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Reportage: La croix et la bannière des petites commerçantes sur les routes des marchés locaux
Publié le jeudi 10 juillet 2014  |  Nap afrique monde


© aLome.com par Parfait
Le chargement de bus á la gare avant le voyage.


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Il n’y a pas un jour, où les femmes de différentes s’entassent dans des camions fourgons ou même dans un camion titan, avec toutes sortes de marchandises en direction des marchés de l’intérieur du pays. Veuves, divorcées, filles-mères ou en couple, elles sont nombreuses, ces femmes qui voyagent de marché en marché pour assurer leur pitance quotidienne au péril de leur vie.

Au péril de leur vie, elles sont le plus souvent assises sur leurs marchandises de sacs de maïs de sorgho, de mil ou de légumes. Parfois, elles discutent de tout ou de rien, racontent leur vie ou même se querellent.

« Vous voyez ce camion 10 tonnes, les propriétaires embarquent d’abord les marchandises jusqu’en haut, et après ils disent, hé les femmes montez on va partir. On escalade le fer jusqu’au sommet », a expliqué leurs conditions de transport sur les axes routiers des marchés, Da Essi, vendeuse de condiments et fruits au marché de Hanoukopé, à Lomé.

« Il faut que tu portes deux culottes, parce qu’en montant si tu écartes tes pieds et que la première se déchire, que celle qui est en bas puisse protéger ta nudité. Mais si tu mets une seule et en escaladant elle te lâche, c’est aïe, venez voir maintenant ! », a-t-elle souligné.

« Les animaux sont en haut, si vous vous asseyez en bas, ils pissent sur vous. Donc, vous êtes obligés de prendre un plat pour recueillir les urines. Et si tu ne veux pas que les urines te mouillent, tu es obligée de monter t’asseoir sur les sacs », a-t-elle poursuivi.

L’histoire que raconte Da Essi est la même pour plusieurs centaines de femmes qui, au petit matin de chaque jour, se rendent dans les profondeurs du pays, transportant de gros paniers contenant toutes sortes de condiments.

Ces femmes n’ont pas le choix, car dans toutes leurs activités, elles côtoient les animaux. Ces femmes encourent de multiples dangers souvent mortels sur les axes routiers qu’elles empruntent du fait de leurs piteux états et de ceux des camions.

« Nous savons que notre métier est dangereux surtout nos conditions de voyages qui laissent à désirer. Mais nous n’avons pas le choix » a lancé Ablévi une jeune mère de 25 ans avant de sauter dans le camion 10 tonnes devant les conduire Gléi à 135 kilomètres de la capitale Lomé.

Dans les faits, plusieurs femmes sont, le plus souvent, dans l’obligation de nourrir leur famille et de prendre soin des enfants, à la fois sur les plans matériel et affectif, indépendamment de la contribution de leur époux.

« Sur 100 femmes qui font ce travail ici, celles qui ne s’occupent pas de leurs foyers ne dépassent pas 10. Elles ont en charge la scolarité de leurs enfants. D’autres sont veuves alors qu’elles ont des enfants à entretenir » a indiqué une responsable de WILDAF-Togo.

Ces « voyageuses » sont le plus souvent rappelées à l’ordre par les forces de sécurité. Les règles élémentaires de la circulation sont « bafouées » par les conducteurs avec la complicité des passagers sur les axes routiers.

« Le problème que nous rencontrons avec ces camions de transport demeure la mixité (marchandises, personnes et animaux ensemble) et le surcharge » a regretté, un agent de police, qui reconnait néanmoins le « rôle social » de ces femmes.

« Un autre jour, on est allé payer la tomate, on a fait trois jours là-bas et on n’avait plus rien. Arrivés, le policier a dit de faire descendre la marchandise, on a demandé pardon en vain. Il nous a fait savoir que quand il est en tenue, il ne connaît plus personne, même pas ses parents. Il a récupéré les papiers du camion et on est parti » a relaté Da Vodou.

Elle a ajouté qu’à plusieurs reprises, elles ont été obligées de se « camoufler » à l’approche des postes de contrôle pour échapper aux sanctions des forces de l’ordre.

« Souvent quand on voit les gendarmes, on prend les bâches pour se couvrir, mais ils font tout pour nous dévoiler » a-t-elle ajouté.

Si dans certaines parties du pays, les femmes vont dans les marchés locaux à l’aide des camions, à Dapaong ou à Cinkasssé, les femmes revendeuses de marché en marché, n’ont pas cette chance. Elles sont le plus souvent à bord de taxi motos surchargés ou à vélo.

Le plus souvent elles avalent des kilomètres sur des vélos, les bébés au dos.

Le Togo est un petit pays de l’Afrique de l’ouest. Malgré les ressources économiques immenses que regorge le pays, la pauvreté est visible, malgré les efforts du gouvernement.

(NKA/2014)

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