De l’humanisme dans le regard porté sur les migrants aux larges de l’Italie (Déclaration N°11/2015)

Diplomatie

Publié le mardi 21 avril 2015 | PAX AFRICANA

© aLome.com par Parfait
Edem Kodjo présente au grand public la réédition de son célèbre ouvrage «…Et demain l’Afrique».
Lomé, le 30 mars, EDA OBA HOTEL, Salle Orange. Publié en 1985 aux Editions Stock (filiale de Hachette, Paris, France) par Edem Kodjo, «…Et demain l’Afrique», essai de 421 pages, fresque littéraire évoquant la mue incontournable sous diverses coutures que doit connaître le continent noir pour son nécessaire développement, vient d’être réédité par «NEI CEDA Editions» (Côte d’Ivoire).

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Le JT du Togo Mardi 31 03 2015

- 3/4/2015

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Diplomatie

Tributaires de la déstabilisation voulue de la Libye en octobre 2011 après l’assassinat du Guide libyen Mouammar Khadafi, la multiplication des nombreuses vagues de départ d’immigrés clandestins des côtes libyennes vers l’Europe sont désormais devenues incontrôlables. Avec à la clé une litanie de morts anonymes, difficilement chiffrables au fil des jours.

Nombre de spécialistes des migrations dans le monde prédisent même une véritable hécatombe l’été prochain, quand les conditions de navigation entre les deux rives de la Méditerranée seront davantage favorables. Signe de l’ampleur grandissante que prennent ces flux immenses de clandestins. La Libye détient désormais, d’une part, le triste record de contrées de départ des vagues migratoires clandestines avec la Tunisie.

D’autre part, ce lot de clandestins s’internationalise au jour le jour. On était habitué à la récurrence des nationalités d’Afrique sub-saharienne dans cette classe d’immigrants. Désormais, cette catégorie de migrants est grossie par des ressortissants du Proche et du Moyen-Orient, fuyant les constantes instabilités socio-politiques dans leurs pays d’origine respectifs.

Aussi bien les dirigeants africains qu’occidentaux sont interpellés par une recherche pressante de solutions pratiques et durables à cette immigration aux larges de la Méditerranée. Autrefois organisée et gérée par des réseaux criminels et mafieux, ces vagues migratoires illicites sont désormais contrôlées par des islamistes de tous crins, criminels de haut vol, qui ont pris impunément possession de plusieurs régions de la Libye depuis près de 4 ans.

Dans un tel contexte, la République italienne mérite d’être soutenue sur tous les plans par ses sœurs de l’UE (Union européenne), car elle est plus que jamais débordée par le flot quotidien de clandestins à ses frontières maritimes. Il faut saluer à cette occasion l’humanisme que mettent les autorités italiennes au service de la protection de ces immigrés, depuis plus d’une décennie.

L’heure n’est plus à des condamnations fermes, mais à une réaction prompte et proactive, car la boîte de Pandore ouverte par l’Occident en Libye en renversant le Guide Khadafi risque de se retourner, durant les prochaines semaines, contre l’Europe, via un « péril migratoire clandestin non maîtrisé».

Il faudra surtout inventer les moyens durables de décourager les passeurs criminels de mettre, de façon cyclique, dans des épaves (véritables cercueils mouvants) des flux d’immigrés en direction de l’Europe. Il serait par ailleurs judicieux de s’apesantir sur les causes profondes de cette migration de personnes et tout particulièrement sur celles qui justifient l’instabilité grandissante, de l’Irak à la Libye.

Pour leur part, les « Etats fournisseurs » de ces migrants, en l’occurrence ceux d’Afrique, ont la lourde responsabilité d’offrir des perspectives d’épanouissement personnel à leurs populations.
L’accumulation de taux annuels de croissance ne doit pas faire oublier aux dirigeants d’Afrique la nécessaire mise en œuvre de politiques publiques, ancrées dans le solidarisme. Ce serait la voie royale pour démythifier dans l’esprit d’une partie des Africains « la dolce vita » de l’Occident que vantent à longueur de journées des clichés servis par les médias.

L’UA pourrait dans ce sens appuyer les Républiques d’Afrique à mettre en route des programmes de rééducation des mentalités, en mettant à contribution et en valeur les expériences et témoignages de réussites sociales opérées en Afrique, par des Africains issus de diverses couches sociales.
Pax Africana s’incline devant la mémoire de tous ces anonymes qui laissent leurs vies dans la Méditerranée à la quête d’un lendemain meilleur.

Fait à Lomé, le 21 avril 2015

Ayant pour initiateur Edem KODJO (ancien Secrétaire général de l’OUA -devenue Union Africaine-, ancien Premier Ministre du Togo, Membre fondateur de la CEDEAO, Membre du Groupe des Sages de l’UA), « PAX AFRICANA» est une Fondation à but non lucratif à vocation internationale dont l’objectif essentiel est de garantir la paix et le développement en Afrique par la construction de l’Unité du Continent.

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