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Enquête: Pourquoi les chirurgiens du CHU Sylvanus Olympio refusent-ils d’opérer les accidentés de Talo ?
Publié le mercredi 23 avril 2014  |  AfreePress


© L’Union par DR
Centre Hospitalier Universitaire "CHU" Sylvanus Olympio


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Le Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio de Lomé Tokoin traverse une période difficile et éprouve de la peine à assurer à ses patients, des soins de qualité, a appris l’Agence Afreepress de sources proches du plus grand hôpital du Togo. Que se passe-il réellement au sein du CHU Sylvanus Olympio de Lomé Tokoin ?

Depuis un certain moment, plusieurs journaux de la place n’ont de cesse de tirer la sonnette d’alarme sur le manque de produits de premiers secours et de matériels adéquats au sein du CHU Sylvanus Olympio. Un tour effectué par des reporters de l’Agence Afreepress dans ce centre hospitalier a permis de toucher du doigt les réalités des lieux. Au service de gynécologie par exemple, des femmes sont couchées à même le sol attendant une prise en charge qui tarde à venir. Pendant ce temps les blocs opératoires sont à l’arrêt faute, dit-t-on, de « produits d’anesthésie ».


« Il y a près de deux semaines que les malades en chirurgie attendent d’être opérés. Ils ne sont pas traités parce qu’il y a un manque cruel de drogue pour les anesthésier. Ce fameux produit en rupture ne coûte que 500 F CFA l’ampoule », confie un jeune chirurgien aux reporters d’Afreepress. Plusieurs patients attendent depuis des jours d’être opérés faute de ce produit. « Parmi eux il y a des cas très graves », martèle un autre chirurgien beaucoup plus critique à l’égard de l’administration de l’hôpital.

Le refus d’opérer les accidentés de Talo


Suite à l’accident survenu le 14 avril dernier à Talo dans la préfecture de l’Ogou, plusieurs blessés ont été convoyés du Centre Hospitalier Régional d’Atakpamé vers le CHU Sylvanus Olympio de Lomé pour y être opérés. Parmi ceux-ci, se retrouve une dizaine de Burkinabè. Pour ces blessés arrivés à Lomé, des mesures « urgentes » ont été prises pour leur opération, ce que refuse un groupe de chirurgiens en poste au sein du CHU Sylvanus Olympio de Lomé. « Il ne saurait y avoir de choix entre les malades de Talo et les autres», soutiennent ces derniers.

« Les blessés de Talo doivent être opérés dans le même bloc où d’autres malades attendent d’être opérés eux-aussi depuis bientôt quinze (15) jours pour des lésions encore plus graves ! Nous ne sommes pas d’accord », font savoir ces hommes en blouse qui affirment ne pas vouloir « cautionner une médecine à double vitesse où il existe des malades précieux et des non précieux ». Dans la matinée du samedi 19 avril dernier, cette fronde s’est matérialisée par le refus de ces chirurgiens d’opérer un patient du groupe des blessés de Talo accompagné par des médecins militaires au bloc opératoire.



Ils critiquent également l’apparition « soudaine » des produits d’anesthésie alors qu’avant l’accident de Talo, toutes leurs démarches en vue d’approvisionner le CHU Sylvanus Olympio en ces produits sont demeurées vaines. « Lorsque nous avons appris que les blessés qui venaient d’arriver devraient être opérés immédiatement dans le même bloc où il y avait quelques heures il n’y avait pas de produits d’anesthésie pour endormir ceux qui attendaient dans les salles d’hospitalisation, nous avons opposé une fin de non recevoir. La règle de base pour être opéré au CHU Sylvanus Olympio est celle de l’ordre d’arrivée et en fonction de la gravité de la lésion. Donc, si la situation se normalise au bloc, on doit voir d’abord ceux qui attendaient avant ceux qui viennent d’arriver. L’inverse serait une violation des règles de base que les chirurgiens se sont définies », a ajouté le chirurgien rencontré par l’Agence Afreepress plus tôt.

Pour celui-ci, aucun médecin ne doit distinguer un étranger d’un Togolais puisqu’il a en face de lui un malade et il doit le traiter normalement. « La religion, la race, l’idéologie ne sont pas des considérations à prendre en compte lorsqu’on a en face un malade », fait-t-il savoir.

De sources proches du CHU Sylvanus Olympio, les premiers responsables de ce centre hospitalier ont été saisis par la Présidence de la République aux fins d’opérer en « priorité » les blessés de Talo. Ce qui explique leur empressement.
Pour la direction du CHU Sylvanus Olympio, il y avait une « urgence » face au drame de Talo et des mesures ont été prises depuis le sommet de l’Etat pour faire face aux flux de blessés arrivant d’Atakpamé. « Tous les malades se valent c’est pourquoi l’Etat a fait un effort pour nous approvisionner en produit anesthésiant, chacun sera donc servi », a laissé entendre un membre de la direction de ce hôpital qui s’est confié à l’Agence Afreepress.

Vivement que les activités reprennent au bloc opératoire du CHU Sylvanus Olympio de Lomé Tokoin pour apaiser la douleur de toutes ces personnes qui attendent dans les couloirs de cet hôpital, le plus grand du Togo.

Bernard A.

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