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Le secteur de la Santé attend encore les 650 milliards promis par le pouvoir du Prince
Publié le jeudi 11 septembre 2014  |  togo.infos


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Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Campus.


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Il suffit d’observer de près les faits et gestes du régime de Faure Gnassingbé pour retenir d’emblée qu’il navigue à vue à tout point de vue.
En réalité le Prince et son pouvoir sont réduits à une survie permanente, une vie du jour le jour avec des solutions conjoncturelles face à des problèmes structurels qui se posent au pays.

En clair, l’action de Faure Gnassingbé à la tête du Togo se résume en deux choses simples :

-un replâtrage systématique des différents diktats des urgences en lieu et place d’un déroulement clair et précis d’une dynamique amorcée à partir d’une vision claire, rigoureuse et cohérente.

-Un faux-fuyant permanent ponctué de fausses promesses et de mensonges qui endorment constamment le peuple dans son ensemble.

Du coup, l’on a du mal à établir un bilan appréciable à partir des objectifs qui seraient clairement définis en amont.

Pour démontrer ces affirmations, nous allons nous inspirer d’un seul exemple, celui du secteur de la santé.

En 2009, le régime du Prince avait commis nombre d’experts chevronnés pour élaborer un Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) qui devrait couvrir la période 2009-2013. Le travail avait été pertinemment fait, avec une stratégie claire et une méthode précise de mobilisation de ressources idoines pour la mise en œuvre effective de ce plan.

Le plan en question prévoyait de relever en cinq ans, les défis suivants :

-Combler le déficit en ressources humaines,

-Améliorer la gestion des différentes ressources disponibles,

-Améliorer la qualité des soins et l’accessibilité à ces soins,

-Privilégier l’approche intégrée et l’intervention à haut impact de la santé,

-Accorder une attention particulière aux groupes vulnérables (mère-enfant, jeunes et adolescents, personnes âgées, etc.),

-Renforcer le partenariat et la collaboration intersectorielle.

Pour relever de tels défis majeurs, des orientations stratégiques rigoureuses avaient été retenues ainsi qu’une série d’actions concrètes assorties naturellement d’un budget de 317 milliards et d’un cadre de suivi évaluation.

A cet effet, environ 23,7% de ce budget allait à l’augmentation et à l’amélioration des performances des ressources humaines agissant dans le secteur tandis que 21,7% étaient consacrés aux médicaments.

12,4% de ce budget devrait être consacré aux constructions/installations et des réhabilitations des structures sanitaires pendant que les équipements ainsi que les formations/recyclages absorbaient respectivement 11,4% et 11,1% de ce budget.

Le financement de ce plan revenait à 50% à l’Etat sur la base des taux graduels de croissance retenus à l’époque par le Document de Stratégie de croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSRP).

L’on avait alors pensé qu’au bout de cinq ans, le secteur de la santé allait gagner une nouvelle vitalité qui devrait permettre d’endiguer l’état sanitaire très précaire de l’écrasante majorité des togolais.

Mais hélas ! Pendant plus de quatre ans, le pouvoir de Faure Gnassingbé s’est mis à tourner en rond sans pouvoir se donner les moyens de mettre en œuvre un tel plan aussi ambitieux que salvateur pour les populations.

Finalement, le Togo se verra obligé en 2012, d’élaborer un nouveau Plan de Développement Sanitaire qui va cette fois-ci couvrir la période 2012-2015, avec quasiment les mêmes objectifs assortis d’un budget global de 344,63 milliards de fcfa.

En clair, il suffit de faire le cumul pour réaliser que le pouvoir du Prince s’est promis d’engager près de 650 milliards sur une période de 7 ans pour redresser et revigorer le secteur de la santé au Togo.

L’on est aujourd’hui en 2014 soit à un an de la fin du deuxième plan, qu’est-ce qui a été concrètement fait dans ce secteur ? Rien de sérieux à part cette histoire de kits d’accouchement et d’Inam qui en réalité ne représente même pas 15% du budget défini par les deux plans successifs.

En revanche, l’on observe avec regret que depuis 2013 ce secteur est quasiment laissé pour compte, sans ministre de tutelle, ni conducteur averti qui pourrait imprimer une dynamique réelle de gestion de ce secteur.

Du coup le secteur est complètement désaxé et totalement plongé dans une anarchie et un désordre nourris de pillages des fonds alloués par les partenaires. Le cas des fonds de ONU/SIDA est assez illustratif à cet effet.

Comment un secteur aussi stratégique qui a fait l’objet d’un diagnostic aussi rigoureux à travers les deux plans stratégiques dont nous venons de faire état peut être laissé aussi facilement sur le carreau ?

Seuls Faure Gnassingbé et son Premier Ministre pourraient s’expliquer un tel choix aussi curieux.

Mais en tout état de cause, il s’avère que le secteur de la santé est miné par d’incessantes difficultés que les autorités ne se donnent guère la peine de juguler.

La pénurie du personnel soignant est restée quasi intacte. Les investissements prévus pour augmenter le nombre de formations sanitaires ainsi que leur équipement et le renforcement du plateau technique sont restés lettre morte.

Pire, le peu de personnel disponible est sous-payé engendrant ainsi de répétitifs mouvements de contestations et de revendications qui paralysent constamment le secteur et pénalisent sévèrement les patients désemparés et désabusés.

Conséquence, le secteur de la santé est plongé dans une léthargie et une torpeur qui poussent les populations à recourir à d’autres formes de traitements tels l’automédication avec des produits de la rue, le recours aux radiothérapeutes etc. et dont les conséquences sont plus que désastreuses pour la santé de ces populations.

Devant une telle légèreté qu’affichent nos autorités face au secteur clé de la santé, comment le peuple peut-il oser leur accorder un semblant de crédibilité?

Décidément le style atypique de gouvernance de Faure se confirme et s’élargit au jour le jour à tous les domaines dans le pays. Finalement où le fils du père veut-il mener le Togo et son peuple?

Il n’a donc d’efficacité que dans les règlements de comptes politiques et le musellement des adversaires politiques à travers une instrumentalisation à outrance et suprême de la justice ?

Si des Plans de Développement Sanitaires aussi clairs que l’eau de roche, élaborés avec l’appui technique des partenaires comme le PNUD, l’UNFPA et l’OMS, n’ont pu être mis en œuvre par Faure Gnassingbé et son équipe, ce sera la fameuse vision 2030 pour laquelle le professeur Nubukpo s’évertue au quotidien à mettre en place que le Prince saura dérouler?

Il faut bien que l’on s’avise enfin à mettre fin à ce genre de blagues de mauvais goût que l’on continue de servir au peuple togolais. L’incompétence et l’incohérence de ce pouvoir sont plus qu’une gangrène que l’on ne saurait guère guérir à moins de le changer purement et simplement.

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