice, le Président de la République, 1er magistrat du pays, garant de la Loi et du fonctionnement effectif des institutions de la République, peut-il constamment se montrer indifférent sur toutes les initiatives visant à sortir cette justice du gouffre dans lequel elle s’est plongée et qui fait du Togo la risée du monde entier ?



Est-il si désespéré, si déçu tellement qu’il est devenu finalement pessimiste au point de penser que jamais cette justice ne pourrait encore se faire racheter ?



Qu’est-ce qui peut expliquer que le Président de la République évite d’affronter directement les juges et de le dire publiquement et devant témoins ce que lui, en tant que premier magistrat du pays attend d’eux ?



C’est vrai qu’il est mainte fois écrit à travers rapports, livres et journaux que la Présidence du Togo jouerait un rôle trouble dans pas mal de dossiers signalés que conduit cette justice, mais l’héritier d’Eyadema a-t-il quelque chose à se reprocher dans les errements et déviations magistrales qu’opèrent ces juges par rapport à la loi et au droit pour que de ce fait, il évite de se faire harakiri en interpellant les juges sur leur devoir ?



Tire-t-il vraiment un quelconque profit de l’enlisement actuel que connait cette justice ?



Personne ne comprend vraiment ce qui se passe mais le constat est là. Le président du Togo est prêt à parcourir des kilomètres à l’intérieur du pays, dans les fermes et hameaux pour remettre houes, pèles, machines à coudre… aux artisans mais jamais il n’a ce temps pour s’occuper des problèmes de la justice.



Le paradoxe reste entier et Faure Gnassingbé doit pouvoir un jour expliquer cela au peuple de qui son pouvoir dépend.


TOGO INFO

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