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Liberté N° 1854 du 5/1/2015

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Emprisonnements sélectifs, perquisitions sans mandat, embarras au sein de la hiérarchie de la Police togolaise. Des suites du braquage déguisé avorté au quartier Avédji
Publié le jeudi 8 janvier 2015  |  Liberté


© aLome.com par Parfait
La Gendarmerie togolaise


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Le 15 décembre dernier, nous révélions les dessous d’un braquage déguisé et des poursuites dont le Gardien de la Paix ayant eu vent de l’affaire et qui a « commis l’erreur » d’en parler au Directeur de la police nationale, fait l’objet. Après s’être volontairement rendu sur demande du directeur de la Gendarmerie, Séblé Komi fut emprisonné à la Sûreté nationale dans des conditions peu humaines, mais réussit à prendre le large. Le 30 décembre dernier, des éléments avec à leur tête le commissaire Kondi, tentent de perquisitionner à 20 heures le domicile de l’amie du GP sans mandat.

Que reproche-t-on au juste à cet agent de sécurité ? Est-ce d’avoir fait foirer le coup tordu en préparation par des éléments de la Police togolaise ? Combien de temps les organisations de défense des droits de l’Homme attendront-elles encore avant de se saisir de cette affaire ?


C’est depuis le mercredi 10 décembre que des éléments de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) ont été lancés aux trousses du policier Séblé Komi, GP en fonction au commissariat du 9ème Arrondissement, à en croire les informations en provenance de la Sûreté nationale. Son véhicule, de même que son compte bancaire et d’autres documents lui appartenant auraient été bloqués. Que reproche-t-on à cet agent de la Police ? Personne, pas même le Directeur de la Police nationale, le commissaire Koudouovoh n’a pu déterminer la faute qui lui est reprochée, confie une source. Et c’est tout confiant que le 22 décembre 2014, le GP Séblé Komi s’est rendu à la nouvelle direction de la Gendarmerie nationale sur invitation du maître des lieux. A en croire des sources au sein de cette direction, il n’a pas été interrogé et fut remis à un autre officier qui l’emmena et l’enferma dans une cellule à la Sûreté nationale.



C’est dans cet univers de torture morale et de déni de la personne humaine à la Sûreté nationale que le dimanche 28 décembre dernier, sentant que sa vie n’avait pas grande importance aux yeux de sa hiérarchie, il aurait encore pris le large. Il n’en fallait pas plus pour que des gens se lancent de nouveau à sa poursuite. Et dans cette entreprise, c’est le commissaire Kondi qui s’est illustré. Reste à savoir sur ordre de qui.

En effet, le mardi 30 décembre dernier, ce commissaire s’est pointé chez la petite amie de Séblé Komi pour, disait-il, vérifier si le GP était avec elle. Peu avant 20 heures, il faisait route vers le domicile de la fille sans aucun mandat de perquisition et il a fallu l’intervention du Procureur de la République et de l’avocat Me Jil-Benoît Afangbedji avant qu’il ne daigne suspendre son opération nocturne. Et lorsque la direction du journal a joint le commissaire au téléphone pour savoir s’il était muni ou non d’un mandat, l’homme a brandi la notion de « mesures disciplinaires » à l’encontre du GP Séblé Komi pour justifier sa démarche. Mais il a pris soin d’omettre les raisons qui ont poussé ce dernier à fuir. « Avec les pressions morales que le commissaire prend plaisir à exercer sur l’amie du GP, il ne serait pas impossible qu’un montage soit échafaudé de toutes pièces pour l’impliquer dans une ténébreuse affaire. On ne se connaît que trop dans ce pays », croit savoir un des témoins de cette affaire. Il nous revient par ailleurs que le commissaire Kondi n’aurait pas apprécié le fait que l’affaire soit portée à la connaissance de la presse et l’aurait fait savoir à la petite amie du GP.

Toujours dans ce sombre dossier, nous apprenons des sources judiciaires que deux jeunes ayant été au courant du braquage seraient déposés à la prison civile de Lomé sur la base d’un procès-verbal (PV) tronqué. Car ce serait d’abord à la juge du 6ème cabinet d’instruction que le commissaire et ses obligés se seraient adressés, mais cette dernière leur aurait fait comprendre que les motifs contenus dans le PV ne justifiaient aucunement le dépôt d’un citoyen à la prison. Elle serait même allée notifier son constat au Procureur de la République qui serait aussi du même avis. Mais que s’est-il passé après pour que le nommé Kamal soit déposé le 26 décembre comme nous l’avons appris ? A-t-on procédé « comme d’habitude » en rajoutant des charges imaginaires tout en prenant soin de ne pas faire lire le PV au prévenu, comme nous l’ont affirmé certaines sources ? Dans le même temps, le nommé Assion, celui-là qui aurait informé le GP Séblé de l’imminence du braquage sur le Nigérian et qui serait un pion souvent utilisé, aurait été relaxé sans autre forme de procès et serait reparti à Aného. Pourquoi procède-t-on alors à des emprisonnements sélectifs et de façade ?

Le salaire est un besoin alimentaire. Depuis l’assassinat en avril 2013 du jeune Anselme Sinandare à Dapaong lors de la manifestation des élèves en faveur de la Synergie des travailleurs du Togo (STT), nous avons appris des proches de sa famille à Dapaong que le policier qui a été reconnu coupable de l’acte est toujours en prison à Kara, mais que son salaire lui est versé chaque fin de mois à ce jour sans interruption. Cette année aussi, lorsqu’un autre policier a tué par accident deux élèves au carrefour GTA à Lomé, il a été mis aux arrêts pendant un mois et son salaire ne lui a jamais été coupé. Mais dans le cas du GP Séblé Komi, la hiérarchie aurait ordonné que son salaire ne soit plus viré sur son compte, nous a-t-on fait savoir. Pourquoi lui spécialement, et pas les autres dont les fautes sont avérées, mais dont les salaires ont été maintenus ? Affaire à suivre.

Abbé Faria

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