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Un petit éléphant blanc pour le ministre Adji Otèth Ayassor?
Publié le lundi 7 avril 2014  |  Le Temps


© Autre presse par DR
Adji Otèth Ayassor, Ministre de l`Economie et des Finances


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Le ministre de l’économie et des finances Adjo Otèth Ayassor a, le 04 avril dernier, posé la première pierre de la construction d’un nouveau marché dans la commune urbaine de Niamtougou, préfecture de Doufelgou. Coût du marché : 1,105 milliard CFA. Le nouveau marché sera situé à Katanboulou, en dehors de la ville, contrairement à l’ancien marché situé en plein cœur de la ville, peu accommodant pour les riverains. De sérieux doutes quant à la pertinence et la rentabilité de ce marché. Peut-être est-ce un cadeau de M. Adji Otèth Ayassor et de Gilbert Bawara, respectivement ministre en charge de l’économie et des finances, et de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités rurales, à leur préfecture d’origine ?

Selon le plan, le nouveau disposera d’une une administration, un centre commercial où seront concentrés les activités commerciales (avec les différents hangars, les magasins, les points d’eau et les blocs sanitaires) et un garage.
Les travaux seront exécutés dans un délai de 12 mois par le Consortium des entreprises de construction (CECO Group), un groupe proche du parti au pouvoir.
Dans son discours inaugural, le ministre Adji Otèth Ayassor a déclaré que la construction du marché s’inscrit dans le vaste chantier infrastructurel de l’Etat, tel que compris dans la loi des finances 2014.
On ignore les raisons du coût astronomique de ce marché de moindre importance, qui même au niveau régional, arrive très loin derrière les marchés de la région de la Kara.
Les plus importants marchés du Togo sont dans l’ordre, après celui du Grand marché d’Adawlato de Lomé, le marché d’Anié, le marché de Vogan et le marché de Kétao. Certes, il y a dans le budget 2014, la construction, la rénovation de plusieurs marchés (Amou Oblo,Atakpamé, Anié, Tchamba, Kara,kétao et Cinkassé) estimés à 214.646 milliers CFA. Mais il s’agit dans ces cas de marchés de relative importance.

Quelles sont les raisons d’ordre économique qui sous-tendent le financement important du marché ? Niamtougou est le chef-lieu de la préfecture de Doufelgou, peuplée d’environ 74.000 habitants. Les productions qu’on trouve sur ce marché sont des produits agricoles ou leurs dérivés tels que l’huile de palme, le fonio, le mil et le sorgho, et un commerce de tissus tenu par des étrangers.


“Mais ces produits sont très peu par rapport à ce qu’il se fait ailleurs. Le marché est plutôt connu pour être un lieu de commerce du tchoukoutou ( la bière traditionnelle à base de mil).“, selon un fonctionnaire de la ville, joint au téléphone par www.letempstg.com.


Impertinente sur le plan économique, l’enveloppe accordée à ce marché ne l’est pas réellement sur le plan politique. Il ne s’agit apparemment pas d’un marché électoraliste, à 12 mois de la présidentielle de 2015. La préfecture de Doufelgou fait partie avec certaines préfectures comme Kara, Binah, et Tchamba, de ce qu’il faut considérer comme le pré carré du régime UNIR au pouvoir. Quelque soit la contingence, ces préfectures donnent majoritairement leurs suffrages au pouvoir en place.
D’où la question de savoir la pertinence, pour le développement de la commune de Niamtougou et partant de la préfecture, de l’érection d’un marché dont les coûts des travaux sont aussi élevés. Par comparaison, la construction du marché de Tsévié est estimée à 320 millions CFA.

Depuis la suppression de la dette extérieure du Togo, le régime de Faure Gnassingbé s’est aventuré dans des travaux de modernisation énormes dont les conséquences sur le plan de la dette restent encore inconnues. Cela la rappelle les années 1970, où à la faveur des rentrées financières importantes provenant des recettes d’exportation, le général Eyadema s’était lancé également dans des travaux d’industrialisation peu rentables. D’où l’énormité de la dette dans les années 1980 et la mise sous tutelle du Togo du Fmi et de la Banque mondiale, à travers un programme d’ajustement structurel, qui a fini par détruire le pays à genoux.



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