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Le Togo investit dans la productivité agricole
Publié le jeudi 30 octobre 2014  |  Agence Ecofin


© Autre presse
Un aménagement hydro-agricole


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Le Togo veut lutter contre l’insécurité alimentaire dans le pays à travers le Programme nationale d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA), et entend atteindre une croissance agricole annuelle de 6% d’ici 2015. Conscient de l’importance de la productivité dans la réalisation de cet objectif, les trois premiers programmes du PNIASA actuellement en cours d’exécution multiplient les actions destinées à améliorer les performances agricoles du pays.

Le Projet d’Appui au Développement de l’Agriculture au Togo (PADAT) s’est donné pour but d’augmenter le rendement des cultures vivrières de moitié d’ici l’an prochain. Pour y parvenir, il privilégie l’assistance matérielle et l’appui technique aux producteurs. Première concrétisation de ses ambitions, l’opération quickStart qui a consisté en la distribution de 16 300 kits d’intrants et de semences de riz et de maïs à 53 500 producteurs, a connu un rayonnement tant national qu’international. Au-delà de ce succès initial, le projet s’est engagé dans des opérations de dons de matériels agricoles, distribuant égreneuses, décortiqueuses, batteuses-vanneuses, bâches, râpeuses et autres presses manuelles de manioc. En outre, le PADAT s’est focalisé sur le volet de la formation par le biais de la création de 326 champs-écoles paysans où 6300 producteurs ont pu bénéficier d’une formation aux techniques agricoles modernes.

Si le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA), lui, a fait reconnaître son efficacité dans la mise en place de projets de diversification des cultures d’exportations, visant faire du karité, du sésame, des épices et de l’huile de palme, des cultures de rentes, c’est surtout sur les terrains de l’élevage et de la promotion du savoir-faire agricole togolais qu’il s’est le plus illustré. Ainsi, qu’il s’agisse de renforcer l’approvisionnement du Togo en vaccins pour ovins, bovins ou caprins par l’acquisition de 13 millions de doses, d’augmenter le nombre d’animaux mis à l’abri des épizooties par des opérations de vaccination ayant concerné de 259 000 petits ruminants et 2 millions de volailles ou encore d’appuyer le secteur halieutique par le don de matériel aux pêcheurs de Nangbéto, le PASA montre une certaine détermination à atteindre ses objectifs et même à aller au-delà. Sur le plan de la commercialisation de la production du pays, la plus grande réussite du projet est sa contribution à la promotion du «Made in Togo». On citera, à titre d’exemple, l’édition de la monographie ‘Les produits togolais dans votre assiette’ tirée en 10 000 exemplaires et visant à faire connaître des produits manufacturés dans le pays.

Dans le domaine de la recherche scientifique et de la promotion de technologies agricoles innovantes d’où relève son action, la nécessité d’offrir aux producteurs des solutions développées par des nationaux ou des acteurs de la sous-région est l’un des vecteurs-directeurs de la stratégie du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest Projet-Togo (PPAO P-T). C’est dans ce souci que les responsables de ce projet ont diffusé 1300 unités d’un modèle de cannes planteuses issues du génie d’un artisan local. Grâce au projet, les séchoirs solaires, les étuveuses et les chèvres rousses sont, entre autres, les nouveautés dont s’agrémente le paysage agricole et agropastoral du Togo. Particularité de tous ces apports, ils sont issus de pays voisins comme le Bénin, le Ghana ou le Burkina Faso. Dans la droite ligne de son engagement pour un développement inclusif du secteur agricole, le PPAO P-T s’est aussi lancé dans la production de 41 tonnes de semences de riz et de maïs qui seront prochainement distribuées aux producteurs.

Si toutes ces actions traduisent la mise en place d’une nouvelle dynamique susceptible de transformer, dans un délai relativement court, le visage de l’agriculture togolaise, il faut aussi souligner que leur implantation aurait été difficile, voire impossible, sans l’adoption préalable d’une structure servant d’interface entre les initiatives des différents projets et la masses rurales. Ce sont les entreprises de service et d'organisation des producteurs (ESOP) qui jouent ici ce rôle. Actives dans l’encadrement des paysans et l’appui à la commercialisation, elles s’imposent aujourd’hui comme un rouage clé de la stratégie agricole togolaise. En raison de leur efficacité, le pays qui s’enorgueillit aujourd’hui d’une vingtaine de ces organisations, devrait voir ce nombre augmenter de façon exponentielle dans les années à venir sous les efforts conjugués des dirigeants, des responsables de projets et des producteurs eux-mêmes.

Aaron Akinocho

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