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Noir réquisitoire de Claude Ameganvi contre Hilaire Dossouvi Logo
Publié le lundi 14 avril 2014  |  Le Temps


© aLome.com par Edem Gadegbeku
Claude Ameganvi, leader du PT, Parti des travailleurs.


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Hilaire Logo Dossouvi, le héros du 05 octobre 1990 mort en mars sera enterré ce 12 avril dans son village de Gboto Vodoupé. L’ancien militant de la CDPA avait fini par rallier Faure Gnassingbé, en appelant à voter pour lui à la présidentielle 2010. Cet appel que beaucoup considèrent comme une trahison, lui est tout de même pardonné, au regard des actes subversifs héroïques qu’il a posés dans l’histoire et qui ont amené au soulèvement populaire du 05 octobre 1990.

Son parti, la CDPA et de nombreux militants de l’opposition, ont tenu à saluer son combat pour la démocratie au Togo. Claude Ameganvi, le leader du Parti des Travailleurs, est la seule voix discordante parmi cet unanimisme. A travers une longue déclaration d’une dizaine de pages, il livre un noir réquisitoire contre l’ancien compagnon de lutte. Ce réquisitoire plein de fiel, étonnant par sa teneur de haine et de mépris, manque d’intelligence.


Claude Ameganvi tente même de réécrire l’histoire, par des analyses cryptomarxistes, en essayant de minimiser son rôle dans le soulèvement et en passant sous silence les tentatives de rébellion armée que le héro du 05 octobre et certains militants de la cause démocratique, ont entreprises au Ghana, quand Rawlings avait envisagé une solution militaire à la question togolaise. Certes Hilaire Dossouvi Logo a trahi. Mais qui ?

La démocratie est une lutte de longue haleine, interminable, les échecs répétés enrichissent et nourrissent les futurs combats. Le 05 octobre 1990 a permis aux Togolais de connaître la liberté d’expression et de fragiliser un régime soutenu par des puissances étrangères. La chute morale du héro ne doit pas constituer une occasion de règlement de comptes. L’histoire du processus démocratique sera écrite par des historiens, le moment venu. Il est inacceptable qu’un crypto-communiste ou des partis dont le bilan des actions politiques est totalement négatif, en dépit de leur démagogie et de leur populisme, essayent d’imputer à Logo Dossouvi l’échec du processus démocratique, tout en faisant l’économie d’une réflexion conséquente sur la teneur de leurs propres actions.


Notre rédaction vous propose des extraits du réquisitoire impitoyable de Claude Ameganvi contre Hilaire Logo Dossouvi.

Hilaire Dossouvi LOGO : la disparition d’un renégat



Hilaire Dossouvi LOGO est décédé dans sa 56e année, le vendredi 14 mars dernier, au CHU-Tokoin de Lomé, des suites d’un arrêt cardiaque résultant de toutes sortes de maladies chroniques (diabète, hypertension, etc.) face auxquelles, malgré son ralliement au régime UNIR/RPT, il n’avait même plus les moyens de se soigner. L’ayant rendu quasiment aveugle, ces affections l’ont fait mourir dans des conditions misérables ; misérables comme la fin même de sa vie. Mais, n’est-ce pas là le sort que réserve toujours le régime RPT aux traîtres qui le rejoignent
Décédé, il est passé à la postérité, dans l’histoire. On peut donc désormais en parler au passé et procéder à toutes les évaluations à son sujet.
Constatons d’abord toutefois que, si on est amené à parler de Hilaire Dossouvi LOGO, c’est parce qu’il n’est pas un individu dont la disparition, qui a suscité un malaise, ferait l’objet d’un simple encart dans les pages nécrologiques de notre quotidien national Togo Presse comme c’est généralement le cas pour le citoyen lambda.
En effet, si on doit parler de lui, c’est justement aussi parce qu’ayant posé des actes de trahison d’une extrême gravité, une controverse s’est ouverte autour de sa disparition, sur le point de savoir si, oui ou non, il faut rendre hommage à sa mémoire, du fait que son nom soit attaché à une date de l’histoire du Togo qui interpelle tous les citoyens de ce pays : le soulèvement populaire du 5 octobre 1990.
Mais peut-on juger l’individu seulement sur le rôle qu’il joua à l’occasion de cet événement et non sur tout le parcours de sa vie qui s’est achevé dans la trahison et l’opprobre ? Loin d’être un phénomène isolé, il s’agit en fait de comportements récurrents au sein de l’opposition togolaise dont les conséquences catastrophiques ont toujours hypothéqué le débouché victorieux de la lutte que, depuis bientôt 24 ans, ne cesse de mener le peuple togolais pour en finir avec la dictature assassine du clan des GNASSINGBE.

Sous ce rapport, la disparition de Hilaire Dossouvi LOGO mérite qu’on fasse son bilan en le reliant à l’ensemble de la situation togolaise depuis ce soulèvement car, de toute évidence, c’est une phase de l’histoire contemporaine du Togo dont l’histoire de sa vie apparaît tout à fait symptomatique.

C’est cette nécessaire discussion que se propose d’ouvrir la présente contribution qui voudrait aider la jeunesse et le peuple togolais à avoir quelques repères face à une situation où tout est mis en œuvre pour semer la plus grande confusion sur la compréhension objective à avoir de cette disparition.
Mais, revenons d’abord sur le parcours de l’individu.

Qui était Hilaire Dossouvi LOGO ?

Journaliste employé par la presse officielle, Hilaire Dossouvi LOGO faisait partie d’un groupe de militants rassemblés vers la fin des années 1980 par le professeur Gu-Konou autour de son ouvrage l’Alternative qui, daté du 1er avril 1989, fera connaître la création d’un parti clandestin : la Convention démocratique des peuples africains (CDPA).


La diffusion de ce document donna lieu à une vague d’arrestations d’abord à l’extérieur du pays, en Côte d’Ivoire où Godwin TETE-ADJALOGO et KUEVIAKOE avaient été auparavant arrêtés alors qu’ils entreprenaient de convoyer un stock de ce document vers le Togo à travers le Ghana. Puis vint le tour de jeunes étudiants et travailleurs rassemblés à l’initiative de LOGO et DOGLO. Accusés de distribution de tracts hostiles au régime, incitation de l’armée à la révolte, diffamation, outrage, injures envers le chef de l’Etat, ils étaient au total 13 jeunes hommes à avoir été arrêtés le 26 août 1990 : Bitchinidi Karakoro ; Komlan Aboli ; Kodjo Aboley ; Sassou Lossou ; Ablam Gustave Ahadzi ; Kossi Efui, qui deviendra plus tard une célébrité littéraire en France où il s’est exilé ; Alpha-Boda Rehim ; Adjayé Baolé Djobo ; Nabine Ouyi ; Têko Djolé Yovodévi ; Kwadzo Hope Ketomagna Kaléfé, la taupe qui, infiltrée parmi eux, les a vendus ; Agbelenko Doglo et Dossouvi Logo. A la Sûreté nationale où ils étaient détenus, ils avaient subi des sévices de toutes sortes : passage à tabac, torture à l’électricité, etc., sur les ordres du tristement célèbre Capitaine Pitalounani LAOKPESSI, présenté depuis lors par des rapports très officiels comme étant l’un des barons du trafic de drogue au Togo.
Leur procès, qui tourna paradoxalement en un véritable procès du régime qu’il mit à nu et discrédita totalement, s’est tenu une première fois le 21 septembre 1990. Il donna lieu, sous la pression d’une campagne internationale exigeant leur relaxe, à une première vague de libérations des étudiants membres du groupe et au maintien en détention des deux jeunes travailleurs restants à qui le régime voulait manifestement faire porter le chapeau pour tous : LOGO Dossouvi et DOGLO Agbélenko, un jeune travailleur à la société commerciale SGGG.
Le 5 octobre 1990, jour où devait être rendu le verdict de leur procès, eut lieu l’explosion sociale qui, dans la vague du mouvement de contestation déferlant dans le monde entier à partir de la chute du mur de Berlin, ébranla tout le Togo comme une traînée de poudre, à partir de la capitale. Manifestations sur manifestations devaient se succéder, prenant un caractère de plus en plus insurrectionnel fin 1990, en mars-avril 1991, juin 1991, jusqu’à l’écrasement des institutions transitoires mises en place par la Conférence nationale, le 3 décembre 1991, avant que ne commence la succession des gouvernements d’union nationale dès janvier 1992. Un cycle infernal alternant mouvement de contestation – répression sanglante – négociation – élection – contestation s’installa à répétition depuis lors jusqu’aujourd’hui.
Entre-temps, la commémoration du premier anniversaire du soulèvement populaire du 5 octobre 1990 fut l’occasion, en octobre 1991, d’une puissante démonstration de force de la jeunesse, donnant lieu à la constitution du MO5, un mouvement politique de la jeunesse dirigé par des responsables jeunes venus d’horizons politiques divers. Parmi eux, on comptait bien entendu LOGO, DOGLO et d’autres militants de la CDPA tels Adjé KPADE, Don Ray, Cosme TETE, Eloi KOUSSAWO mais aussi Bassirou AYEVA du PDR, Tavio AMORIN du PSP, Claude AMEGANVI de l’OTTD, Jean KISSI du CAR (qui voulait constituer à l’origine avec ses partisans un mouvement concurrent qui tourna court tant l’aspiration à l’unité était forte), Linus Folly qui était à l’époque proche de l’ATD, et nombre d’autres militants jeunes n’appartenant pas formellement à des partis tels les DONANI, James ATAYI, etc.. Ce mouvement avait donc été créé comme un cadre souple devant préserver l’unité du mouvement de la jeunesse dont les membres venaient de différents partis. Avec la répression sanglante qui s’intensifia dès le mois de novembre 1991 jusqu’au coup de force du 3 décembre 1991 qui commença à pousser nombre de ces cadres politiques à l’exil, le mouvement se dispersa et ce qui en resta ne devait devenir ultérieurement plus qu’un regroupement aux mains des militants de la CDPA dont Dossouvi LOGO.


Avec la dégradation de la situation politique nationale à partir de l’année 1992 (assassinat de Tavio AMORIN) et surtout des massacres de Fréau Jardin et de Bè en janvier 1993 qui poussèrent plus de 600 000 Togolais à l’exil surtout dans les pays voisins, Hilaire Dossouvi LOGO quitta à son tour le Togo. Il s’exila d’abord au Ghana où il fit déjà beaucoup parler de lui en étant au centre de multiples controverses avant d’émigrer au Canada où il fera sa vie, se maria, eut un enfant et vécut jusqu’en 2007. Il mit à profit cet exil canadien pour écrire un livre témoignage intitulé : « Lutter pour ses droits au Togo », daté du 2 décembre 2004.
A l’appel de son parti, la CDPA, il revint au Togo cette année-là pour prendre part aux élections législatives qui se tinrent finalement le 14 octobre 2007. La « figure emblématique » du 5 octobre 1990 qu’il était censé incarner avait été mise en avant par la CDPA qui pensait pouvoir rafler les sièges en compétition dans sa préfecture d’origine de Yoto en présentant sa candidature sur la liste conduite par l’expert comptable et ancien ministre CDPA des régimes de transition-union nationale des années 90, Lucas AFANTCHAO.
L’auteur de la présente contribution, qui l’avait rencontré à l’époque pour la première fois depuis son retour au CESAL, à Lomé, lors d’une conférence sur l’égyptologie organisée par le professeur de mathématiques à l’Université de Paris VII-Jussieu en France, Pascal ADJAMAGBO, avec la participation du professeur Léopold Messan GNININVI, le secrétaire général de la CDPA, alors ministre en exercice, profita de cette occasion pour le mettre déjà en garde. Il lui dit en substance : « Fais très attention à ce que, ce pour quoi on t’a fait revenir, ne finisse par ternir tout ce que représente pour le peuple togolais le soulèvement populaire du 5 octobre 1990 qui reste attaché à ton nom, sinon on ne te le pardonnera pas ! » Et lui de garantir qu’il sait ce qu’il fait et qu’il restera toujours fidèle.


Au final, sa participation à ces législatives pour lesquelles il était venu fut un désastre électoral personnel car les manipulations du RPT, d’une part, la sévère sanction des populations de la politique d’accompagnement du régime RPT mise en œuvre par la CDPA au gouvernement, d’autre part, lui infligèrent un cinglant et cuisant désaveu : il ne fut pas élu ! Du haut de son piédestal d’icône de la jeunesse, la chute fut brutale et amère, le ramenant à une terrible réalité : la reconnaissance et la consécration auxquelles il s’attendait pour sa célébrité passée n’étaient pas au rendez-vous. Comment les peuples pouvaient-ils se montrer aussi ingrats et avoir la mémoire si courte, devait-il sans doute penser, oubliant que le peuple togolais, instruit par les leçons de l’histoire de ses longues années de souffrance, s’est toujours montré vigilant, non amnésique et intraitable.
Commença alors pour Hilaire Dossouvi LOGO, les tribulations d’une descente aux enfers avec passage à Canossa lorsque son parti fit le choix de l’entraîner dans la compromission avec le régime RPT en faisant reconduire ses principaux responsables au gouvernement, entièrement dominé par ce parti, qui se constitua au lendemain de ces législatives du 14 octobre 2007. De fait, organisées par le gouvernement d’union nationale qui associait le RPT au CAR – CDPA – CPP sous la houlette de Me Yawovi AGBOYIBO, nommé Premier ministre, ces élections, qui étaient censées mettre en œuvre l’Accord politique global (APG) conclu en 2006, ne furent qu’une mascarade électorale de plus dont le RPT avait imposé la tenue sur la base d’un découpage électoral des plus iniques. En réalité, cet accord venait d’épuiser sa véritable fonction pour Faure GNASSINGBE : l’aider à se sortir des difficultés dans lesquelles l’avaient plongé le génocide de février – mai 2005 par lequel, avec plus de 1 000 morts selon le Rapport de la LTDH, il fut imposé dans le fauteuil présidentiel laissé vacant par le décès de son père EYADEMA. Pourtant, la direction de la CDPA décida de se maintenir dans le nouveau gouvernement mis en place au lendemain de cette mascarade électorale bien qu’il n’a cessé d’être unanimement décrié par tous les partis de l’opposition et la population. Du portefeuille ministériel des mines et de l’énergie qu’il occupait dans le précédent gouvernement, Léopold Messan GNININVI, le Secrétaire général de la CDPA, fut transféré à celui des Affaires étrangères où il entraîna le malheureux candidat député non élu Hilaire Dossouvi LOGO à le suivre dans son cabinet où il lui offrit (à titre de compensation ?), un strapontin de « chargé de mission » puis de chef d’une division.


Ce fut alors, à la faveur du remaniement ministériel que le régime RPT organisa à l’approche de la présidentielle de 2010 qu’il décida de mettre en œuvre la cynique et machiavélique manipulation qui coula définitivement Hilaire Dossouvi LOGO. A ce dernier qui fut approché par leurs soins, on raconta que Faure GNASSINGBE, qui appréciait toute la dimension de sa personnalité, aurait souhaité le nommer comme ministre dans le nouveau gouvernement qu’il concoctait mais que son mentor, Léopold Messan GNININVI, s’y opposait farouchement en prétendant qu’il ne pouvait pas être sur le même pied d’égalité que lui, dans le même gouvernement. Avec un aveuglement enfantin, Hilaire Dossouvi LOGO, tomba, tête baissée, dans le piège de la machination qui avait été orchestrée pour le liquider politiquement et se mit à déverser un tombereau d’insanités sur son camarade GNININVI qu’il accusait de ne pas vouloir son bien.
Débarqué du ministère des Affaires étrangères et relégué dans d’obscures fonctions subalternes à l’Agence togolaise de presse (ATOP), il devint, à partir de là, un jouet malfaisant entre les mains des caciques du RPT qui le retournèrent d’abord contre son propre parti, ensuite les autres partis de l’opposition démocratique et tout le peuple togolais.
Mettant honneur et dignité au rencart, il se distingua par le déchaînement d’une propagande négationniste provocatrice et ordurière contre le peuple togolais et ses intérêts comme on peut le constater à travers ses propos lors de cette interview, qu’à l’occasion de la commémoration du 19e anniversaire du soulèvement populaire du 5 octobre 1990, il accorda au site gouvernemental republicoftogo.com…

Le soulèvement populaire du 5 octobre 1990 n’est pas la propriété de Hilaire Dossouvi LOGO!

Avant d’analyser la trahison de Hilaire Dossouvi LOGO sur le fond, il faut préciser un point capital à l’origine d’un profond malentendu qu’il convient de lever et que les tenants de l’UNIR/RPT tentent d’exploiter pour démoraliser le peuple togolais : le 5 octobre 1990 n’est pas sa propriété !
Car, avec ou sans celui qu’on a plus couramment appelé LOGO Dossouvi, le soulèvement populaire du 5 octobre 1990 aurait inéluctablement et nécessairement eu lieu, cela pour plusieurs raisons :
1°) C’était un mouvement qui venait de loin et se cherchait depuis longtemps, nourri par toutes les frustrations accumulées par le peuple togolais depuis l’assassinat de Sylvanus OLYMPIO, le 13 janvier 1963, comme nombre d’analystes l’ont établi de façon irréfutable ;
2°) Les conditions objectives de cette explosion sociale étaient arrivées à maturité : elles découlaient d’une profonde dégradation des conditions de vie de la population, tout particulièrement de sa jeunesse et s’annonçait tellement de partout qu’une institution internationale aussi sérieuse que le BIT avait même pronostiqué, avec une remarquable précision, qu’elle surviendrait précisément cette année 1990 – là ! C’était dans son « Rapport d’une mission globale d’emploi du PECTA au Togo » daté de février – mars 1984 où il est écrit :
« La mission estime que si des mesures appropriées ne sont pas prises en faveur de l’emploi, et des revenus salariés, le chômage s’accroîtra annuellement de 17 % jusqu’en 1990, date à laquelle il touchera sans doute plus de 40 % des actifs urbains. Une telle situation sociale, si elle devait se produire, ne manquerait pas d’être explosive. » (Volume I, Rapport principal, Addis Abeba, page xiv).
Mouvement inéluctable, le soulèvement populaire qui eut lieu ce 5 octobre 1990 serait intervenu nécessairement, un peu plus tôt ou un peu plus tard, dès lors que tout événement aurait pu jouer un rôle catalyseur en mettant le feu aux poudres de l’explosion sociale attendue et programmée !
3°) Ce sont bien d’autres personnes que Hilaire Dossouvi LOGO, qui était alors entre les mains de la police, en détention, qui se sont matériellement organisées pour agir ce jour-là et ce n’est pas lui qui leur a demandé de le faire, ce qui indique bien que le soulèvement s’est préparé sans lui et en dehors de lui dont la situation n’a réellement servi que de prétexte, de catalyseur à l’explosion sociale. Le 5 octobre 1990 ne peut donc pas être considéré comme étant sa propriété personnelle car ses véritables concepteurs et exécutants étaient ailleurs, et ils n’ont pas trahi, eux, comme il l’a fait, lui. Ce sont ceux-là qui ont « fait » l’événement, eux qui « scandaient « Libérez-les, libérez-les ; A bas le RPT – Vive le multipartisme – A bas le MONESTO etc., et chantaient « Terre de nos aïeux », l’hymne du Togo indépendant que beaucoup de Togolais commencent à oublier » ; eux qui ont vidé la grande salle du Palais de justice de Lomé pour se répartir en petits groupes dans les rues de Lomé où « tout en lapidant les soldats, attaqueront des édifices publics dont les bureaux de la préfecture du Golfe où ils ont cassé des machines à écrire, des portraits géants du Chef de l’Etat et des articles de Bureau.


Telle une onde, ces groupes se multiplieront et atteindront les différentes artères de Lomé où des commissariats de police ont été saccagés et des véhicules administratifs brûlés. » (Forum Hebdo du 17 octobre 1990). Voilà qui a le mérite de la clarté !
4°) LOGO Dossouvi n’était pas seul dans le box des accusés ce 5 octobre 1990 : il était avec DOGLO Agbélenko et, le 21 septembre auparavant, en plus avec 9 autres dont nous rappelons encore une fois ici les noms : 1. Bitchinidi Karakoro ; 2. Komlan Aboli ; 3. Kodjo Aboley ; 4. Sassou Lossou ; 5. Ablam Gustave Ahadzi ; 6. Kossi Efui ; 7. Alpha-Boda Rehim ; 8. Adjayé Baolé Djobo ; 9. Nabine Ouyi ; 10. Têko Djolé Yovodévi). En dehors du tout premier traître parmi ce groupe, la taupe Kwadzo Hope Ketomagna Kaléfé que Hilaire Dossouvi LOGO a fini par rejoindre dans le temps, tous ceux-là n’ont pas trahi jusqu’à ce jour comme lui l’a fait ! Même s’il a été considéré comme une icône de cet événement historique, il ne pouvait, en aucun cas, récupérer pour lui tout seul une révolte destinée à les défendre tous deux ! Le 5 octobre n’est donc pas sa « propriété privée » !
5°) Il s’agissait d’une vague révolutionnaire qui déferlait sur toute l’Afrique et dans le monde entier depuis la chute du mur de Berlin, en Allemagne, et qui avait trouvé son expression dans nombre de pays du continent notamment en Afrique du sud et au Bénin où elle avait conduit à la tenue d’une conférence nationale qui remit en cause mais sauva le pouvoir de Mathieu KEREKOU. C’était donc au tour du Togo de connaître le déferlement de cette vague révolutionnaire, un point c’est tout et c’est là une réalité mondiale qui dépassait la petite personne du seul LOGO Dossouvi !
6°) Mouvement social, le 5 octobre 1990 peut d’autant moins être considéré comme la propriété personnelle de Hilaire Dossouvi LOGO qu’il est avant tout un mouvement collectif et non individuel : ce sont les peuples qui font leur histoire et non les individus à leur place. Penser ou prétendre que c’est sa « propriété » relève donc d’une grotesque usurpation !
Voyons à présent comment Hilaire Dossouvi LOGO a trahi le mouvement qu’il a usurpé.
(…..)
Peut-on rendre hommage à la mémoire de Hilaire Dossouvi LOGO ?
Si, après avoir dit à tout un peuple : « Suivez-moi ! », on est suivi et on conduit tout ce peuple dans les bras de l’ennemi, comment doit-on être jugé devant l’histoire ? Comme un « héros » ou plutôt comme un traître à la cause du peuple et traité comme tel ?


De ce point de vue, on ne peut que s’interroger sur ce que cherchent ou veulent en réalité certains Togolais qui se sont déchaînés en qualificatifs inappropriés, dithyrambiques à l’occasion, par lesquels ils continuent de voir, en Hilaire Dossouvi LOGO, un « héros », un «combattant », un « intrépide combattant », à qui devrait être rendu « un vibrant hommage » ou un « devoir de mémoire », comme on l’a vu faire par nombre de publications, notamment en ligne, où on a pu lire :

Logo Dossouvi Hilaire : L’intrépide combattant s’en est allé… (news.alome.com) ;
Décès d’un combattant : Hilaire Logo Dossouvi n’est plus ;
Togo, LOGO DOSSOUVI HILAIRE : DEVOIR DE MEMOIRE DU PEUPLE TOGOLAIS (La Coordination du CRD-TOGO) ;
Togo, Logo Dossouvi ou le parcours tumultueux d’un héros … (fabbikouassi.wordpress.com)
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