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Interview exclusive/Serge Akakpo, vice-capitaine des Eperviers: "On est un peu déçu du peu d’intérêt qu’on a accordé à la sélection ces derniers mois"
Publié le mardi 10 juin 2014  |  Le Télégramme du Togo




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Togo - Une saison s’achève, une nouvelle se prépare. Nombreux sont les Togolais qui ont marqué de par leurs empreintes les championnats européens. Parmi eux, il y a le défenseur togolais, Serge Akakpo de Overla d’Ukraine. Rencontré la semaine dernière par une équipe de notre rédaction, le joueur a accepté se prêter à l’exercice d’interview. De sa saison sportive à la sélection togolaise en passant par la question d’un sélectionneur, les éliminatoires de la CAN 2015, le joueur a fait part de ses joies, ses peines et surtout de ses regrets par rapport à la façon chaotique dont la sélection togolaise se prépare pour affronter les échéances futures. Lecture!


Serge Akakpo bonjour!

Bonjour!

Voilà une saison qui vient de se terminer, dites-nous, tu as joué dans quel club et quel a été le bilan de cette saison?

Cette saison, j’ai joué dans deux clubs différents. J’ai commencé avec mon ancien club le MSK Zilina jusqu’en décembre. On a eu un début de saison assez difficile. On a commencé par les préliminaires de l’Europa League, on a été jusqu’à l’avant dernier tour avant d’être éliminé. Ça a un petit peu cassé notre saison. Après on a un peu bagarré mais sur un plan personnel j’ai joué 90% des matches. J’ai eu l’occasion de marquer quatre buts. Pour un défenseur c’était quand même un bon bilan et je pense que ça a aussi aidé par rapport à mon transfert en décembre. Puisque j’étais venu à Zilina pour jouer la coupe d’Europe et en deux ans, on l’a raté deux fois, donc il était temps pour moi de partir, et d’évoluer dans ma carrière. Et en décembre, j’ai eu l’occasion d’être transféré en Ukraine, à Overla. Ça a été un choix difficile parce qu’il y avait d’autres pistes. J’ai choisi là bas par rapport à l’accueil qu’ils m’ont réservé, leur volonté de m’avoir et aussi par rapport au championnat qui je pense me fera progresser énormément. Et aujourd’hui, après six mois, le bilan est plutôt positif. J’ai joué tous les matches, je pense que j’ai progressé, le club est content de moi et je pense que c’est un bon bilan.

Quelle était la position du club à la fin de la saison?

On a fini 12ème sur 16 clubs.

Et tu reste là-bas?

J’ai signé un contrat de deux ans et demi donc pour l’instant et jusqu’à nouvel ordre, je suis là bas et je reprendrai là bas la nouvelle saison.

Tu as marqué aussi des buts dans ce club ukrainien?

J’ai marqué un seul but. C’était un joli but de la tête et j’étais très heureux. Parce que quand on arrive dans un nouveau club, marquer le premier but c’est toujours important. C’est arrivé au bout de la 7ème ou 8ème journée mais j’étais vraiment heureux mais comme j’aime marquer, j’en ai marqué qu’un seul mais la saison prochaine, j’espère en marquer pleins d’autres.

Le championnat ukrainien ou slovène en Afrique ce n’est pas très médiatisé, est-ce que tu as encore envie de revenir en France, en Allemagne, Angleterre ou…. Tu as encore des contacts avec des clubs dans cette partie de l’Europe?

Pour un footballeur, c’est toujours bien d’évoluer dans des championnats majeurs, donc c’est dans un coin de ma tête. J’ai bien envi de joueur en Allemagne, en France, mais ce n’est pas non plus ce qui dirige mes journées. J’essaie de jouer tous les jours, de me lever et aller à l’entrainement, de faire de bons matches, de réaliser de bonnes saisons. Je suis défenseur et on est jugé sur une longue période, les attaquants c’est un peu plus simple, il suffisait qu’ils marquent quatre, cinq, six buts et ils sont mis en valeur. Mais pour un défenseur, on est jugé au moins sur une saison voire deux ou trois, donc l’essentiel pour mois c’est d’enchaîner les saisons complètes, jouer trente matches par saison, et j’espère au bout pourquoi pas finir dans un championnat majeur.

Des contacts, ça existe quand même?

Pour l’instant je ne m’en occupe pas, je laisse mon agent gérer tout ça. J’ai été clair avec lui dès l’instant où j’ai signé à Overla, je lui ai dit que tant qu’il n’y a rien de concret, il ne faut pas m’en parler, je préfère me concentrer sur le jeu. Et si un jour il y a une offre concrète, qu’il m’en parle. Donc pour l’instant, je ne m’en occupe pas. Et comme c’est les vacances, j’essaie de profiter au maximum et j’essaie de me ressourcer.

Bientôt les éliminatoires de la CAN 2015 avec les Eperviers, comment se prépare-t-on?

Je veux être franc. On s’est mal préparé. Entre aujourd’hui et le début des éliminatoires, on n’a vraiment plus d’intervalle pour se préparer. On devait se préparer à partir du mois d’octobre mais là, je pense vraiment que ce sera une mauvaise préparation, parce que toutes les autres nations, surtout celles qui sont dans notre poule et toutes les autres qui n’ont pas participé au dernier tour du Mondial ont fait des matches amicaux, se sont préparées, ont essayé de tester de nouveaux joueurs. Nous aussi on avait besoin de ça après la CAN qu’on a fait et la fin des éliminatoires qu’on a réalisé, il y a une grosse attente autour du Togo donc, on ne doit pas retomber dans les travers de 2006, c’est-à-dire monter très haut pour redescendre très bas. Aujourd’hui, je pense qu’on aurait dû faire deux, trois matches amicaux pour resserrer le groupe et régler nos petits problèmes avant le début des éliminatoires mais aujourd’hui c’est un peu tard. Aujourd’hui maintenant, il faut travailler chacun de son côté physiquement et être prêt mentalement et que nos éliminatoires démarrent bien.

C’est un tard, faudra-t-il comprendre que les éliminatoires de la CAN c’est déjà fini?

Non! Au contraire, quand je dis que c’est tard, je parle de la préparation. Maintenant, les matches des éliminatoires, on va les jouer à fond. Aujourd’hui, le Togo doit être à la CAN 2015. Après avoir raté 2010 et 2012, 2013 on l’a bien fait. Aujourd’hui on est attendu au Maroc en 2015 et personnellement j’ai à cœur d’y être parce que ce sera un grand rendez-vous du football et le Togo a quand même de bons joueurs, de bons atouts et aujourd’hui on se doit et on a à cœur par rapport au public qui nous a soutenus pendant toutes ces années, d’être au Maroc en janvier 2015.

Qu’est-ce que vous vous dites entre vous les joueurs?

On est un peu déçu du peu d’intérêt qu’on a accordé à la sélection ces derniers mois. Parce que je pense que pour la majorité des joueurs, on s’est donné à 100% pour la sélection, que ce soit avant la CAN ou après. Le fait qu’on nous a un peu abandonné après les éliminatoires de la Coupe du monde jusqu’aujourd’hui, ça fait un peu mal. Aujourd’hui il y a beaucoup de joueurs avec qui je parle, ils ne comprennent pas, ils sont un peu résignés, tristes de voir tous nos amis partir en sélection du Mali, Sénégal …, et nous on n’a pas de match. Ils ne comprennent pas. C’est dommage. Et j’espère que ça ne va pas avoir un effet négatif sur la prochaine campagne.

Est-ce que vous ne pensez pas que le Togo serait à la Coupe du monde 2014 si on s’était pris un peu plus tôt avec un peu plus de sérieux?

Si, c’est ce que je pense parce que sur la fin qu’on a réalisé, j’ai eu beaucoup de regrets parce que je m’en suis rendu compte en fait que le Togo avait les capacités d’aller en coupe du monde. Je ne dis pas qu’on le mérite plus que les autres. On avait la possibilité d’y être, on l’a démontré lors de plusieurs rencontres mais je pense que c’est au début qu’on a raté le coche surtout lors des deux premiers matches. Et je rejoins un peu ce que disait Didier Six il y a un moment, c’est qu’il avait demandé une préparation aigüe avant le début des éliminatoires c’était en 2012, avec un stage en France de 12 jours mais les dirigeants n’avaient pas suivi. Je pense que si on avait eu cette préparation et on avait bien démarré les éliminatoires, je pense que le Togo serait à la Coupe du monde.

Surtout également avec ce match qu’on avait gagné mais qu’on a finalement perdu pour problème administratif…

Ça a été un coup de poignard. C’était le match dos au mur, on savait que si on perdait ce match contre le Cameroun, c’était fini et au contraire on savait que si on gagnait, on a toutes nos chances en mains, il suffisait de gagner tous nos deux prochains matches. Et donc les gars ont joué le jeu, toute l’équipe a vraiment tout donné, on a même vu des remplaçants rentrés et marqués, ça veut dire que tout le monde était vraiment concentré à 100%. Donc faire tout ça et apprendre après que pour problème administratif on a été éliminé, c’est vraiment triste. C’est dommage mais aujourd’hui, on ne va pas revenir sur le passé. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le futur et les éliminatoires la CAN 2015. Il faut donc apprendre de nos leçons voir ce qui a marché, ce qui n’a pas marché, essayer d’avancer tous dans le même sens, la main dans la main pour que le public togolais puisse assister à la CAN 2015 avec ses acteurs.

Pour la première fois de l’histoire, le Togo a atteint les quarts de finale, et puis après, on a eu l’intention qu’on n’a pas eu de suite. Aujourd’hui quand vous vous rappelez de tout ça vous les joueurs, qu’est-ce que ça vous dit ? On va commencer de nouvelles éliminatoires qu’est-ce que ça va donner?

Ça a été une fierté de participer à une quart de finale avec la sélection togolaise, c’était historique, on a écrit une nouvelle page dans le football togolais et je pense que tous les gars sont confiants qu’à travers le pays, du nord au sud on a rendu tout un peuple fier et ça c’est le remerciement que nous en tant que joueur on peut avoir, c’est-à-dire que tout un peuple est vraiment content. Donc pour nous c’est un exploit mais on ne voulait pas s’arrêter là. Effectivement on a perdu en quart de finale, on était triste et on aurait voulu faire mieux mais à la suite de ça on espérait faire mieux pour les échéances futures, aller en coupe du monde, puis maintenant la nouvelle CAN qui arrive, dépasser le stade des quarts de finale et pourquoi pas aller en finale. Donc aujourd’hui c’est difficile d’imaginer qu’après avoir fait tout ça, on s’est laissé aller pendant plusieurs mois. Aujourd’hui c’est difficile de remotiver les gars pour recommencer encore mais comme je le dis, c’est notre métier avant tout et on le fait avec passion. Donc ce qui est sûr on joue pour une nation et on est fier de le faire et on le fera avec honneur mais il faut aussi que nos dirigeants nous aident un peu, qu’ils nous tiennent un peu par la main et qu’on aille tous dans le même sens pour qu’on puisse réaliser de grandes choses ensembles.

Depuis janvier dernier, le Togo n’a plus de sélectionneur, on a lancé un processus mais le choix d’un entraîneur tarde toujours. En tant que joueur, ça vous inquiète?

Ça m’a inquiété jusqu’à il y a deux ou trois semaines parce que c’était le délai pour organiser un match amical, le dernier est possible avant les éliminatoires. Mais aujourd’hui, maintenant qu’on est un coach ou fin août, c’est la même chose. Donc aujourd’hui, je n’ai plus vraiment d’attente par rapport au nouveau coach. J’avais cette attente fin janvier, effectivement quand Didier Six est arrivé en fin de contrat mais c’est dommage. Aujourd’hui, dans une équipe, il faut une tête. La tête c’est le coach, c’est lui qui donne le ton, c’est lui qui nous fait avancer mais aujourd’hui nous on n’a plus de coach et on ne sait pas vraiment où on va. Mais comme je le dis, on est actuellement dans le ventre mou du calendrier, et que ce soit décidé aujourd’hui, demain ou dans le courant du mois, ou dans deux mois, ça revient au même puisqu’on n’a aucun rendez-vous aujourd’hui jusqu’en septembre. On aurait dû le faire avant pour qu’on puisse au moins faire un match amical, regrouper au moins l’équipe, qu’on se retrouve avant de commencer les éliminatoires parce que rester un an sans se voir, c’est difficile. Demain peut-être, j’aurais du mal à savoir qui est gaucher ou droitier donc ça va être difficile mais on fera avec.

Il y a donc espoir que ça va aller, et on est conscient que le Togo doit être à la CAN 2015…

Oui, on est conscient qu’on doit aller à la CAN 2015, mais maintenant, que ça va aller, je ne peut pas promettre ça parce que je ne connais pas l’état d’esprit de chacun, l’état de forme de chacun, il faudra qu’on se retrouve pour que je puisse parler des autres. Aujourd’hui si je parle pour moi-même, c’est difficile que sans avoir vu tous mes coéquipiers pendant presque un an, j’aurais du mal à retrouver des automatismes rapidement, donc je ne peux que prier et espérer que la sauce prenne rapidement.


Alors, le tirage au sort des éliminatoires a donné comme adversaire au Togo, la Guinée, le Ghana…, ça te dit quoi personnellement?

Ça fait peur, le Ghana déjà c’est le grand favori, c’est l’équipe qui a fait toutes les compétitions internationales depuis 2006 sans avoir raté une et l’ont fait de manière extraordinaire. On va dire donc que c’est la grosse bête à abattre dans notre groupe. C’est sûr qu’on a un petit peu peur d’eux parce que c’est une grande nation de football mondial donc c’est vraiment le favori. Ensuite la Guinée, je les avais vu lors de la CAN 2012, ils m’avaient vraiment impressionné, même s’ils n’avaient pas été jusqu’au bout, par leur vivacité, leur technicité. Même s’ils n’étaient pas qualifiés pour 2013, je pense qu’ils ont encore une équipe compétitive. Donc c’est vraiment un groupe relevé et je pense qu’on pratique tous le même football. Tout se jouera donc au niveau de la préparation de la mentalité de chacun et de la détermination.

Pour conclure….
Pour conclure, je vous remercie déjà de nous suivre, un bonjour à tout le public sportif, rassurer les gens que tous les Eperviers ont à cœur d’être à la CAN 2015 et tout le monde fera son maximum et j’espère qu’on sera aidé dans ce sens là et merci encore à tous.

Interview réalisée par A.E. (L’Equipe Sportive N°180)

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