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Liberté N° 1799 du 9/10/2014

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TOGO : La responsabilité du Groupe d’Intervention Léger Anti-Terroriste engagée
Publié le vendredi 10 octobre 2014  |  Liberté




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. Une vingtaine de bérets verts mis aux arrêts de rigueur

Les braqueurs sur une moto

Le 28 septembre 2014 fera
date dans la tumultueuse histoire du Togo. Des bandits ont opéré sur le
parking de l’aéroport international de Lomé et réussi à emporter un
butin estimé à près de 3 milliards de FCFA. Et pourtant, le Groupe
d’Intervention Léger Anti-Terroriste (GILAT) formé à coups de millions
était posté à l’aéroport, il y a des bérets verts qui surveillent la
zone VIP de l’aéroport, un camp à proximité de l’aéroport qui abrite les
bérets rouges et une escadrille à l’aéroport. Au final, le mode
opératoire et l’apathie des forces armées tout au long du braquage
donnent à penser que « le ver est dans le fruit ».

Il ne servira à rien de revenir sur la
mort gratuite des deux citoyens abattus par les malfrats. Il s’agira
dans cet article de dire pourquoi a réussi ce braquage qui s’est fait en
plein jour et s’est poursuivi jusqu’au quartier Adétikopé. Surtout que –
secret de polichinelle – la capitale togolaise est « truffée de camps » et les forces armées ne sont pas dans leurs casernes.

Dans le but de doter le Togo d’une force
véritable d’intervention rompue aux urgences de certaines situations,
l’ex-chef d’Etat Major, Atcha Tittikpina a mis sur pied, avec le
concours d’experts israéliens, le Groupe d’Intervention Léger
Anti-Terroriste (GILAT). Ce groupe est composé de policiers, gendarmes
et militaires entrainés conséquemment. Et des sources de la Gendarmerie
nationale, il nous revient que ce groupe payé avec l’argent du
contribuable est basé, du moins une partie, à…l’aéroport International
de Lomé. Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, lorsque les
éléments du Groupe ont entendu les coups de feu et ont voulu se projeter
vers le parking de l’aéroport, le capitaine qui les commande leur a
demandé d’attendre, le temps de remonter l’information vers la
hiérarchie et de recevoir des consignes nécessaires ! Or, c’est un
groupe formé pour faire face à ce genre de mission. D’où alors devrait
encore provenir un quelconque ordre avant d’autoriser les éléments à
agir pour ramener l’ordre si derrière cet acte du capitaine, il n’y a
pas de desseins inavoués ? Le temps que l’ordre d’intervenir n’arrive,
les « braqueurs » étaient déjà partis.

Outre le GILAT, des bérets verts,
environ une vingtaine, sont chargés de surveiller l’espace VIP de
l’aéroport de Lomé. Et des sources sécuritaires, ces bérets verts
disposent d’armes comme les 12/7 et les G3. Autrement dit, les
kalachnikovs des malfrats ne sont que des « enfants de chœur » à
côté des armes des bérets verts présents le jour de l’attaque. La
question est de savoir pourquoi ils n’ont pas riposté, puisqu’au cas où
ils argueraient craindre pour la vie des civils, ils disposaient chacun
de Pistolet automatique (PA) pour réagir. Qui devrait les autoriser à
réagir et pourquoi n’a-t-il pas donné cet ordre? Bien de citoyens
considèrent comme de la poudre aux yeux le fait que les bérets verts qui
étaient de garde ce jour, soient tous mis aux arrêts de rigueur. Parce
que s’il devrait être procédé à des arrestations pour « faute grave »,
le capitaine et les éléments du GILAT qui étaient aussi présents sur
les lieux devraient être aussi arrêtés. Vous avez dit deux poids, deux
mesures ?

Un autre écheveau à démêler reste la
proximité du camp des bérets rouges et la présence de l’escadrille
togolaise. Le parking de l’aéroport et le camp en question sont séparés
par moins d’un kilomètre et les coups de feu ont été distinctement
entendus par les éléments de ce camp. Idem pour l’escadrille qui est
basée à l’aéroport. Comment les autorités pourront-elles expliquer leur
« apathie collective » ? Les responsables du camp des bérets verts situé près du marché de Hédzranawé par où les « braqueurs »
sont passés, n’ont pas réagi aussi, et pourtant, les malfaiteurs
étaient visibles sur la moto, avec leurs fusils. Mais nous apprenons que
ce sont les éléments du camp de la Force d’intervention rapide (FIR)
situé dans les environs d’Agoè qui se sont lancés à la poursuite des
assaillants. Mais même avec ce semblant de réaction, à quoi a-t-on
assisté à Adétikopé ?

Contrairement à la version répandue, les
coups de feu qui avaient retenti dans ce quartier, étaient
multidirectionnels. Il nous revient que le staccato des kalachnikovs
lors du deuxième braquage dans ce quartier laissait facilement imaginer
que les assaillants semaient la terreur à partir de plusieurs postes.
Mais malgré un ratissage en règle opéré par « les forces de l’ordre »,
pas un seul d’entre eux n’a été appréhendé. Même pas un suspect. Une
situation qui fait réagir l’un de ceux qui nous ont confirmé la
multiplicité des malfrats. « S’il s’était agi d’aller appréhender un
député de l’opposition ou un leader de parti non acquis à leur cause,
les forces de l’ordre auraient afflué de partout pour bomber le torse et
envahir les rues, mais quand il s’est agi d’affronter des détenteurs
d’armes, ils étaient invisibles », ironise-t-il.

Les autorités arriveront-elles à mettre
la main sur les responsables des braquages qui endeuillent et
terrorisent les populations à l’approche des prochaines échéances
électorales ? Les éléments dont nous disposons ne prêtent pas à
l’enthousiasme. Nous nous étions déjà aventurés dans l’agglomération de
Ségbé il y a quelques mois pour découvrir que l’agent Togbé en poste à
la frontière de ce quartier, faisait plus de 8 ans à son poste. Soit dit
en passant, nous avons des sources du ministère de la Sécurité qu’il
vient d’être affecté ailleurs. De quelles informations la hiérarchie
dispose-t-elle pour faire poster des soldats dans ce quartier ?

De tout ce qui précède, le ministre Yark
Daméhame doit retrousser les manches et s’entourer d’agents soucieux de
protéger effectivement les populations. A moins qu’il décide de faire
un « service minimum ». Mais n’enseigne-t-on pas que lorsqu’on
refuse une situation, on dit non ? L’inaction du ministre en charge de
la sécurité des populations risque de se retourner contre lui, car
Avépozo, Fontana, Assahoun, Aéroport international de Lomé, Adétikopé,
et que savons-nous encore, c’est trop pour ce petit peuple qui n’aspire
qu’au minimum pour vivre, un minimum qu’une minorité a accaparé depuis
des lustres. Bon à suivre.

Abbé Faria

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