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TOGO: Le sacerdoce manqué de nos dirigeants
Publié le jeudi 19 septembre 2013  |  Togo infos


© Autre presse par DR
Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République Togo


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Mercredi à l’Assemblée nationale, le Premier Ministre Ahoomey-Zunu a promis plein d’actions au peuple togolais.
Son discours-programme a touché quasiment tous les secteurs. Santé, éducation, économie, diplomatie, sport, culture…vraiment tout.
Voilà qui devrait faire rêver le peuple dans son ensemble. A priori, l’homme de Kpélé était encore et visiblement dans l’euphorie de son inattendue reconduction et il n’a donc pas hésité à se montrer particulièrement charmant et séduisant devant les députés.
Franchement mercredi, Ahoomey-Zunu s’est hissé d’un cran au rang de ces grands érudits qui connaissent tout, maîtrisent tout et peuvent tout.
Mais, malheureusement au Togo, le discours et l’action ont très peu souvent fait marche commune. Avant lui et plusieurs années auparavant, son patron, Faure Gnassingbé avait promis plus au peuple togolais avec notamment ses 20 PLUS.
Huit ans après, le togolais est devant ce fait lamentable où, pour l’essentiel, l’on a fait plutôt une marche à reculons du point de vue des valeurs essentielles qu’incarne ce brave peuple.
Le sens sacrosaint du partage a disparu laissant ainsi place à une poignée de profiteurs qui s’accaparent de tous les biens de l’Etat et du peuple au détriment de l’écrasante majorité des togolais.
Certes, l’on dira qu’il y a des frémissements du point de vue des infrastructures (routes, aéroport) et de la relance du secteur agricole avec le forum des paysans… Mais tout de suite, la coupe des efforts est pleine et laisse tout un boulevard aux ratés et manquements graves qui plongent la jeunesse togolaise dans le désespoir et l’incertitude du lendemain.
Et pourtant ! Et pourtant, le fils du général bien qu’étant venu au trône dans un contexte de brûlure politique, avait toutes les manettes du pouvoir, tous les atouts possibles pour réussir extraordinairement la mission qu’il s’était confiée de fait au faîte du pouvoir.
Son premier atout apparent est, il faut le remarquer, son calme et sa permanente sérénité qui rappellent les qualités de ces grands hommes, de ses sages de l’humanité, très riches de l’intérieur et avec une foi inébranlable en la vie et en la providence.
Mais erreur ! A la différence de ces sages, le calme de Faure Gnassingbé n’est pas acquis, il est inné et donc n’a rien de commun avec cette force et cette lumière intérieure acquises au prix de multiples exercices spirituels et qui ont guidé les pas des mages de l’histoire.
Son deuxième atout, reste son statut d’héritier au sens plein du terme. Héritage politique, matériel, financier…Le Chef de l’Etat du Togo n’avait juste qu’à s’assumer en tant que patron ayant en main le gouvernail du pouvoir pour redresser les choses.
Mais d’année en année, l’on a le désagréable sentiment qu’un creux inexplicable l’habite et l’empêche de s’assumer et d’incarner l’ensemble des attributs du pouvoir.
Conséquence, tout languit, tangue, vacille au point où le pouvoir du fils d’Eyadema manque aujourd’hui d’énergie et de présence. Quel gâchis !
Troisième atout et non des moindres vient de sa jeunesse. De quoi un peuple peut-il rêver pour son meilleur devenir si ce n’est d’avoir un chef frais, plein de vision, d’ambition et de rage pour l’action ?
La nature est tout de même merveilleuse. Elle a ceci d’excitant qu’elle secrète naturellement de l’énergie pour accompagner tout projet et toute ambition nourrie par des hommes de bonne foi et vraiment déterminés à relever les défis qui se posent à eux. Les exemples en la matière sont d’ailleurs légion.
Nelson Mandela a pu vaincre l’apartheid et la discrimination raciale en Afrique du Sud grâce à cette vision et cette ambition qu’il avait de voir son peuple sud-africain vivre dans l’harmonie où blancs et noirs partagent en commun les dividendes du pouvoir dans la paix retrouvée.
C’est donc cette rage et ce noble projet qui ont secrété l’audace, la résistance et l’énergie qu’il a eues pour supporter tout l’enfer que les blancs, détenteurs du pouvoir lui ont opposé 27 années durant. La leçon à tirer de cet exemple saute aux yeux nus.
Pour tout dire, il est impossible qu’un pays vacille au quotidien, chancelle dans tous les sens si ces meneurs eux-mêmes ne chancellent pas du plus profond d’eux, s’ils ne doutent pas d’eux-mêmes…bref s’ils ne sont pas déchirés eux-mêmes de l’intérieur. J’en passe.
C’est donc tout simple, pour réussir une mission, un projet, il faut d’abord le concevoir et ensuite le nourrir tous les jours par la pensée, le sentiment et l’imagination qui sont des atouts fous qui ne trompent jamais. Tous les sages de l’humanité l’ont reconnu et attesté.
Tout compte fait, dans le cas précis du Togo, nous sommes bien dans un contexte de sacerdoce manqué. Nos dirigeants, pour l’instant manquent encore de cette concentration sur un but ultime, sur un sacerdoce dans lequel l’ensemble des composantes du pays devront se mouler pour assurer un meilleur devenir au Togo.
Les discours, les promesses et les annonces ne seront jamais suivis d’effet réel si nos dirigeants ne s’imposent pas, par eux-mêmes, une discipline de conduite qui servira d’exemple à l’ensemble du peuple.
Tant qu’ils trouveront toujours le moyen de disperser leurs énergies sur des choses futiles qui n’ont rien à voir avec l’intérêt supérieur de la nation, tant qu’ils dormiront sur leurs lauriers, tant qu’ils continueront de s’oublier dans les avantages matériels liés à l’exercice du pouvoir, ils auront de facto du mal à faire réellement bouger les lignes et la torpeur ne fera que se consacrer dans le pays.

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