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Affaire d’escroquerie dite internationale : L’argent du contribuable togolais dilapidé pour des missions inutiles…
Publié le dimanche 31 aout 2014  |  L'Alternative


© aLome.com par Parfait
Pascal BODJONA , ancien Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales


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C’est,au départ, une banale affaire entre hommes d’affaires, mais qui deviendra rapidement une affaire d’Etat. L’affaire Agba Bertin ou Bodjona ou encore d’escroquerie dite internationale (c’est selon) doit
commencer par lourdement peser sur les caisses de l’Etat, sans que l’Etat et le citoyen n’y aient a priori aucun intérêt direct.

Depuis le déclenchement de cette affaire, la plus importante qui aura
marqué le deuxième quinquennat de Faure Gnassingbé, de bien grasses
missions se multiplient à l’étranger. Lomé-Abidjan-Lomé,
Dubaï-Lomé-Dubaï, Lomé-Dubaï-Lomé, Lomé-Bamako-Lomé,
Lomé-Athènes-Lomé…les allers-retours organisés depuis les bureaux de la
présidence sont incessants. Au frais du contribuable togolais à qui on
ressasse qu’il n’y a pas de moyen quand il s’agit d’améliorer ses
conditions de travail.

L’affaire d’escroquerie internationale pourrait se résumer ainsi. Un
Monsieur, venu de loin (Emirats Arabe Unis) vient se plaindre au Togo
que Bertin Agba avec qui il était en affaires depuis des années, l’a
escroqué. Selon lui, le Togolais lui a présenté une opportunité de
récupérer une importante fortune de Robert Guéï, dans l’ordre des
milliards, cachées dans une banque centrale au Togo. Le plaignant dit
avoir donné des milliards à son tour pour faciliter la transaction. Il
cite Agba Bertin comme l’ayant escroqué et Pascal Bodjona comme son
témoin ou complice. Entre-temps, pour « motiver » les autorités
togolaises à débloquer la fortune de M. Guéï qui serait abandonnée au
Togo, l’homme descend lui-même au Togo et distribue à tour de bras de
généreux cadeaux…jusqu’au sommet de l’Etat. L’affaire, disons plutôt que
le détournement envisagé n’abouti pas. L’Emirati crie au voleur. L’Etat
togolais s’en mêle et engage des dépenses de plusieurs centaines de
millions pour obtenir la tête des accusés.

Oui, une justice indépendante a le devoir d’instruire toute affaire dont
elle est saisie, jusqu’au bout, fût-elle une affaire dans laquelle un
citoyen se retrouve dans la peau d’accusé et un étranger dans celle de
plaignant. Mais dans l’affaire qui voit Pascal Bodjona, avec un statut
de complice, malmené et privé de liberté, et pour laquelle le Trésor
public est sollicité autant, l’Etat togolais devrait y avoir un minimum
d’intérêt. « Sans intérêt, pas d’action », dit-on dans certains milieux.
Malheureusement, aucun intérêt direct de l’Etat (du citoyen en somme)
n’est perceptible dans ce dossier visiblement récupéré par le pouvoir
pour régler des comptes à des citoyens dont on veut se débarrasser.

Les dizaines de missions composées chaque fois de plusieurs personnes et
qui parcourent le monde chaque fois que l’ombre de Bertin Agba est
perçue dans un coin du monde reviennent naturellement très couteuses.
Ces dernières semaines seulement, des délégations togolaises ont déjà
fait au moins quatre fois des allers-retours Lomé-Athènes-Lomé pour
tenter de récupérer le richissime Agba en séjour dans ce pays. En dehors
du coût de ces missions, il nous revient que le Togo a fait faire des
allers-retours à l’Emirati aussi de son pays vers la Grèce pour tenter
d’enfoncer le Togolais. Tout cela aux frais du Togo qui, en outre, s’est
attaché des services des avocats les plus chers de ce pays européen,
sans compter les probables dessous de table et les surfacturations. Et
dire que l’épisode grec n’est pas encore fini ! Les dépenses non plus.

Pendant que le citoyen commence par se perdre dans ce dossier (si c’en
était un), et que le sommet de l’Etat continue de s’enfoncer dans cette
entreprise politico-judiciaire dispendieuse, les secteurs sociaux du
pays s’effondrent, faute de moyens. Le secteur de la santé seul au Togo
est un véritable scandale. Plusieurs dizaines de compatriotes trépassent
au quotidien, faute de soins efficaces. Dans les hôpitaux publics, la
mort est toujours tout près du patient. Les fonctionnaires demandent
depuis des années une amélioration de leurs conditions de vie et de
travail, en vain. Les étudiants aussi. L’eau potable et l’assainissement
sont des luxes. La pauvreté est galopante et atteint des niveaux
scandaleux (90% dans la région des Savanes). C’est dans un pays avec
tous ces défis que le pouvoir dépense des fortunes dans une affaire qui à
priori n’engage pas l’Etat. Difficile, dans ces conditions, d’être
crédible quand on dit aux acteurs sociaux que le gouvernement n’a pas de
moyens pour répondre aux diverses sollicitations sociales.
Mensah K.
Alternative Togo

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