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Le statut de l’opposition divise les opposant: Jean Kissi, sans appel :«Sur cette question du statut de l’opposition, l’Arc-En-Ciel n’est pas prêt à fléchir»
Publié le lundi 14 avril 2014  |  L’Union


© aLome.com par Parfait
Jean KISSI


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Après les consultations avec le premier ministre M. Arthème Ahoumey-Zunu, les partis politiques de l’opposition sont dans l’attente du cadre dans lequel les discussions autour des reformes politiques vont se faire. Mais en attendant, une question les divise. L’Arc-En-Ciel et le CST, surtout l’ANC sont à couteau tiré sur la question du statut de l’opposition.
Si le leader de l’ANC tire ses avantages de chef de file de l’opposition dans cette loi, la coalition Arc-En-Ciel s’y oppose et veut que l’ANC aussi la rejette totalement au risque de perdre toutes les chances de gagner la présidentielle de 2015. Pour Jean Kissi, secrétaire National du CAR, parti membre de la Coalition, tant qu’ils ne trouveront pas de point d’accord sur ce sujet, pas question de faire marche ensemble dans une démarche unitaire.

pa-lunion.com : Monsieur Kissi Jean, bonjour !

Jean Kissi : Bonjour !

pa-lunion.com : Vous êtes député à l’Assemblée nationale, membre de la Coalition Arc-en-ciel, vous faites partie des discussions qui se font actuellement, avec certains leaders de l’opposition et vos amis de l’appel des patriotes. Est-ce que vous êtes convaincu que vous ne perdez pas vos temps dans cette discussion avec l’Appel des patriotes ?


Jean Kissi : En tout cas, il y a une constante. C’est que la situation dans laquelle nous sommes, l’objectif que nous poursuivons, qui est l’alternance en 2015, ne peut réussir que, s’il y a eu une dynamique unitaire de l’opposition. Ce qui ne veut pas dire nécessairement, candidature unique. A la fin, cela peut aussi venir. Mais sans une dynamique unitaire de l’opposition et pour faire modifier les rapports des forces, on ne peut rien obtenir. A partir du moment où, il n’y a pas une autre voie que celle-là, on ne peut pas dire qu’on perd du temps en faisant cela.

pa-lunion.com : Mais, si vous ne perdez pas du temps, le temps qu’il vous reste actuellement jusqu’à la prochaine élection présidentielle, est-ce que c’est déjà bien défini pour vous ?


Jean Kissi : Au niveau de l’Arc-En-Ciel, vous avez suivi le communiqué qui a sanctionné la réflexion de trois mois que nous avons menée depuis le 18 septembre à Baguida. Nous avons un agenda jusqu’en 2015. Donc, on est entrain de se préparer. Donc au niveau de l’Arc-En-Ciel, peut être je crois bien, au niveau de Koffi Yamgnane qui était revenu la dernière fois, je suis aussi au niveau de nos amis du FRAC, je crois que tout le monde est entrain d’agir, entrain de s’organiser sur le terrain. Pendant qu’on utilise dans le même temps, les passerelles pour voir si on peut réellement enclencher cette dynamique unitaire de l’opposition.


pa-lunion.com : Monsieur Kissi, actuellement vous parlez des états généraux et en même temps vous cherchez à unir toute l’opposition. Est-ce que les deux peuvent aller de paire ?


Jean Kissi : Appelez –le comme vous voulez, mais on a besoin de tirer les leçons du passé. Il n’y a pas d’homme intelligent, qui avance, qui évolue sans tirer les leçons du passé. Si nous nous mettons ensemble, sans voir ce que nous avons mal fait et qui nous a amené à échouer hier, on ne peut pas avancer. C’est tromper les gens. De toutes les façons, il faut une séance pour tirer les leçons du passé. Sans ça, nous ne croyons pas que nous pouvons évoluer ensemble. Pour nous, c’est une des conditions siné qanun. Il y en a deux. Il faut tirer les leçons du passé. Et la deuxième, c’est la question du statut de l’opposition. Mais ça, c’est une autre question. Nous, nous considérons que, tout pas que nous ferons aujourd’hui, sans avoir tirer les leçons du passé, nous sommes entrain de tromper le peuple. Et nous allons le faire.


pa-lunion.com : Qu’est-ce qui vous empêche maintenant de le faire ?


Jean Kissi : Vous avez dit tout à l’heure qu’il y a en a qui sont d’accord, qui ne sont pas d’accord. Dès que tout le monde sera d’accord, on n’évoluera. Je crois que si le temps nous presse, il est alors temps que tout le monde se mette dans la dynamique. Voilà !


pa-lunion.com : Il est clair que le CST dise nous n’avons pas besoin des états généraux. Mais vous, vous êtes pour ces discussions. Est-ce que vous ne marchez pas encore sur le talon, du moins en reculons ?


Jean Kissi : Oui mais, je ne sais pas. C’est-à-dire que, est-ce que, il faut casser la tête des gens, pour leur faire rentrer ça ? Vous savez, on est sorti des élections. Et au lieu de penser à la manière dont nous avons fait pour arriver à l’échec avec les fraudes des parties d’en face, etc., les gens ont dit, nous sommes la locomotive, venez vous mettre derrière. C’est ça qui a amené le problème de candidature unique.


Jean Kissi : Le problème de candidature unique n’a jamais été soulevé par Arc-En-Ciel en premier lieu. C’est des gens qui ont dit, nous sommes la locomotive, les autres sont des wagons, ils n’ont qu’à venir s’aligner. Il y a un problème grave sur le tapis sur lequel Arc-En-Ciel n’est pas prête à fléchir. En aucun cas, le statut de l’opposition, cette loi scélérate et inique appelée statut de l’opposition, conçue et votée le 26 juin 2013, en réalité pour l’UFC, qui est une loi boulevard pour UNIR, pour gagner la présidentielle de 2015. Si nous n’arrivons pas à nous entendre sur ces questions-là, on ne peut pas avancer ensemble. Donc, comment voulez-vous que nous avancions si nous n’avons pas réglé ces problèmes là.


pa-lunion.com : Les priorités ne sont pas les mêmes dans toute la classe de l’opposition ?


Jean Kissi : C’est le constat. Souvenez-vous, quand nous sommes allés à l’assemblée nationale, pourquoi le bureau est composé de cette façon ? Parce que, on n’a pas réglé la question du statut de l’opposition. Si nous acceptons cette loi aujourd’hui, ça veut dire que le RPT peut encore aller prendre des gens pour venir prendre des places de l’opposition au sein de la CENI. Et alors, si le RPT fait encore une CENI boiteuse, grâce à cette loi là, que nos autres amis acceptent, ça veut dire qu’en même temps, les élections sont plombées. C’est pour ça que je dis, celui qui accepte ce statut de l’opposition, ouvre le boulevard à UNIR en 2015.


Jean Kissi : Si nous sommes pour l’alternance, nous ne pouvons coopérer qu’avec des gens qui sont pour l’alternance. Ce statut de l’opposition, si nous l’acceptons, parce que certains croient pouvoir en profiter pour, je ne sais quoi, ça voudrait dire que nous ouvrons le boulevard à UNIR en 2015. Comment pouvez-vous vouloir gagner des élections, vous-même en même temps, en acceptant les goulots qui vont vous faire perdre nécessairement ces élections ? C’est une question très grave sur cette question. Les gens sont allés même jusqu’à remercier Faure et son gouvernement pour leur avoir donné un titre de l’opposition, mais bientre. Pace que ce titre, je ne sais pas ce qu’on en bénéficie, mais, ce qui est évident, c’est que, en acceptant ce statut, les élections de 2015 sont perdues d’avance.


pa-lunion.com : Est-ce qu’il n’y a pas possibilité, donnée à vous députés à l’assemblée nationale, de remettre en cause cette question et même de déboucher sur toutes les questions liées aux réformes que vous cherchez dans un quelconque dialogue qui pourra s’ouvrir ?

Jean Kissi : Les réformes ne peuvent pas se faire à l’assemblée. Le piège c’est que, si vous amener une proposition de loi à l’assemblée, et cette loi est modifiée de la manière dont la majorité le veut, vous n’avez que vos yeux pour pleurer. Même, nous n’acceptons pas que le pouvoir amène directement le texte à l’assemblée. Comment, nous qui refusons au pouvoir d’amener le texte directement à l’assemblée, parce que cela viole le consensus de l’APG, comment pouvons-nous, nous même amener le texte à l’assemblée ? Ça n’a aucun sens !

pa-lunion.com : Dans nos pays, on ne peut pas toucher à la constitution dans les six mois qui précèdent les élections présidentielles. Du coup, nous parlons d’un an, mais, vous n’avez que six mois pour discuter. Quels sont les points dont vous, vous souhaitez avoir des discussions autour, en dehors du statut de l’opposition ?


Jean Kissi : Deux à trois questions essentielles. Il y a la question de la limitation de mandat et de la date de son application. Il est question pour nous, que la constitution à laquelle les togolais se sont soumis, nous dit, qu’en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats. Je crois qu’il n’y a pas français plus claire que celui là.


pa-lunion.com : Apparemment, c’est le sujet le plus important pour vous dans toute l’opposition !

Jean Kissi : Oui, tout à fait. Puisque c’est le sujet le plus important pour les togolais. La seule fois que les togolais se sont prononcés, ils ont dit, qu’en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats. Nous ne pouvons pas trahir le peuple en allant contre cette volonté que le peuple a manifesté à plus de 97%. La seconde des choses, c’est le mode de scrutin pour la présidentielle, que pour les législatives.

Et ça, je ne cesse de le répéter à qui veut l’entendre, que dans aucun pays démocratique au monde, où le président de la république est élu au suffrage universel direct à un scrutin uninominal, il n’y a pas un tour. Quand vous voyez un tour, c’est soit un scrutin indirect comme aux Etats Unies, où les peuples élisent l’assemblée et l’assemblée élit le premier ministre ou le chancelier de la république, le chef de l’exécutif. Mais il n’y en a pas au monde où le pays soit démocratique, où il y ait un scrutin du président de la république au suffrage universel direct, et que ce ne soit à deux tours. Ce n’est pas au Togo que nous allons continuer à accepter ça. Et puis il y a la question de la cour constitutionnelle. Vous savez quel rôle elle joue au Togo. Voilà, au moins si ça, c’est réglé, déjà, ça peut amener l’apaisement. Et on peut avoir au moins le cœur en paix.


pa-lunion.com : Sans compter la commission électorale nationale indépendante qui organisera les élections ?


Jean Kissi : Moi je crois qu’au moins dans les textes, la question de la commission électorale nationale est réglée. La question qui complique la commission électorale, c’est le statut de l’opposition. Est-ce que nous acceptons ce statut de l’opposition scélérat là, pour en avoir quelques profits que Faure va nous donner ? Ou bien, est-ce que nous continuons comme nous l’avons fait déjà en juin 2013, de combattre ce statut de l’opposition. Tu ne peux pas être un politicien, rejeter quelque chose et le ravaler encore. Ça ne se fait pas.


pa-lunion.com : Mais, Monsieur Jean Kissi, en insistant sur cette question du statut de l’opposition, est-ce que vous ne risquez pas, au même moment que vous cherchez à unir l’opposition, à vous entre-déchirer, l’ANC et vous, notamment parce que, quand on parle de chef de fil de l’opposition, il s’agit effectivement de Jean-Pierre Fabre ?


Jean Kissi : Est-ce que c’est un diplôme ? Depuis quand vous avez vu qu’en France, l’UMP est le chef de file du front national ? Où que les Verts sont le chef de file du parti socialiste ? Non ! Est-ce que les populations nous ont envoyés aux élections pour gagner et gouverner pour eux, ou que nous soyons le chef de l’opposition ? Qu’est-ce que nous n’avons pas connu au Togo ? Opposition traditionnelle, opposition professionnelle, opposition démocratique et tout. Et on cherche le chef aujourd’hui, on remet autre chose.


pa-lunion.com : La question de savoir, est-ce que vous ne risquez pas de vous entre-déchirer à nouveau ?


Jean Kissi : Est-ce que c’est la raison pour laquelle nous devons plomber les prochaines élections ? Ce texte fait que le pouvoir va avoir la majorité dans la prochaine CENI, que la CENI ne sera pas équilibrée. Est-ce que vous voulez que, pour nous entendre, nous acceptons encore une CENI boiteuse qui ouvre le boulevard pour UNIR à la présidentielle de 2015. Voulons-nous, nous unir pour nous embrasser tout simplement, ou bien nous voulons nous unir pour réaliser l’alternance ? Si nous voulons nous unir pour réaliser l’alternance, pouvons-nous accepter un texte qui met en péril l’alternance pour la simple question de s’unir ? S’unir veut dire un dictat. Non ! Sur cette question du statut de l’opposition, l’Arc-En-Ciel n’est pas prêt à fléchir. Alors, pas une seule seconde. Parce que cette loi scélérat, nous l’avons dénoncé. Et nous ne pouvons pas ravaler la salive que nous-mêmes nous avons crachée.


pa-lunion.com : Monsieur Jean Kissi, merci !

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