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Transition politique au Burkina/Une visite riche en enseignements pour Faure Gnassingbé
Publié le samedi 15 novembre 2014  |  Togosite


© Autre presse par DR
Faure Gnassingbé, président de la République Togolaise


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L’ironie veut que notre pays, hier seulement maître incontesté dans l’art de la médiation, soit aujourd’hui objet de médiation. Comme pour nous rappeler douloureusement, du moins à l’ex-président Compaoré, que « le malheur n’arrive pas qu’aux autres » selon un adage bien connu.

De son exil forcé à Yamoussoukro, celui qui fut médiateur en chef dans la sous-région ouest-africaine s’en est certainement rendu compte. A ses dépens. Son rêve de règne ad vitam aeternam a cruellement viré à un cauchemar dantesque.

Plongeant son pays dans un état de convulsions pour la résolution desquelles arrivent de toutes parts nombre de ses anciens pairs. La capitale, Ouagadougou, est devenue donc depuis quelques jours le théâtre d’un chassé-croisé politico-diplomatique. Tant de nombreux chefs d’Etat et autres émissaires de la CEDEAO, de l’Union africaine et de l’ONU y accourent, propositions de sortie de crise en main.

Ainsi, après le séjour, du 31 octobre au 1er novembre à Ouagadougou, d’une mission conjointe de l’ONU, de l’UA et de la CEDEAO, ce fut au tour de trois chefs d’Etat, Macky Sall du Sénégal, Goodluck Jonathan du Nigeria et John Dramani du Ghana, d’accourir, mardi 4 novembre, au chevet du « Pays des hommes intègres ». Suivra, six jours plus tard, le président en exercice de l’UA himself, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Hier mardi, retour du chef de l’Etat sénégalais, désigné entre-temps président du groupe de contact sur le Burkina, accompagné de son adjoint et homologue togolais, Faure Gnassingbé.

Objectif de ce ballet incessant de hautes personnalités politiques et diplomatiques : trouver, en concertation avec les « Forces vives » de la nation, une solution consensuelle et rapide pour une transition civile et démocratique. Sans quoi, le pays s’attirera les foudres de la communauté internationale ;

heureusement, l’épée de Damoclès, du moins de l’UA, qui pendait sur notre tête est en train de s’éloigner avec l’opposition de la CEDEAO à toute sanction du Burkina, résolument engagé sur la voie de la normalisation. C’est qu’à la vérité, il ne s’agit pas ici d’un coup d’Etat au sens classique du terme. Mais d’une insurrection populaire dont certains meneurs ont appelé l’armée à prendre « ses responsabilités » face aux risques imminents de bain de sang.

Si au niveau de tous ces « Messieurs bons offices » qui se bousculent à nos portes, il y en a un dont la présence intrigue, c’est bien le président Togolais.

Certes aucune contribution ne sera de trop dans la recherche des voies et moyens d’un retour à l’ordre constitutionnel normal. Mais venant de la part de Gnassingbé fils, il y a de quoi faire sourire. Au point que l’on se demande s’il ne s’est pas trompé de destination en atterrissant à l’aéroport de Ouagadougou plutôt qu’a Yamoussoukro où se trouve actuellement celui qui fut son mentor.

C’est bien connu, le chef de l’Etat togolais a été le « bon petit », comme disent les Ivoiriens, de l’ancien locataire de Kosyam. Ses multiples visites dans notre capitale ont même fini par alimenter toutes sortes de rumeurs.

Mais il n’y a pas que les accointances entre les deux hommes qui posent véritablement problème :

c’est que le président togolais surfe lui aussi sur les mêmes vagues dangereuses qui ont emporté son précepteur, et c’est là que le bât blesse.

N’a-t-il pas, en effet, hérité de son défunt père un pouvoir potentiellement à vie ? En effet, adoptée en septembre 1992 sous le règne de Gnassingbé père, la loi fondamentale togolaise ne prévoit pas de limitation du nombre de mandats présidentiels. Pour mieux s’assurer la pérennité du pouvoir, l’héritier en rajoutera en instituant le scrutin à un tour. Sur l’initiative de qui vous savez ? Du facilitateur Blaise Compaoré en 2009.

Quand on sait que ce sont les mêmes volontés de monopolisation de la charge présidentielle qui nous ont conduits aux péripéties actuelles, on imagine aisément l’embarras dans lequel se trouve l’ex-protégé de l’exilé de Yamoussoukro.

Comble d’inconfort, cette visite du président togolais intervient au moment où son opposition, comme dopée par la « révolution burkinabè », est plus que jamais déterminée à imposer des réformes politiques, particulièrement le principe du verrouillage de la Constitution.

On ne sait pas si, tirant enseignements du sort qui est arrivé à son protecteur, Faure Gnassingbé va lâcher du lest. Mais lui comme Kabila fils, Sassou-Nguesso, Pierre Nkurunziza, Obiang Nguema, Paul Biya, Yoweri Musevini, Paul Kagamé et bien d’autres roitelets gagneraient à revoir leurs ambitions rétrogrades. Autre temps, autres mœurs politiques.

Mais une petite « visite touristique » sur les restes des résidences bunkérisées de la belle-mère nationale, Alizèta Gando Ouédraogo, du « petit président », François Compaoré, ou sur les ruines de l’Assemblée nationale, aurait été politiquement très instructive pour l’hôte du lieutenant-colonel Zida, nouvel homme fort du Burkina.

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