Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Présidentielle de 2015 et le pouvoir de Faure Gnassingbé : Force brute de l’armée, activation de la milice, question de la violence électorale, vers la réédition d’un autre carnage
Publié le jeudi 3 avril 2014  |  Le triangle des enjeux


© Autre presse
Le président Faure Gnassingbé au sommet de l`Elysée pour la Paix et la Sécurité


 Vos outils




Togo - Au regard du discours d’adhésion de Faure Gnassingbé aux principes d’un Etat de droit, le respect des idéaux de la République par les Forces Armées Togolaises et le chef de l’Etat lui-même doit avoir ostensiblement une prééminence péremptoire sur les considérations partisanes puis les intérêts personnels et ignobles. Malheureusement, dans le crasseux principe togolais, les discours ne concordant pas souvent avec la réalité car ils sont dans leur confinement, le reflet exact de la brutalité relative au souci de conservatisme, à l’orée de la présidentielle de 2015, la question de l’ingérence de l’armée dans le processus électoral doit susciter réflexion et inquiétude.

La gouvernance sous Faure Gnassingbé ressemblait à une pétaudière empreint d’usage de la force brute sur les citoyens, d’atrocités politiques multiformes, de la réactivation de la milice du pouvoir, du réveil des vieux démons de la violence dans le débat politique, etc. au grand dam du peuple.

Dans un pays comme le Togo où le pouvoir en place, désespérément, s’agrippe à la souveraineté internationale contre tout et envers tout, il ne peut en être autrement que des sicaires sèment des doutes multiformes dans la tête des populations à travers des actes aussi sauvages les uns que les autres.

Si le pouvoir togolais n’était pas resté attaché à la logique de la fuite en avant et du conservatisme jusqu’au-boutiste, des citoyens de ce pays n’en seraient pas arrivés à traiter leurs compatriotes comme des barbares, au sens premier du terme, des mouches ou des chenilles qu’on peut écraser sans remords.

Comment est-ce possible en réalité que des citoyens d’un même pays puissent se détester au point que certains se permettent de jouer les cannibales, les apprentis anthropophages ou simplement des criminels sans foi, sans loi, sans cœur ?

Cela arrive ainsi parce que, au centre, il y a le pouvoir, le pouvoir politique, le pouvoir d’Etat. Cela arrive ainsi parce que certains de nos compatriotes considèrent le pouvoir d’Etat comme un bien indivis et privé auquel nul autre ne saurait toucher. Cela arrive ainsi parce que ces compatriotes semblent dire aux autres que tous les coups sont permis quand il s’agit de protéger et de conserver des intérêts. Personne ne doit oublier dès lors que les violences les plus inouïes surviennent toujours dès que des citoyens s’attaquent ouvertement et franchement au pouvoir d’Etat. Et dans ce schéma, les uns et les autres ne peuvent que cultiver la violence dans la mesure où le pouvoir lui-même n’hésite pas à en user pour se maintenir en place lorsqu’il se trouve ébranlé. Un père de famille qui use de la violence et qui y éduque ses enfants ne pourra que réveiller en ces derniers, le démon de la violence qu’ils tiendront pour la normalité.

Du 05 octobre 1990 à la guerre ouverte contre les vendeurs de carburant appelé « boudè » en passant par le printemps de 2005, la logique n’a jamais changé. On tire froidement sur les pauvres citoyens pour défendre des intérêts partisans et personnels. Les scènes ignobles qui ont secoué récemment la ville de Bassar où un officier de la gendarmerie a tiré sans hésitation sur son collègue et a abattu trois autres civiles, juste pour préserver ses acquis, ne font que rappeler le danger qui guette en permanence les Togolais de tous bords. Car, rien ne prouve que le peuple sera à l’abri de la foudre conservatrice du pouvoir dans la mesure où le problème de la limitation du mandat avec effet immédiat, la question du mode de scrutin, bref la question des reformes politiques est loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique togolaise. Si pour défendre des acquis personnels, un officier se réserve le droit d’arriver à l’extrême, qu’en sera-t-il des intérêts du clan au pouvoir si on sait qu’un groupuscule de soudards a de tout temps, démonté son zèle et sa fidélité à servir ce dernier ?

Par ailleurs, la réactivation des milices du pouvoir RPT/UNIR et sa mise à contribution pour résoudre les problèmes politiques sur la scène nationale en 2005 a démontré que le pays n’est pas à l’abri de la violence et qu’en toute circonstance, elle peut ressurgir.

En effet, à la mort le 05 février 2005 du Général Président, la panique s’étant emparée du clan qui régentait le Togo, la naissance d’une crise de succession résultant de cette disparition mystérieuse, avait largement consacré l’usage de la force brute, de la violence excessive qui avait rassuré les conservateurs de l’ordre ancien, plutôt de l’obscurantisme de la pérennité de leur pouvoir. Et, au lendemain de la proclamation des résultats frauduleux issus de la présidentielle du 24 avril 2005 après la très tonitruante campagne électorale, la violence avait atteint son paroxysme. Mise ardemment à contribution par le pouvoir en difficulté, la milice avait à l’époque, joué le rôle animalier dont ils sont investis pour aider Faure Gnassingbé à s’asseoir et à consolider son règne construit dans le sang de leurs concitoyens. Pour marquer un semblant de désapprobation vis-à-vis de cette violence qui avait jalonné le parcours politique de ce pays à l’époque, il avait prononcé lors du lancement de la campagne nationale de sensibilisation contre la violence et l’impunité le 28 juillet 2007 à Atakpamé un véritable serment « Plus jamais ça sur la terre de nos aïeux ».
Mais, au regard des actes immondes qui se sont produits depuis la réélection controversée en mars 2010 de Faure Gnassingbé, la réactivation de la branche milicienne en 2012, Kara et Adéwui où les activistes du pouvoir ont opéré devant des forces de police et de gendarmerie qui ont choisi, tel Néron dans la tribune regardant les lions dévorer les chrétiens, et assister en spectatrices amusées, aux scènes ignobles de citoyens s’attaquant à d’autres avec des machettes et des gourdins (nous citons en exemple le cas d’Adéwui) prouve que les armes qui ont circulé pendant cette période n’ont pas été récupérées et que les milices n’ont pas été désarmées.
Tout compte fait, qu’il s’agisse de l’armée ou des milices l’objectif consiste toujours à défendre les intérêts du clan au pouvoir contre vents et marrées. Ce qui marque une rupture totale entre l’armée notamment et le peuple dans sa globalité.

Il est sans doute clair que le peuple togolais a en horreur « son armée ». La rencontrer sur son chemin est synonyme d’être en présence d’un monstre ou d’un fantôme qu’il faut à tout prix éviter. Mais ce qui vaut la peine d’être relevé ici est de savoir qu’on n’a forcément pas besoin d’être le plus haut diplômé pour connaître la valeur humaine. Une telle abnégation à accomplir des basses besognes pour se servir ou servir un clan, ne met personne en sécurité et la récidive pourrait dégénérer sur des contours imprévisibles.
Dans un pays où l’impunité est érigée en règle d’or et qui est scrupuleusement observée au sommet de l’Etat et dans les rangs des sbires, il ne peut en être autrement en ce sens que chacun dans son antre se voit tout puissant et imperturbable. Là, il dicte sa loi, menace de mort ceux qui ne veulent pas se résigner, peut tuer si le cœur lui en dit. Et c’est justement le cas aujourd’hui. Etant donné que depuis, le régime en place s’est toujours montré favorable à la protection du crime qui se nourrit de l’impunité, il est fondamentalement clair que les sicaires de la République continuent de verser dangereusement dans la déchéance et dans la bestialité.

Il est alors temps qu’on commence par punir sérieusement les auteurs de ces crimes qui se produisent dans ce pays, de ne plus impliquer l’armée dans le processus électoral et de désarmer les milices en vue d’assurer à tous les Togolais, la parfaite symbiose devant nous permettre de vivre dans la cohésion nationale au service du développement quelle soit la sensibilité politique de chacun car de la préservation de l’intérêt supérieur de la nation, dépend la vie du peuple.

Peter Sossou

 Commentaires