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L’alternance démocratique, selon l’universitaire Apedo-Amah Togoata
Publié le jeudi 5 juin 2014  |  Le Temps


© aLome.com par Parfait
Opposition togolaise en plein dialogue.


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Le dialogue intertogolais censé aboutir à des réformes constitutionnelles et institutionnelles consensuelles, donnant au pays une constitution impartiale et des institutions fortes, vient de connaître un échec. Un échec pas vraiment retentissant, seuls peut-être les partis de l’opposition (ANC, ADDI, Coalition Arc-en-ciel) et leurs sympathisants y croyaient, peut-être sans y croire ? 26 dialogues à somme nulle, ce qu’il fait dire à nombre de Togolais qu’il faut changer de stratégie. Notre rédaction vous propose une intervention de l’universitaire et écrivain-dramaturge, Togoata Apedo-Amah.

Lors de son passage à l’émission 12-13 de Nana FM, dimanche 1er juin, l’universitaire Togoata Apedo-Amah n’a pas manqué de souligner l’inanité des dialogues pouvoir-opposition et a demandé l’ouverture d’une “seconde conférence nationale” comme règlement de la crise politique. Il propose de négocier l’alternance directement avec l’armée, fondement du régime actuel.
Togoata Apedo-Amah est plutôt connu pour ces imprécations et un langage acerbe, mais il a le double avantage d’être un intellectuel, d’avoir un passé de militant politique, d’activiste des droits de l’homme. Sa langue caustique et corrosive a égratigné sans ménagement plus d’un, que l’on soit laïc, adepte du goupillon ou du sabre.

En tant qu’universitaire, il était membre du groupe d’intellectuels à la pensée subversive, fondateurs de la revue Propos scientifiques, soubassement spirituel des soubresauts étudiants du 05 octobre. Il a par la suite accompagné le processus démocratique, comme Secrétaire général-adjoint du Comité d’action pour le renouveau (CAR), un parti aujourd’hui relégué quelque peu à la périphérie, mais dont les principaux dirigeants avaient su récupérer ou prendre en compte l’effervescence populaire contre la dictature du général Eyadèma.


Apedo-Amah Togoata démissionna du CAR au début des années 2000, quand il comprit les chemins tortueux, celui de l’abandon du levier populaire, pris par son parti. Déçu des politiques, il retourna à l’activisme associatif en prenant le Secrétariat-général de la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH). Poste qu’il occupait au moment de l’arrivée de Faure Gnassingbé au pouvoir, avec les violences avant, pendant, après la présidentielle d’avril 2005. Il quitta la LTDH quand celle-ci elle-même fut entrée dans la tourmente, avec certains de ces dirigeants qui n’ont pas hésité à répondre favorablement à l’entrisme dans un gouvernement de Faure Gnassingbé, pourtant tenu responsable moral, sinon instigateur, en tout cas celui à qui profite les violences de 2005.

Fort de ces expériences associative et politique, l’analyse qu’il fait de la situation politique mérite d’être écoutée, car éloignée des préoccupations partisanes et de toute démagogie. Selon lui, l’alternance est pour l’instant impossible compte tenu de la démobilisation des masses, une émasculation de la force populaire dont sont responsables les grandes formations politiques de l’opposition. Venu tard à l’écriture, il a d’ailleurs écrit une pièce de théâtre, Un continent à la mer (Editions Awoudy), qui mérite d’être lue et d’être mise en scène.

Pour Togoata Apedo-Amah, il faut retourner à la conférence nationale. Quand on connait la tournure chaotique de la Conférence nationale souveraine (juillet-août 1991), on pourrait s’étonner d’une telle proposition. Mais il s’est passé quelque chose de fondamental : les forces armées ont claqué la porte de la CNS, et ont tout fait pour une restauration de l’ordre militaire.


L’écrivain et intellectuel demande tout simplement de reprendre la lutte par le début en dialoguant avec l’armée. On se rappelle qu’en 1991, avant que les accords du 12 juin n’engagent que les signataires et que la rencontre ne se transforme en Conférence nationale souveraine (CNS), lesdits signataires ne voulaient qu’un « Forum de dialogue ». Mais certains politiciens venus des bords de la Seine, ont voulu reproduire la révolution française. En coupant la tête du roi. Un roi, hélas pas de la trempe et de la finesse de Louis XVI, mais un soudard de la coloniale, blessé dans son amour-propre, dont la rancune tenace et la revanche ont perdu le processus démocratique, mais également placé dangereusement le pays au bord du précipice.


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