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L’Afrique dit-elle adieu aux fils à papa?
Publié le lundi 23 mars 2015  |  Le JDD




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Karim Wade, le fils de l'ancien président sénégalais, sera fixé lundi sur son sort judiciaire. Le symbole de ces "fils à papa" qui ne sont plus en odeur de sainteté sur le continent africain.


Au Sénégal, la campagne présidentielle de Karim Wade ne va peut-être durer que deux jours. Investi samedi à Dakar par le principal parti d'opposition, le PDS, l'ex-ministre et fils du "Vieux" Abdoulaye Wade sera fixé lundi sur son sort judiciaire. Il est accusé de s'être illégalement enrichi de 178 millions d'euros. Sept ans de prison ferme ont été requis contre "l'héritier" de 46 ans, assortis d'une amende de 380 millions d'euros, de la confiscation de ses biens et de la privation de ses droits civiques.

S'il vient d'être désigné candidat, c'est précisément parce que son père, au pouvoir de 2000 à 2012, a mis tout son poids pour politiser l'affaire et dénoncer une cabale du président, Macky Sall, contre ses opposants. Karim Wade ou le symptôme d'une Afrique francophone dynastique mal en point. "Pour tous les fistons, les Obiang en Guinée équatoriale, les Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, le feu est orange en ce moment", résume Antoine Glaser, auteur de nombreux ouvrages et fin spécialiste de la politique africaine.

Plus rien n'est acquis aux "fils à papa" du continent. Les années 2000 ont pourtant vu Joseph ­Kabila, Faure Gnassingbé et Ali Bongo succéder à leur père, respectivement au Congo-Kinshasa, au Togo et au Gabon. "À ce ­moment-là, c'était encore la 'fashion Africa' des dynasties. Mais le vent a tourné", reprend Antoine Glaser.

Il y a d'abord eu le printemps arabe en 2011, qui a balayé les Seif Al-Islam Kadhafi en Libye et Gamal Moubarak en Égypte. Puis la défaite de Wade lors de présidentielle sénégalaise de 2012 et surtout le renversement de Compaoré au Burkina en octobre 2014, qui ont été des révélateurs.

Un contre-pouvoir populaire


Par les urnes ou dans la rue, la société civile, fédérée par les nouveaux moyens numériques et les réseaux sociaux, s'est réveillée. "Il y a désormais un vrai contre-pouvoir populaire dans ces pays, où la vie politique ne s'articule plus autour des partis, confirme Albert Bourgi, expert des oppositions africaines et professeur à l'université de Reims. La mobilisation s'effectue sur le respect des Constitutions. C'est incroyable de voir des mouvements de type Touche pas à mon article 37 au Burkina ou Touche pas à mon article 222 en RD Congo." Allusion aux paragraphes des lois suprêmes qui traitent de la limitation du nombre des mandats présidentiels.

Dès maintenant, les échéances présidentielles de 2016 dans les deux Congos sont surveillées de près. Au Togo, en revanche, l'opposition ne devrait pas empêcher le fils de Gnassingbé de remporter à nouveau la présidentielle du 15 avril, trente-huit ans jour pour jour après son père, Eyadema. Les temps changent, mais pas forcément dans les arcanes du pouvoir.

"Pour les 'fils de' qui gouvernent actuellement, il y a moins de tentation autoritaire, cela se fait plus intelligemment", analyse encore Antoine Glaser. "Bien plus que leurs pères, ils savent utiliser les ficelles du théâtre démocratique." La tentation du népotisme n'est d'ailleurs jamais très loin. Dans le Tchad de Déby, la Guinée de Condé ou le Cameroun de Biya, les fils occupent déjà des situations privilégiées.

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