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Au Togo : Qui est opposant et qui ne l’est pas ?
Publié le samedi 3 mai 2014  |  Icilome


© Autre presse par DR
Brigitte Adjamagbo Johnson, Présidente et Coordinatrice Générale de la coalition Arc-En-Ciel


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Au Togo cette question est aussi vieille que le laborieux processus de démocratisation initié un certain 5 Octobre 1990. Vingt quatre ans presque aujourd’hui que ce débat dure . A en juger par les bisbilles au sein des partis et groupes de partis politiques. Pas sûr que les opposants togolais aient renoncé à leur dada.


Depuis le 5 Octobre 1990, l’opposition togolaise est en proie aux sempiternelles querelles intestines. Les uns déniant aux autres la qualité d’opposant. Ce procès en illégitimité à n’en point finir qui a fait le plus grand mal à l’opposition togolo-togolaise des origines à nos jours. Une polémique qui a fait passer l opposition togolaise sous Eyadema d’une force d’alternance à un simple variable d’ajustement. Conséquence, après la mort d’Eyadema c’est son fils Faure qui coiffera au poteau tous les Ayatollahs de l’opposition.
Les querelles de chapelles, sur fond des egos surdimensionnés entre responsables politiques de l’opposition a facilité et légitimé Faure Gnassingbe lors de la présidentielle de 2010. Pour un scrutin à un seul tour, pas besoin d’être expert en sociologie électorale ou expert en stratégie électorale pour comprendre que le salut de l’opposition résidait impérativement dans une union.
Les mêmes accusations d’il y a plus de deux décennies sont remises au goût du jour pour tenter de disqualifier certains opposants. Le hic, c’est que hier comme aujourd’hui, le référentiel « opposant » a provoqué une espèce de prisme invariablement manichéen au nom duquel aux yeux de certains opposants, l’opposition est une vertu et le pouvoir un vice. De sorte que certains responsables pensent qu’ils ont la qualité, tout le savoir politique togolais d’être plus opposant plus que d’autres. Donc s’il doit avoir l’alternance un jour, le pouvoir doit les revenir de droit. Au quel cas ce changement ne sera pas l’aspiration du peuple togolais. Donc ce n’est pas un changement.

Ce quasi atavisme de l’opposition cornaqué par certains responsables auto-désignés, fait de sorte que tout celui qui participe ou a participé de quelque manière que ce soit aux responsabilités, ou a serré la main du Chef de l’État, ne peut plus jamais se réclamer de l’opposition. Si c’en est ainsi, nous pouvons prédire sans nous tromper que tous ceux qui aujourd’hui se disent opposants ou s’autoproclament leader de l’opposition, le sont du moins pour le moment à titre provisoire. Car nous ne savons pas quel jour ils vont aller serrer la main du Chef de l’État pour qu’ils soient disqualifiés et déchus de leur titre.

KPELAFIA Koumoyi
Lyon - France

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