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TOGO : Faure nomme un supposé criminel au gouvernement
Publié le samedi 12 octobre 2013  |  TOGO INFOS


© Autre presse par DR
Faure Gnassingbé


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Tout le monde reconnaît au juriste Christian Eninam Trimua, nommé vendredi secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Justice, chargé des relations avec les Institutions de la République, des qualités inouïes d’un jeune talentueux, brillant et surtout intelligent.

Il a un niveau d’éloquence presque jamais égalé au Togo.

C’est lui qui était chargé en partie de conduire le projet de modernisation de la justice togolaise.

Sur les médias comme partout ailleurs, le fils du pasteur Trimua de la Binah se montre toujours pétillant et stimulent vis-à-vis des tous ceux qui l’abordent.

A priori, rien de plus normal qu’une telle personnalité d’une si haute qualité soit utilisée au service de l’Etat, surtout en ces moments précis où le pouvoir de Faure Gnassingbé est en panne avérée de compétences et d’hommes de vision.

Seulement voilà, depuis 2011, le jeune dont nous sommes en train de vanter les talents est sous le coup d’une poursuite judiciaire pour des faits de crime et de trafic de sang humain.

Pour ceux qui se souviennent bien, c’est dans la fameuse histoire des tueries de jeunes filles qui avait défrayé la chronique à Lomé que le jeune Trimua avait été inculpé du chef d’accusation de complicité de crime.

Le dossier est encore en cours d’instruction et des personnalités, pas des moindres ont-elles aussi été inculpées et placées sous mandat de dépôt à la prison civile de Lomé.

Parmi ces personnalités, l’on peut citer Bruno Amah, directeur d’un grand département à Togo cellulaire et le pasteur cap-verdien Montéro de l’Eglise adventiste du 7 ème jour.

Jusqu’à ce jour ce dossier languit encore auprès du juge d’instruction et ces personnalités continuent de croupir en justice sans que leur responsabilité dans l’affaire ne soit évidemment établie par un procès en bonne et due forme.

C’est dans ce contexte que l’un des inculpés, Christian Trimua se voit parachuté au poste de secrétaire d’Etat chargé justement de gérer une bonne part du ministère de la justice dont il est supposé avoir des comptes à rendre.

Que doivent comprendre les togolais de cette nomination ?

Que Faure Gnassingbé a fait le pari d’assurer la promotion sans vergogne des supposés criminels au Togo ?

Qu’en sa qualité de premier magistrat du Togo, le Chef de l’Etat a décidé par lui-même de sortir de cette affaire, le jeune Trimua sans que ce dernier ne passe par la procédure normale d’un procès qui le laverait dignement de cette affaire ?

Que le Président de la République sait d’avance que le jeune juriste n’en est vraiment pour rien dans cette affaire, et que les raisons de son inculpation seraient liées à d’autres causes que lui, le premier magistrat connait bien et que ces causes ne valent pas la peine d’être connues du peuple souverain ?

Que le sort des autres inculpés qui sont placés sous mandat de dépôt lui importe peu et qu’il ne serait pas nécessaire de faire la lumière absolue sur la responsabilité des uns et des autres dans cette affaire afin de situer l’opinion ?

Que les autres inculpés, s’ils veulent se tirer d’affaires n’ont qu’à s’adresser à lui directement pour qu’il détermine le sort à leur réserver ?

Que le chagrin des familles victimes de ces tueries lui importe peu, et que pour ses besoins personnels, il est prêt à laver arbitrairement un supposé complice de ces crimes pour pouvoir l’utiliser à d’autres fins en vue de donner un tonus à son pouvoir ?

Il faut absolument que les togolais comprennent l’acte posé vendredi par le président de la République en nommant Christian Trimua au gouvernement alors que ce dernier est dûment poursuivi par la justice pour une affaire criminelle passible d’une peine de mort ou d’une réclusion à perpétuité.

Sans cette explication, la nomination de M. Trimua alors qu’il est encore sous le coup d’une inculpation dans une affaire dont l’instruction n’est pas close, s’apparentera de fait, à un acte d’injustice vis-à-vis de ceux qui sont détenus dans cette affaire, mais surtout aussi à une promotion éhontée de supposés criminels dans la sphère dirigeante du pays.

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