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TOGO: Comment le régime actuel peut-il (encore) prétendre gagner des élections après autant de mesures impopulaires ?
Publié le mercredi 16 avril 2014  |  Liberté hebdo


© Autre presse
Barry Moussa Barqué, conseiller spécial du président Faure Gnassingbé


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dernières mesures des autorités vis-à-vis de certains citoyens sont la
preuve que les promesses faites par les commis du régime actuel
n’engagent que ceux qui y croient. Moins d’un an après les frauduleuses
de juillet 2013, des agents de la mairie, soutenus par les forces de
l’ordre, détruisent les baraquements de fortune que des citoyens
exploitent pour satisfaire certains besoins. Des milliers d’autres sont
interdits du commerce de carburant, une activité qui pourrait être mieux
structurée. Et pourtant, dans quelques mois, tous les électeurs devront
élire maires et autres conseillers municipaux. Le parti au pouvoir
recevra-t-il en guise de « récompense » une déculottée ou sera-t-il
plébiscité après avoir plongé des populations un peu plus dans la
misère? Ceux qui, hier, pensaient que « l’enfer, c’est les autres » ou
que « la politique, ce n’est pas mon affaire », se décideront-ils à
« faire leur part » en faisant valoir leurs voix ?
Le soir du jour où des « gros bras »,
épaulés par des forces de l’ordre, ont réduit en débris les habitations
de fortune des populations du quartier Hanoukopé, une pluie diluvienne
s’était abattue sur la ville de Lomé, avec des conséquences dommageables
que seuls ceux qui étaient informés des mesures municipales envers ce
quartier, peuvent imaginer. S’il est vrai que la zone rasée était source
d’insécurité, il n’en demeure pas moins que des cas sociaux aussi y
résidaient d’une part, et que l’insécurité au Togo, particulièrement à
Lomé, n’a pas étalé sa natte que dans ce quartier. Il suffit de se
rendre aux urgences chirurgicales du CHU-SO pour s’en rendre compte.
La « propension aux démolitions »
du régime n’épargne aucun quartier de la capitale et rien ne peut
rassurer les populations de l’intérieur du pays quant à leur exemption
par la mesure. Tous les quartiers « reçoivent la visite des démolisseurs »
tant sur les voies principales que secondaires. Mais l’image laissée
après leurs passages suscite des interrogations quant à l’objectif
poursuivi par les initiateurs des destructions. Pans de murs défigurant
le paysage des rues, baraques détruites et dont les restes jonchent le
sol, tôles abandonnées et clous rouillés pointant vers le ciel, bref,
une défiguration patente de l’environnement. Sur les voies menant de
l’aéroport au domicile de Faure Gnassingbé, des patrouilles veillent
pour décourager des riverains d’installer des étals.
Les autorités ont-elles un projet
d’embellissement des rues ? Dans l’affirmative, le respect des citoyens
dont on a la charge voudrait que des communications expliquent ce projet
aux populations pour requérir leur adhésion. Mais la simultanéité des
démolitions dans tous les quartiers constitue la preuve la plus patente
de l’absence de vision du régime. Autrement, il suffit que les
démolitions se concentrent sur un seul quartier. Que l’hypothétique
projet d’embellissement des rues commence par ce quartier et ses rues.
Que les résultats soient visibles et quantifiables pour que de leur
propre chef, les habitants des autres quartiers « se précipitent» pour dégager eux-mêmes leurs rues.
Au-delà des actes des autorités, leur
simultanéité interpelle la conscience. Dans presque tous les quartiers,
des agents se déguisent en de simples civils pour appâter les vendeurs
de carburant de contrebande. Et rien, pas même l’appartenance politique,
ne sauve les vendeurs, de Lomé à Cinkansé, de Bassar à Aného via
Sokodé. « L’informel tue les recettes de l’Etat », diront
certains. Juste, vrai. Mais alors, n’y a-t-il pas une façon plus
élégante de faire rentrer l’informel dans le formel? Par exemple en
donnant un moratoire aux vendeurs pour qu’ils se dotent de fûts
sécurisés aux abords des voies pour prévenir les cas d’incendies si tant
est que c’est la « dangerosité » de l’activité qui pousse les
autorités à réprimer si aveuglément des vendeurs? Il y a longtemps que
les citoyens estiment que c’est pour « faire de la place » aux
stations d’essence des barons, que les forces de l’ordre sont mises à
contribution dans les opérations de répression. Mais malgré cette
situation, des supérieurs hiérarchiques « commercent » avec des
vendeurs (le cas récent à Bassar), une preuve que ceux qui sont
mobilisés pour interdire l’activité le font plus par devoir que par
conviction.
Des échéances cruciales attendent les
Togolais dans quelques mois, après que des réformes constitutionnelles
et institutionnelles auront été réalisées. Ailleurs, des politiques
caresseraient les populations dans le sens du poil et laisseraient
passer d’abord ces échéances avant de se lancer dans des prises de
décisions impopulaires. Si au Togo les autorités ne s’embarrassent pas
de cette précaution élémentaire propre aux politiques et continuent de
mécontenter les populations, il y a une forte probabilité que les
prochaines échéances soient des votes-sanction contre le régime. Mais
si, malgré cette quasi certitude, le régime poursuit stoïquement sa
croisade, il y a lieu de s’interroger sur le degré de transparence qui
entourera les élections à venir. Lorsqu’on parle depuis quelque temps de
reconditionnement des kits pour les élections, lorsque des rafles ont
de nouveau pignon sur rue dans divers quartiers de la capitale et que
des empreintes digitales des citoyens sont recueillies, il y a lieu
d’attirer l’attention des organisations censées surveiller le
déroulement des prochains votes sur un audit préalable de ces kits. « Nous ne nous connaissons que trop », disent les citoyens au parfum du degré de nocivité du régime en matière électorale.
Dans la croisade des autorités contre « les fuites de capitaux »
en interne, il serait aussi temps qu’une attention plus accrue soit
portée sur les dessous de table officiellement officieux qui changent de
mains lors des examens de permis de conduire au Centre togolais des
expositions et foires (Cetef). Ou que les dotations des services en bons
de carburant soient conformes aux réalités des déplacements des
directeurs, commandants de brigade, préfets, ministres et autres
responsables qui en bénéficient. L’Etat réaliserait des économies
conséquentes dans ces services également.
Abbé Faria
LIBERTE HEBDO

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