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TOGO: Pourquoi Faure est-il allé à Ouaga ?
Publié le jeudi 15 mai 2014  |  Liberté hebdo


© Autre presse par Présidence du Faso
Coopération Burkina - Togo: le Président Blaise Compaoré reçoit son homologue togolais, Faure Gnassingbé
Lundi 12 mai 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel. Le Président de la République, SEM Blaise Compaoré a reçu en audience son homologue togolais, Faure Essozimna Gnassingbé dans le cadre des échanges politique et fraternel entre le Burkina et le Togo.


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« Vous pouvez tromper quelques
personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain
temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps » (Abraham Lincoln)
La visite éclair que Faure Gnassingbé a
rendue à Blaise Compaoré au Burkina Faso lundi dernier a été sanctionnée
par une déclaration curieuse et incompréhensible, selon les urgences du
temps. En effet à la presse, le président togolais, réfractaire aux
réformes politiques très urgentes malgré les conseils, les appels voire
les pressions des missions diplomatiques et partenaires du pays et dont
le pays s’apprêtait à ouvrir un énième round de dialogue politique le
lendemain, confie : «Je suis venu
répondre à l’aimable invitation de mon frère et ami Blaise Compaoré dans
le cadre des relations que nous entretenons en ce moment entre deux
pays voisins. Nous appartenons à des organisations communes et je peux
vous dire que nous parlions justement du 20e anniversaire de l’UEMOA que
nous allons célébrer ici à Ouagadougou… Nous avons parlé également de
problèmes un peu plus bilatéraux, notamment des infrastructures dans
notre région: le port de Lomé et comment nous pouvons renforcer des
relations entre opérateurs économiques des deux pays, pour faire
progresser l’intégration». Verbiage ! Par ces temps où des pressions
fusent de toute part, tous les amis et partenaires du Togo étant
exaspérés par une situation politique déplorable à la veille de la
cruciale échéance électorale de 2015, c’est cocasse que d’entendre Faure
Gnassingbé adopter une si maladroite langue de bois. Un véritable
bazar s’il en est.
Pourtant la situation est telle que l’on
doit désigner les choses par leurs noms. Ne nous voilons pas la face.
Ce que l’on ne nous dit pas, c’est sans aucun doute que l’empressement
de Faure Gnassingbé à rendre visite à son mentor Blaise Compaoré, est
consécutif à la profusion des appels et pressions pour les réformes
institutionnelles et constitutionnelles qui auraient dû se réaliser
depuis des années, selon les promesses du régime de Lomé. Et ces propos
du chef de la diplomatie togolaise en réponse au Représentant de la
Délégation de l’Union européenne au Togo, à l’occasion de la journée du 9
mai : « Les réformes se feront, non pour faire plaisir à l’Europe,
mais parce que le président de la République sait que c’est
indispensable pour l’avenir du peuple », traduisent et trahissent
bien la mauvaise posture de Faure quant à cette avalanche de pressions.
Mais en même temps, ils masquent mal l’entêtement du Prince Gnassingbé à
fouler au pied ses propres engagements. L’emploi du futur : « se feront », interpelle. En est-on encore à l’étape où il faut parler au futur comme si l’on reléguait à plus tard les réformes ?
Les faits majeurs récents qui ne sont
pas passés inaperçus, en l’occurrence les montées au créneau des
diplomates, devraient orienter Faure Gnassingbé et ses amis à saisir la
balle au bond et à parler des réformes « indispensables pour l’avenir du peuple », au présent.
A cette allure, l’expérience du refus de
faire des réformes risque de rattraper le Prince Gnassingbé, qui a été
présenté à son avènement au pouvoir – et vraiment à tort – comme
l’incarnation du renouveau démocratique. A force du refus, Faure
Gnassingbé risque d’en sortir affaibli et obligé d’assumer l’image d’un
homme champion en fausses promesses. De quoi faire profil bas.
Ivan Xavier Pereira
LIBERTE HEBDO

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