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Après plusieurs reports, les élections législatives togolaises devraient enfin avoir lieu le 21 juillet 2013
Publié le lundi 1 juillet 2013  |  L'Observateur




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Il y a de longs mois que le mandat des députés togolais a expiré mais ils jouent depuis les prolongations, faute d’un consensus pour l’organisation d’un scrutin entre les différents protagonistes de la scène sociopolitique. La confrontation entre les deux camps, qui se regardent en chiens de faïence, s’était d’ailleurs transportée dans la rue où le Collectif Sauvons le Togo (CST) et la Coalition Arc-en- Ciel (CAC) battaient régulièrement le pavé pour exiger l’ouverture d’un vrai dialogue avec le pouvoir et des réformes politiques (recomposition de la CENI, adoption d’un nouveau code électoral, limitation du nombre de mandats présidentiels, etc.) avant d’aller aux urnes.
Et comme si de mauvais génies s’acharnaient à mettre, au propre comme au figuré, de l’huile sur le feu, l’incendie, courant janvier 2013, des grands marchés de Kara et de Lomé en l’espace de 48 heures, allait contribuer à radicaliser davantage des positions déjà bien tranchées puisque de nombreux leaders et militants de l’opposition, suspectés de pyromanie, seront incarcérés. Ajoutez-y la mort, il y a quelques semaines, vraisemblablement des suites d’une bavure policière, d’un élève lors d’une manifestation, et vous comprendrez que le cocktail était plus que jamais détonant et qu’il fallait désamorcer cette bombe qui menaçait d’exploser à tout moment.
Le démineur aura pour nom Mgr Nicodème Barrigah, archevêque d’Atakpamé et ancien président de la Commission Vérité - Justice - Réconciliation (CVJR). C’est sous sa houlette, et avec le soutien de l’Union européenne, que se sont déroulés le 14 juin dernier les pourparlers entre le régime et ses contempteurs, lesquels ont débouché sur la décrispation actuelle, préalable à une élection inclusive et apaisée. C’est en effet après ces discussions que le 18 juin, dix personnes (1) inculpées dans l’affaire des autodafés ont bénéficié d’une mise en liberté provisoire et que la date-butoir pour le dépôt des listes aux législatives a été repoussée de trois jours, permettant ainsi aux principaux partis d’opposition de prendre le train électoral en marche.

En rangs dispersés

Au bout du compte, ce sont 183 dossiers de candidatures dont 162 au titre des formations politiques ou regroupements de partis et 21 au titre des indépendants (pour un total de 1174 candidats) qui ont été validés le 25 juin par la Cour constitutionnelle. C’est sur la base de ce corpus désormais officiel que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) togolaise a procédé le jeudi 27 juin au tirage au sort pour le positionnement des différentes listes sur le bulletin unique. Ici, le compte à rebours a commencé, même si l’immense bâtisse de la Cité OUA où l’institution a établi ses pénates avait l’allure d’un vaisseau fantôme quand nous nous y rendons ce samedi 29 juin dans la matinée.
C’est que, nous explique-t-on, «on travaille tard la nuit, de sorte qu’on ne vient pas tôt le matin et beaucoup sont aussi sur le terrain pour des tâches organisationnelles pratiques». La campagne électorale n’étant pas encore ouverte, pas d’effervescence particulière non plus si ce n’est un beach soccer sur fond de précampagne et de kermesse en cet après-midi de samedi. «Je ne sais pas encore pour qui je vais voter», confie, entre deux queue-de poisson à vous couper le souffle, le conducteur de «zems» (2) qui regrette cependant que les opposants aillent en rangs dispersés aux urnes, le CST et la CAC n’étant pas parvenus à présenter des listes communes. «Ils peuvent marcher main dans la main tous les dimanches mais quand il s’agit des élections, ils en sont incapables»,lâche notre interlocuteur. Pour autant, les opposants refusent d’y voir des divisions, des querelles de personnes ou de leadership, certains, tel Messan Agbéyomé Kodjo de l’OBUTS (3) ne désespérant du reste pas d’y parvenir d’ici l’échéance.
Ainsi va le Togo à trois semaines d’un scrutin décisif. La détente est certes perceptible depuis quelques jours, mais elle a sans doute encore besoin d’être consolidée, car si les adversaires du pouvoir ont consenti à participer, ils n’ont pas pour autant signé un chèque en blanc dans la mesure où certains d’entre eux sont toujours détenus…. alors qu’ils sont candidats.

Ousseni Ilboud

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