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Economie africaine : la Banque mondiale prévoit une croissance de 5,2% en 2014
Publié le mardi 8 avril 2014  |  Xinhua


© Autre presse par DR
Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale


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NAIROBI - La Banque mondiale a estimé lundi que la croissance économique de la région d’Afrique sub-saharienne s’élèverait à 5,2 % en 2014, contre 4,7 % en 2013.

Punam Chuhan-Pole, économiste de la Banque mondiale, a déclaré aux journalistes à Nairobi par téléconférence que cette croissance serait alimentée par les investissements dans l’exploitation des ressources naturelles et dans les infrastructures ainsi que par une forte consommation des ménages.

"Les flux de capitaux dans la région continueront d’être renforcés par les découvertes récentes de ressources pétrolières, gazières et minérales", a déclaré Mme Chuhan-Pole à l’occasion de la publication d’un rapport de la Banque mondiale intitulé Africa Pulse.

Ce rapport bisannuel analyse les questions qui déterminent les perspectives économiques de l’Afrique.

Mme Chuhan, également l’un des auteurs de ce rapport, a déclaré que si l’on faisait abstraction de l’Afrique du Sud, le reste de la région sub-saharienne enregistrerait une croissance de 6% en moyenne en 2014.

"En fait, un tiers de ces pays connaîtront une croissance supérieure à six pour cent", a déclaré l’économiste.

La diversification des marchés source a permis une augmentation du nombre de visiteurs touristiques dans ces pays, a-t-elle observé. La région a également suscité un intérêt croissant de la part des investisseurs étrangers en raison de l’amélioration de ses marchés financiers.

"De fait, un certain nombre de pays comme la Zambie, le Ghana, le Nigeria et la Namibie ont émis pour la première fois des obligations d’État internationales", a-t-elle dit.

Selon le rapport Africa Pulse, le manque d’infrastructures de la région est le plus prononcé dans les secteurs routier et énergétique. "Le manque de fiabilité et la cherté de l’ approvisionnement en électricité d’une part, le mauvais état des routes d’autre part, continuent de représenter un coût élevé pour les affaires et le commerce intrarégional", indique-t-il.

Le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop, a déclaré que malgré une croissance économique mondiale faible, l’économie de l’Afrique sub-saharienne maintenait globalement son cap.

"La région a continué d’enregistrer une croissance régulière en raison des prix élevés des matières premières et des politiques accommodantes", a-t-il déclaré.

Les tendances en matière de services, et en particulier de tourisme, reflètent l’évolution de l’économie mondiale, a observé M. Diop. "Certains pays ont même observé une décélération des exportations dans ces services en 2013", a-t-il dit.

La consommation des ménages reste globalement stable pour la plupart des pays, a-t-il ajouté. "Cela est significatif car la consommation des ménages représente environ 60 % du produit intérieur brut de l’Afrique sub-saharienne", a-t-il commenté.

"Cette résilience a été favorisée par l’augmentation des salaires et des transferts de fonds depuis l’étranger ainsi que par le meilleur accès au crédit", observe M. Diop.

L’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique Francisco Ferreira a déclaré que même si la croissance du PIB dans la région devrait rester forte par rapport à de nombreux autres pays en développement à travers le monde, il existe toujours un certain nombre de risques importants.

"Un faible demande pour les métaux et autres matières premières plus une augmentation de l’offre pourront affecter les pays producteurs", a déclaré M. Ferreira.

Il a noté que, en Afrique subsaharienne, une grande dépréciation de la monnaie a entraîné de fortes pressions sur les prix locaux.

"Des pauvres récoltes locales en raison des conditions de sécheresse pourraient affecter les personnes à faible revenu", a-t- il poursuivi.

"Cependant, l’intégration régionale pourrait réduire l’ampleur des effets sur les prix par des chocs localisés",a déclaré l’économiste en chef.

M. Ferreira a ajouté que des risques domestiques dus aux troubles politiques et sociaux restent une réelle menace pour les perspectives économiques d’un nombre de pays.

"Les conflits au Soudan du Sud et en République centrafricaine ont gravement perturbe l’activité économique et la subsistance dans leurs économies respectives", a-t-il dit.

La diversification des exportations reste également un défi majeur pour de nombreux pays africains en particulier pour les producteurs de pétrole.

"Les exportations restent concentrées sur quelques produits qui sont sensibles à la volatilité des prix",a-t-il précisé.

Il a noté qu’au cours de la dernière décennie, les exportations vers les marchés émergents tels que le Brésil, la Russie, la Chine et l’Inde ont connu une croissance phénoménale. La mondialisation des services est également une source importante de croissance pour l’Afrique sub-saharienne.

"La technologie et l’externalisation des services ont permis de surmonter les contraintes traditionnelles causées par la distance physique et géographique", a-t-il affirmé.

Le représentant de la Banque mondiale a déclaré que les services modernes tels le développement de logiciels et les processus d’externalisation des de services peuvent émerger comme des moteurs importants de croissance pour la région.



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