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Guerre des tranchées au sein du gouvernement : Ayassor et Sémondji règlent des comptes à Nubukpo
Publié le jeudi 15 mai 2014  |  Togo Infos


© Autre presse
Kako Kossivi Nubukpo, maître de conférence, agrégé en Sciences économiques, directeur exécutif du Centre autonome d’études et de renforcement des capacités pour le développement au Togo (CADERDT)


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Il est évident que lorsque dans la gestion des affaires de l’Etat, l’on mélange les torchons et les serre-pierres, les incongruités que nous allons décrire à l’instant vont inévitablement se produire.

Et c’est exactement ce à quoi nous assistons aujourd’hui au Togo sous le régime cinquantenaire des Gnassingbé.


L’héritier du feu général, plutôt que de puiser au sein de l’intelligentsia togolaise, la crène de l’élite pour l’aider à gérer décemment les affaires de l’Etat, a au contraire fait le pari d’un mélange hétéroclite où l’on retrouve à la fois, des abrutis, des timbrés, des grincheux, des gloutons et quelques rares têtes éclairées qui sont bien obligés de travailler ensemble au sein du gouvernement et dans des postes stratégiques de l’Etat pour, pensent-ils, construire le Togo. Comment un tel cocktail peut vraiment marcher ?

La raison et le bon sens nous interdisent d’emblée de croire au succès d’une telle formule surtout qu’il s’agit bien ici de gérer toute une supposée République où les populations aspirent à un meilleur devenir dans un Etat où les lois sont respectées par tous.

Les faits que nous allons décrire à l’instant sont symptomatiques du malaise puant qui ronge sérieusement le pouvoir de Faure Gnassingbé.

En effet, après s’être rendu compte du niveau relativement bas de l’équipe gouvernementale qu’il a eu à former au lendemain des élections législatives de juillet 2013, le fils héritier d’Eyadèma a compris qu’il lui fallait impérativement quelques têtes pensantes, assez éclairées et lucides qui pourraient agir pour vraiment donner un minimum de bon sens et de raison à l’action gouvernementale.

C’est ainsi qu’un midi, il fait parachuter au sein du gouvernement un certain Kako Nubukpo, intellectuel chevronné, professeur d’université, économiste spécialiste des questions de développement qui a une renommée internationale.

Il lui confie donc, la charge de l’évaluation des politiques publiques et de la prospective, agissant directement sous l’ombre du Président de la République.

Dans la foulée, il injecte aussi, le jeune braillant juriste et fin orateur, Christian Trimoua (qu’il détestait par le passé au point même de le faire inculper dans une affaire criminelle) au secrétariat d’Etat auprès du ministre de la justice chargé des relations avec les institutions de la République.

Avec ces deux oiseaux rares, Faure espérait justement se refaire une santé dans l’approche des questions liées au fonctionnement de la justice et aux projets de développement du Togo, tant les togolais avaient le désagréable sentiment que son régime naviguait constamment à vue, sautant de coq à l’âne sans pour autant rien proposer de probant et de pertinent au peuple.

Mais comme l’adage le dit ci-bien, une seule hirondelle ne fait pas le printemps. L’action des deux nouveaux ministres au sein du gouvernement sera très tôt noyautée par le système alambiqué et cinquantenaire que tiennent certains inamovibles et incontournables ministres dont celui des finances Adji Otèth Ayassor.


Pour être plus précis, relevons simplement que le tout nouveau ministre chargé de la prospective a de sérieux problèmes avec Adji Otèth Ayassor, le ministre de l’économie et des finances et Sémondji Djissonou, le ministre de la planification et de développement.

Et pour cause, Nubukpo a eu l’audace et le courage de critiquer ouvertement et sans ambages, au cours d’un séminaire, organisé en mars dernier, la fameuse Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE) mise en place depuis 2012 et qui remplace désormais le DSRP piloté de bout en bout par l’actuel ministre de la Planification et soutenu par celui des Finances.


Nubukpo a relevé clairement les faiblesses et les carences de cette stratégie qui au final ne pourra en rien aider le Togo à envisager un développement harmonieux.

Il n’en fallait pas plus pour que les deux ministres, parrains de cette SCAPE se sentent blessés dans leur amour propre.

Juste au lendemain de cette critique objective formulée par Nubukpo, c’est d’abord Sémondji qui réagit avec vigueur en annulant purement et simplement la décision d’affectation de 5 nouveaux cadres qui devraient quitter le ministère de la planification pour celui de la prospective.

Il a juré d’avoir la tête de son collègue qui venait ainsi de le honnir publiquement par ses critiques aussi acerbes.

Sémondji en fait donc un problème personnel et décide de torpiller autant qu’il peut, celui-là qui a eu le toupet de mettre en lambeaux tout ce travail qu’il a conduit avec rigueur et qui lui a d’ailleurs valu son poste de ministre de la planification.

Mais ce n’est pas tout. Le plus difficile pour Nubukpo vient du tout puissant ministre de l’économie et des finances, Adji Otèth Ayassor. L’homme de Défalé n’a pas fait de bruit, mais a décidé simplement d’agir de la manière la plus méchante et la plus cruelle possible.


Tout le plan de prospective initié par Nubukpo et qui devrait recevoir le financement du trésor est bloqué. Depuis plus d’un mois, la tournée nationale envisagée par Nubukpo et ses collaborateurs devrait commencer. Mais rien. Ayassor n’a libéré aucun rond.

Pire, Nubupko n’a encore aucun rond pour aménager décemment ses bureaux, c’est ainsi que ses collaborateurs sont éparpillés à plusieurs endroits à la fois sans domicile fixe.

Or, le nouveau ministre a reçu une consigne ferme de Faure Gnassingbé de finir son enquête de terrain et de lui fournir les résultats de sa prospective avant septembre 2014.

C’est dire combien il urge pour Nubukpo de donner la preuve de son efficacité car le prince a plus que jamais besoin de ce document pour élaborer son programme de campagne qui va lui permettre de rempiler pour un troisième mandat.

Ah oui, le fils héritier d’Eyadèma a besoin de comprendre ce que veulent les togolais pour les cinq ans à venir, pour ensuite leur proposer un nouveau programme qui va certainement différer des 20 Plus qu’il avait proposés depuis 2005 mais qu’il n’a pu mettre en œuvre.

Il tient à s’accrocher au pouvoir et la prospective de Nubukpo lui parait être une clé pour réaliser un tel rêve. Et voilà que Nubukpo n’a pas les coudées franches pour s’affirmer et produire à Faure ce qu’il désire !

Voilà que monsieur le Président lui-même n’est pas en mesure de discipliner ses propres ministres qui se donnent le courage de défier son autorité !!! Ayassor n’a que faire des consignes de Faure Gnassingbé !

Il sait que le fils héritier aura du mal à le déboulonner, lui qui a sauvé ce régime auprès des institutions financières internationales, lui qui convoie des mallettes d’argent pour financer tous les voyages clandestins du prince, lui qui détient tous les secrets financiers du prince, lui par qui s’opèrent des financements occultes….

Alors dans un tel contexte, que peut faire un brave homme de la dimension de Nudukpo ? Quasiment rien. Et c’est à se demander que cherchait-il vraiment dans ce labyrinthe de profiteurs ?










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