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La Ceni, charrue avant les bœufs
Publié le mardi 27 mai 2014  |  togosite.com


© L’Union par DR
Mme Angèle Aguigah, Présidente de la Ceni


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« Le vacarme commence au moment où l’on se tait et où l’on entend les pensées des autres se déplacer à l’intérieur d’eux comme les pièces d’un moteur détraqué qui essaient de s’ajuster » (Antonio Lobo Antunes)

Les nouvelles discussions politiques ouvertes il y a quelques jours, suscitent de l’espoir, et à raison, chez certains Togolais. Mais, dès l’entame de ce nouveau dialogue, la question du médiateur a émergé comme point d’achoppement. Cependant, s’il y a un autre coup de surprise en ce moment, même si parallèle au dialogue, susceptible de créer plus tard un véritable achoppement, c’est la reprise de service de la Commission électorale nationale
indépendante (Céni). Et la vitesse vertigineuse à laquelle elle s’adonne à son ouvrage surprend. Fallait-il nécessairement attendre les nouveaux pourparlers politiques pour que la Céni se remette au travail et agite ainsi de son côté l’actualité politique ? Même si c’était un hasard des calendriers, il parait trop curieux et cela mérite que l’on réfléchisse un moment.
Il est clair que la question même de la Céni, sa composition, ses missions, l’organisation de ses équipes, etc. reste une question des plus importantes à l’ordre du jour des discussions en cours à Togo Télécom. Comment s’expliquer alors, qu’au moment où le dialogue politique censé débattre de sa survie, de ses véritables attributions, et si possible, de ses nouvelles prérogatives a lieu, cette Céni – très problématique à plusieurs égards – se réunisse et comme un hussard sur le toit, ameute tambours battant, de paisibles
et honnêtes gens de son existence, pourtant contestable et contestée ?
Pire, cette Céni annonce via un communiqué que « les équipes de la CENI s’appliquent à exécuter ces travaux techniques avec rigueur afin d’assurer aux étapes du processus électoral à venir la fiabilité et la crédibilité requises » et évoque l’inventaire du
matériel électoral et les travaux préparatoires de la révision de la liste électorale, etc. En vérité, il y a de quoi courroucer tous les acteurs politiques s’investissant pour la réussite du dialogue actuel.
Et comme si cela ne suffisait pas, la bande à Angèle Aguigah, invoque l’article 61 de la Constitution pour justifier ses actions. Une interprétation quelque peu déplacée. Puisque la Céni semble ignorer que le code électoral dispose: « les membres de la CENI sont nommés pour
un mandat de un an renouvelable. Ils restent en fonction jusqu’à la mise en place d’une nouvelle CENI ». Faut-il rappeler que l’actuel bureau de la Céni a été nommé en octobre 2012 ? Le compte est alors clair.
Face à un tel mélange de genres, en pleins pourparlers générateurs d’espoir, l’on s’interroge sur la véritable raison d’être des agitations de la Céni. Une provocation pour saper les chances d’aboutir pour le dialogue ? Une forme de dilatoire – comme on sait bien le faire à Unir – pour distraire les uns et les autres de l’essentiel qui se passe à Togo Télécom ?

Il faut que la Céni arrête de mettre de cette pernicieuse manière, la charrue avant les bœufs. C’est faire preuve d’illogisme politique, contraire au sens politique pratique dont le Togo a besoin en ce moment pour amorcer les réformes constitutionnelles et institutionnelles chères à tous.

Ivan Xavier Pereira
LIBERTE HEBDO

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