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TOGO: Dramani cause du tort à la démocratie togolaise
Publié le samedi 3 mai 2014  |  togo.infos


© AFP
Dama Dramani élu président de l’Assemblée nationale


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Lorsque le ramassis de députés UNIR avait fait le pari de mettre l’homme de Tchamba, Dama Dramani à la tête de l’Assemblée Nationale, nous avions écrit un article qui indiquait clairement que l’homme à la tête blanche n’était rien d’autre que l’incarnation achevée du RPT, donc de vieilles habitudes.

Nous avions souligné à l’époque, combien l’héritier d’Eyadema a raté le coach d’innover, combien il lui était quasi impossible d’affirmer son leadership qui consisterait pour lui à placer dans cette jungle de vautours et de râpasses, les pillons qui pouvaient répondre à ses aspirations (s’il en a) d’insuffler un nouveau style de gouvernance à la tête du pays.

Nous avions parié sur le style rouillé de celui qui, du temps du feu général, avait enfouis des caisses de milliards de fcfa dans son puisard et qui brille particulièrement par son manque d’égard vis-à-vis d’autrui. Pour nous, il était déjà établi que Dama Dramani allait conduire cette Assemblée dans l’abîme complète. Beaucoup à l’époque avaient estimé que cette analyse était un peu sévère et qu’il fallait accorder à l’ancien chef protocole du feu général, le bénéfice du doute.

Aujourd’hui, les faits nous donnent pleinement raison. Nous avions donc vu juste. A l’Assemblée Nationale, Dama Dramani affirme sans ambages tout le caractère obtus et étriqué de son esprit.

Tous ceux qui s’opposent à la vision d’ UNIR, tous ceux des députés qui ont tendance à innover, sont systématiquement traités en ennemis ou même en des sous-hommes. C’est sans doute ce que vient de vivre sans ménagement, le député du CAR, Jean Kissi qui a eu l’ingénieuse audace d’introduire des interpellations du gouvernement sur un certain nombre de sujets brûlants de l’heure.

Non seulement le grincheux président n’a pas trouvé nécessaire de programmer ces interpellations du député du CAR, mais surtout il a trouvé le moyen détourné de sermonner ce dernier, tel on le ferait à son enfant, au cours de la réunion des présidents de commissions.

Et comme si cela ne suffisait pas, un autre arriviste, Christophe Tchao, président du groupe parlementaire UNIR, zélé activiste de parti, ancien bras droit de Kpatcha Gnassingbé à la SAZOF, a trouvé opportun d’enfoncer le clou pour museler systématiquement le bouillonnant député du Comité d’Action pour le Renouveau.

Les deux suppôts du régime RPT/UNIR se sont littéralement écartés de la mission parlementaire qui leur est dévolue pour s’ériger en militants accomplis qui agissent exactement comme des timbrés des siècles anciens.

Que fallait-il de pire pour confirmer notre analyse de la première heure ? L’habitude est une seconde nature, dit-on souvent. Et il est presqu’acquis que ceux qui ont pris cette habitude de se sauver la vie par la gloutonnerie, la trahison, la traitrise, les courbettes…ne peuvent jamais changer.

Ce serait fou de vouloir parier sur la capacité d’un Dama Dramani ou d’un Christophe Tchao dont la vie et le salut dépendent étroitement du régime et de son prince, à pouvoir assumer une quelconque identité personnelle qui pourrait faire d’eux des hommes d’audace et de courage.

Ils ne sont rien d’autre que des ornements prêts à s’effacer sans trace à chaque passage du prince. Habitués des coups-bas, des légèretés, des racontars, et complètement moulés dans le suivisme propre au système dictatorial qu’ils ont toujours servi, Dramani et Tchao n’ont plus les moyens de concevoir la possibilité pour un jeune d’oser. Et le député Kissi en a eu les preuves.

Comment pouvait-il en être autrement dès lors que Dramani a bonne conscience que les énormes casseroles qu’il a toujours trainées depuis ses passages aux différents ministères sous Eyadema peuvent l’éclabousser à tout moment sous le prince héritier ?

Comment Chrsitophe Tchao peut faire autre chose aujourd’hui que le zèle et la trahison qui l’ont permis de se détacher de Kpatcha Gnassingbé pour se faire enrôler dans la barque du frère ennemi ?

Il faut bien que les députés de l’opposition qui ont encore l’ambition d’agir pour le bon devenir de ce pays, tiennent compte de cette monstrueuse identité de ces deux hommes qui ont le gouvernail de ce parlement. S’ils arrivent à intégrer dans leur mental, toutes ces faiblesses que trainent les deux hommes, ils sauront mieux les gérer pour ne pas se heurter à leur illogique courroux.

Mais tout compte fait, l’Assemblée Nationale doit pouvoir jouer son rôle de contrôle de l’action gouvernementale.

Que Dramani et Tchao le comprennent ou pas, qu’ils le veuillent ou non, qu’ils agissent dans ce sens ou pas. Ce qui est certain, c’est qu’ils ne sauront que se ridiculiser à la face du monde toutes les fois qu’ils présenteront ce genre de comportement primaire à l’égard de leurs collègues députés.

L’Assemblée Nationale est un lieu privilégié du débat contradictoire, c’est la tribune du peuple. De son bon fonctionnement se mesure le niveau d’ancrage démocratique du pays. Dramani et son Tchao devront se résoudre à mesurer tout le préjudice qu’ils causent à la démocratie togolaise par leur zèle avec lequel ils tentent de miner cette institution républicaine.


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