La filière cotonnière togolaise va certainement subir un coup dur cette année alors même que autorités en charge du secteur mettent les bouchés doubles pour sa pleine croissance.
Ceci est une conséquence de la baisse des cours mondiaux du coton et selon les estimations de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT), cette situation va occasionner un déficit d’environ deux (02) milliards de F CFA qu’il faudra trouver le moyen de gérer.
Tous comme les autres marchés internationaux de matières premières, le marché mondial du coton répond au principe de l’offre et de la demande : les prix montent quand la demande est forte sur le marché, et ils baissent lorsque le cas contraire se produit.
La NSCT explique qu’en ce moment, trois phénomènes tirent les prix vers le bas : D’abord le fait que la production mondiale ne cesse de croître ces quatre (04) dernières années. Une production qui dépasse ainsi la consommation mondiale. Ensuite, la Chine, premier consommateur mondial, a constitué des stocks stratégiques pouvant couvrir trois (03) années de production.
Ce qui fait que cette année, ce pays n’achète que la quantité minimale que lui impose l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Enfin, l’explosion de la production de l’Inde qui était, il y a peu, un pays importateur de fibre. Avec cette production, l’Inde est sur le point de devenir le premier producteur mondial devant la Chine. Ce sont toutes ces situations qui font donc qu’en ce moment, sur le marché, l’offre dépasse largement la demande.
Pour la campagne agricole 2014-2015 en cours au Togo, le producteur individuel ne sera pas touché directement à en croire la NSCT. La société souligne que le prix initial qui est de 230 F le kilo, sera maintenu. « Les achats ont déjà commencé un peu partout au prix de 230 F/kilo. Pour autant, cela va occasionner un déficit qu’il faudra trouver le moyen de gérer », précise la NSCT dans son bulletin d’information du mois de Janvier 2015.
Face à cette situation indésirée, la NSCT en collaboration avec la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC) a mis en place une veille commerciale, histoire de profiter de la moindre fluctuation positive du prix du coton. Les acteurs de la filière cotonnière nationale ont pour le moment le devoir de chercher des moyens en vue de gérer ce déficit. Dans cette logique de prévision, la filière entend se doter dans un futur proche d’un fonds de lissage ou de stabilisation pour se prémunir de ces chocs.
Pour l’heure, la campagne 2014/2015 se poursuit dans les trois régions cotonnières (nord, centre et sud) ; Ceci avec le suivi des opérations d’achat du coton-graine. La superficie totale emblavée pour cette campagne est de 130.614 hectares pour un objectif de 120.000 hectares soit un taux de réalisation de plus de 108% contre 93.739 hectares la campagne précédente.
Il faut rappeler que le Togo vend la totalité de son coton fibre sur le marché international. Le pays dispose de six (06) usines d’égrenage de coton d’une capacité totale de 250.000 tonnes de coton graine. Afin de mener à bien les opérations d’égrenage, la NSCT ne mobilise pour le moment que quatre (04) usines d’une capacité totale de 140.000 tonnes. Ces usines sont localisées à Notsé, Talo, Kara et Dapaong. Les deux autres situées à Tsévié et à Blitta ne sont pas encore exploitées.
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