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La pilule des troisièmes mandats ne passe plus en Afrique de l’Ouest
Publié le lundi 3 novembre 2014  |  togo.infos


© Autre presse par Présidence du Faso
Coopération Burkina - Togo: le Président Blaise Compaoré reçoit son homologue togolais, Faure Gnassingbé
Lundi 12 mai 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel. Le Président de la République, SEM Blaise Compaoré a reçu en audience son homologue togolais, Faure Essozimna Gnassingbé dans le cadre des échanges politique et fraternel entre le Burkina et le Togo.


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Avec le dernier épisode que les burkinabè ont servi au monde la semaine dernière, l’on peut conclure avec force que la question de la limitation des mandats présidentiels à deux est définitivement réglée dans les trois pays qui entourent le Togo.

Le Ghana, le Burkina et le Bénin où le Président Thomas Yayi Boni a juré vendredi ne jamais envisager la révision de la Constitution pour briguer un troisième mandat.

Il ne reste donc que le Togo. Lorsque l’on énergie le cercle à l’ensemble des huit pays membres de l’UEMOA, c’est encore le Togo qui cause problème par rapport à cette épineuse question de limitation de mandat présidentiel.

Dans l’ensemble des 16 pays membres de la CEDEAO c’est encore et toujours le Togo et dans une certaine mesure la Gambie où le Président thérapeute Yaya Djamé a tendance à régner en maître absolu sur ce petit pays inséré dans le sud du Sénégal.

Une telle analyse permet alors de voir clairement combien le Togo ne peut plus faire l’exception dans la sous-région ouest africaine en ce qui concerne la limitation des mandats présidentiels.

Cela s’impose avec une telle acuité que Faure Gnassingbé se doit d’engager dans les plus brefs délais, les réformes politiques qui devront doter le pays d’une nouvelle Constitution et des dispositions claires qui l’empêcheront de briguer un mandat de plus.

Il n’a en réalité pas d’autres choix que d’aller dans ce sens surtout que le cas du Togo est plus que jamais intolérable. 50 ans de règne du père et du fils sur une République. Un vrai scandale !

C’est en réalité la voix du salut que nous sommes en train de lui tracer s’il ne souhaite pas vivre une situation plus dramatique de celle que vient de subir Fo Blaise.

Voilà donc un aillant militaire qui a dirigé le Burkina Faso sans faute pendant 27 ans, qui a eu le temps de bâtir de ses propres mains, une armée forte et un appareil de l’Etat entièrement acquis à sa cause, qui a fait des réalisations remarquables dans tout le pays, mais que l’on a réussi à chasser en 48 heures comme un vulgaire garçon de rue.

Il a pris la tangente vers Yamoussokro en Côte d’Ivoire. Quelle humiliation ! Quelle honte !!! Et pourtant, l’homme est issu de l’ethnie majoritaire du Burkina Faso, les Mossi qui représentent pratiquement les 38% de la population burkinabè.

Ils sont également majoritaires dans la capitale Ouagadougou et donc c’est eux qui ont chassé leur frère du pouvoir du fait de sa boulimie qui finissait par agacer tout le monde dans ce pays des hommes intègres.

Au Niger, Mamadou Tandja avait tenté le même forcing, il a été cueilli un matin et en plein conseil des ministres par un officier de l’armée.

Ailleurs au Sénégal, les velléïtés de Wade ont été stoppées net par une fronde sociale et une opposition organisée qui l’a humilié dans les urnes.

Au Mali, ATT était à peine entrain d’épuiser son deuxième mandat quand il a été débouté par une fronde militaire du fait de la déliquescence avancée que le pays connaissait sous son régime.

Face à ces réalités flagrantes dans notre sous-région, comment Faure Gnassingbé peut-il oser une quelconque résistance au Togo ?

Lui qui n’est que l’héritier une armée qu’il tente maladroitement de refonder.

Lui qui a muselé sa propre ethnie avec des emprisonnements fantaisistes et cruels des cadres Kabyè.

Lui qui a neutralisé la plupart des officiers Kabyè de l’armée pour transférer l’âme du commandement militaire entre les mains des Losso qui représentent à peine 3% de la population togolaise.

Sur qui et quoi peut-il compter réellement pour se déroger à cette obligation de partir du pouvoir à la fin de son deuxième mandat ?

C’est vrai que pendant longtemps, il s’est mis sous l’ombre de Compaoré à qui aucun des chefs d’Etat de la sous-région ne pouvait réellement donner conseil du fait de son statut de doyen. Mais aujourd’hui, il a déguerpi comme un lascar.

Faure Gnassingbé pourrait-il prendre le risque de résister face à ce harmattan du Sahel qui vient d’emporter Fo Blaise ?
Pourrait-il avoir un seul soutien dans la sous-région pour cautionner sa boulimie du pouvoir ? Rien n’est moins sûr, car lui seul aujourd’hui constitue le virus qui persiste encore dans cette sous-région ouest africaine à s’accrocher indéfiniment au pouvoir contre vents et marrées. Les autres chefs d’Etats de la communauté CEDEAO auront du mal à tolérer cette exception malsaine en leur sein.

En réalité, Faure Gnassingbé se doit d’être raisonnable pour partir gentiment du pouvoir avant que les togolais ne l’obligent par la force à le faire. Le mécanisme de l’Alternance pacifique devrait commencer par ici le Togo comme d’ailleurs celui des coups d’Etats en Afrique avait pris corps d’abord au Togo dès 1963 avec l’assassinat de Sylvanus Olympio par un certain Gnassingbé Eyadema.

C’est encore le Togo qui en décembre 2002, a inauguré le tripatouillage des Constitutions en Afrique pour sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels à deux. C’est tout de même curieux qu’un si petit pays aussi effacé de la carte du continent puisse donner autant de mauvais exemples pour toute cette Afrique. L’heure a sans doute sonné d’y mettre un terme.

La présidentielle de 2015 devra nécessairement se tenir sans un Faure Gnassingbé car la pilule des troisièmes mandats est désormais proscrite en Afrique de l’Ouest.

Il appartiendra certainement aux leaders d’opinions, aux journalistes, aux responsables des partis politiques, à l’élite togolaise de jouer pleinement son rôle pour rappeler cet impératif au Prince si jamais il osait ramer à contre-courant de cet impératif naturel.



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