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Congrès de l’ANC : L’Acte constitutif de l’échec à venir de l’opposition
Publié le jeudi 9 octobre 2014  |  Le Télégramme du Togo


© aLome.com par Parfait
Des députés de l’opposition parlementaire au cours d’une séance plénière.


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Togo - Il ne fait l’ombre d’aucun doute. Le Congrès de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) annoncé pour les 10 et 11 Octobre 2014, va adouber le président national dudit parti en l’investissant candidat pour la prochaine présidentielle de 2015. Quant au projet de candidature unique de l’opposition, longtemps soutenu et défendu par toutes les forces politiques de l’opposition et bien accueilli par l’électorat hypothétique de l’opposition, il ne restera plus rien. Désormais, c’est indiscutable. L’échec de l’opposition togolaise face au candidat du parti UNIR en 2015 est programmé. L’égoïsme démesuré de l’ANC, doublé de son insincérité vis-à-vis de ses partenaires politiques y contribuant fortement. Signe plus palpable encore, son congrès qui s’ouvre demain dans le but incontestable d’introniser Jean-Pierre Fabre.

La gouvernance de Faure Gnassingbé est une cible facile: Jean-Pierre Fabre et ses quelques amis du Collectif Sauvons Le Togo, qui le suivent encore, ne s’en privent pas, mais la vérité finit toujours par voir jour et les opposants sérieux au parti au pouvoir, rompus à l’art de la politique, n’étant pas dupes, se rendent enfin compte du faux et sale jeu politique de l’homme qu’ils n’hésitent pas à lâcher.

C’est ainsi que blessée dans son amour propre, suite à la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI) – un des alliés de poids de l’ANC, sur qui le parti de Fabre a toujours compté à tort ou à raison dans la partie septentrionale du Togo - a rompu avec véhémence le silence. Une conférence de presse que le parti organisera plus tard, aura permis de découvrir le loup qu’est l’ANC et qui passe pour un agneau en fustigeant à la moindre incartade Faure Gnassingbé et tout le pouvoir qu’il incarne. L’ANC venait de rouler un partenaire politique de taille, selon leurs propres mots, au moment de leur union brillait encore de mille feux, avec comme anneaux de mariage, des marches à travers les rues de Lomé. Aujourd’hui, le divorce est consommé et tout vire au rouge, quant aux chances du parti orange à cette présidentielle à venir.

Autre marque de la traitrise que Jean-Pierre Fabre reste. Tout dernièrement, à l’occasion de sa tournée en Europe, il n’a pas échappé à la trahison de ses lieutenants, Patrick Lawson, Éric Dupuy, etc. le président de l’ANC a ainsi commis l’impair politique intolérable de laisser ses bras droits politiques à Lomé et d’aller se pavaner à travers certaines capitales occidentales, en compagnie d’Abass Kaboua du MRC – qui n’est même pas un allié officiel de son parti. « Le chien a manqué et c’est le mouton qui est en train de chasser », comme le souligne si bien l’adage. En d’autres mots, qui d’entre, Patrick Lawson ou Éric Dupuy… qui sont par ailleurs de dignes représentants connus de l’ANC et Abass Kaboua, avec son verbiage creux, incontrôlé et peu diplomatique, peuvent valablement défendre les idéaux de l’ANC auprès de la diaspora ?

Un pas certain vers l’échec pour l’ANC qui a d’ailleurs finalement raté son opération de « rachat » de la candidature des autres leaders de partis d’opposition avec l’échec cuisant qui a sanctionné le conclave du Collectif Sauvons Le Togo et Arc-En-Ciel. Une sacrée perte de temps.

Plusieurs mois de discussions soldés donc par une fin en queue de poisson, marquée par des querelles intestines au sein même des deux regroupements, le tissu de l’opposition est encore morcelé en plusieurs lambeaux très insignifiants. Et l’ANC qui s’est toujours targuée d’être le parti le plus représentatif de l’opposition devrait faire face à la candidature déjà annoncée de plusieurs figures de l’opposition partagées entre prétentieux, rêveurs et arrivistes : Alberto Olympio du Parti des Togolais, Koffi Yamgnane de Sursaut-Togo, le Prof. Aimé Gogué de l’ADDI – une candidature pour laquelle s’est déjà prononcée favorable la branche Tône du parti - Me Apévon pour le compte de la Coalition Arc-En-Ciel, et sans oublier la forte probabilité d’une candidature de l’UFC, sachant que la branche du Benelux du parti appelle depuis plusieurs mois Gilchrist Olympio, son président national à candidater. Il ne faut pas non plus ignorer ou encore moins, minimiser des coups de surprise venant de possibles candidats indépendants.

Avec de telles fissures dans le mur de l’opposition, la candidature attendue de Jean-Pierre Fabre à l’issue du congrès de son parti, ne représente aucune menace pour le camp adverse. Pire, « ce sera une immense perte pour toute l’opposition et surtout la plus pondérée, la plus polie et la plus raisonnée » observe bien d’analystes maitrisant la scène politique togolaise.

« Fabre, son parti et ses quelques alliés n’en tireront aucun profit. L’attitude la plus sage pour l’ANC, serait de marquer ce processus électoral en décidant de soutenir plutôt la candidature d’un autre opposant. Et le parti au pouvoir serait alors inquiété », confie un diplomate accrédité au Togo.

Au vu de la cacophonie actuelle qui est celle même de l’ANC, des divisions profondes au sein de l’opposition, les populations togolaises ne cachent pas leur amertume et leur lassitude envers une opposition qui n’a jamais été capable, 24 ans durant, d’une réponse idoine face à la politique aujourd’hui incarnée par UNIR. Leur seul espoir à ce jour, est de faire gagner à la présidentielle en 2015 : la stabilité, l’apaisement, la réconciliation nationale… gages d’un Etat foncièrement moderne que Faure Gnassingbé construit à force de pierre depuis une dizaine d’années.

Et plutôt que d’accuser et de critiquer sa gouvernance et ses actions – comme on en a l’habitude à l’ANC - ne faut-il pas se demander si Jean-Pierre Fabre n’est pas finalement la métaphore du « Voleur qui crie ô voleur » ? La preuve, faute de pouvoir « racheter » les autres candidatures au sein de l’opposition, il va maintenant sceller l’acte même qui signe l’échec de l’opposition à la présidentielle de 2015 avec le congrès de son parti.

Albert Joseph

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