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Atouts et faiblesses du prochain PM qui proviendrait «d’Arc-en-ciel»
Publié le jeudi 29 aout 2013  |  Afriquinfos.com


© Autre presse
Le Premier ministre togolais démissionnaire Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu, à Lomé, le 11 août 2011


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Arthème Ahoomey-Zunu qui vient de boucler 13 mois à la Primature, à Lomé, a annoncé hier la démission de son équipe gouvernementale. Ce qui ouvre la voie à une nouvelle nomination. Tous les scenarii sont possibles mais un nouveau PM (Premier ministre) opposant s’avérerait utile pour le Togo à l’heure actuelle.
Le prochain PM du Togo devrait être sous les feux des projecteurs au moins jusqu’en 2015, date de la tenue de la prochaine présidentielle dans cet Etat ouest-africain. Pour ce faire, aussi bien dans les rangs du parti au pouvoir que dans l’Opposition, de minutieux calculs vont être opérés avant le choix final ou un "oui" à une sollicitation. Si le choix est porté sur un membre de l’Opposition parlementaire, ce dernier devra prendre toutes les dispositions politiques pour ne pas se saborder auprès de son électorat (réel ou potentiel), en prévision de la présidentielle de 2015.

On imagine mal le président de la République nommer le futur locataire de la Primature au sein du groupe parlementaire qui fournira un chef de file à l’Opposition, au terme de la loi de juin 2013 portant « statut de l’Opposition». En l’occurrence, le CST (Collectif Sauvons le Togo). Fidèle à leur logique classique de bouderie de l’exécutif, les grosses entités politiques de ce Collectif ne devraient pas dire ‘‘oui’’ à une offre de séjour à la Primature. Même si toutes les volte-face sont possibles en politique.

Restera alors l’option des autres forces de l’opposition parlementaire : le Collectif AEC (Arc-en-ciel), l’UFC et les indépendants du Sursaut National. AEC a le mérite d’avoir vu un des leurs hériter de la Primature en 2007. Il s’agissait du CAR de Me Madji Agboyibo.

Ce dernier avait également réussi à surmonter les difficultés liées à la conduite des travaux du bureau du dialogue qui a débouché sur l’APG (Accord politique global) du 20 août 2006. Au regard des positions moins tranchées d’AEC sur un certain nombre de sujets engageant la vie de la nation ou d’intérêt national, un des leurs pourrait bâtir un "idéal duo"avec la famille politique présidentielle.

Au vu du climat socio-politique très tendu qui a précédé les législatives du 25 juillet 2013 et du grand choc psychologique qu’a représenté pour de nombreux électeurs d’opposition la large victoire électorale d’UNIR durant ce scrutin législatif, un PM provenant des rangs des contestataires dits « modérés » du pouvoir aura le mérite d’apaiser plus d’un. A condition surtout que ce dernier se mette vite et bien au travail. AEC bénéficie de vents favorables dans cette perspective, dans la mesure où « l’Accord de gouvernement RPT-UFC », vieux de plus de trois ans, s’avère plus que jamais caduc.

A l’opposé de l’équipe gouvernementale de 2007 sous Agboyibo, un nouveau gouvernement dirigé par un opposant « modéré » n’aura pas à préparer des élections. Et est donc condamné à réussir. Il devra surtout relever d’innombrables défis socio-politiques qui auront le mérite de lui faire marquer des points auprès de l’électorat national. Et indirectement de permettre au président de la République de s’attacher la sympathie d’une partie de ses gouvernés, en cas de résultats positifs produits par l’exécutif, sur les deux ans à venir.

Un PM issu d’AEC constituera en outre une occasion pour ce Collectif de se "racheter"par rapport au faible nombre de sièges parlementaires (06) qu’il a récoltés le 25 juillet dernier d’une part. D’autre part, ce Collectif deviendrait le seul à avoir fait à deux reprises l’expérience de la Primature. Il égalerait à ce jeu le "record"en la matière détenu par Edem Kodjo, ancien gouverneur du FMI devenu deux fois PM au Togo (entre 1994 et 2006).

Le parti au pouvoir à Lomé de son côté pousserait un peu loin le bouchon de l’innovation politique au Togo en optant pour la nomination d’un nouveau locataire de la Primature au sein d’AEC qui serait de sexe féminin ! Ce serait une grande première et une nouveauté politique à mettre à l’actif d’UNIR.

Incontestablement, Mme Adjamagbo-Johnson de la CDPA aurait toutes les faveurs des pronostics dans cette conjecture. La nomination de cette battante politique constituerait pour UNIR un petit rachat politique sur « la question genre », après le vœu non concrétisé émis par le président Faure Gnassingbé de voir l’actuel parlement être paritaire.

Les modifications constitutionnelles unilatérales de 2002 opérées par le RPT, qui ont dépouillé le poste de PM de l’entièreté de ses prérogatives politiques et qui l’ont transformé en exécutant du président, et surtout limogeable à tout moment, devraient constituer le principal argument à même de doucher les envies « premier-ministrables » de plus d’un au sein d’AEC.

Plus que la peur de subir une sanction de l’électorat togolais qui a toujours désavoué dans les urnes tous les partis d’opposition qui ont accepté de conduire ou de faire partie d’une équipe gouvernementale, sous le parti au pouvoir à Lomé.

En 2007, le CAR avait amèrement essuyé un sort de cette nature après avoir été jeté en pâture par l’UFC. Six ans plus tard, ce fut le tour de cette même UFC d’être désavouée dans les urnes. Cette logique va peut-être se poursuivre en 2010. Avec un autre parti.

Edem Gadegbeku

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