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Un formidable exercice démocratique
Publié le vendredi 24 avril 2015  |  Togo News


© aLome.com par Parfait
Publication du Rapport de l`OIF autour du fichier électoral
Lomé, le 8 avril 2015, au siège de la CENI. Après plus de deux semaines de travaux, experts de la FRANCOPHONIE et des cinq candidats en lice pour le scrutin d`avril 2015 communiquent les principaux enseignements de leur tâche.


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Silence, on retient le souffle, face à un scrutin présidentiel de tous les enjeux, de tous les contrastes, de toutes les surprises et de toutes les attentions. Election présidentielle du 25 avril. Politiques, communauté internationale, société civile, médias, populations sont à présent hautement impliqués dans une élection dont les règles, comme à l’accoutumée ne sont pas définies d’avance. Faure pourrait prendre, contre toute attente, son téléphone, appeler et féliciter son principal adversaire, Jean-Pierre FABRE.

L’heure de l’alternance aura donc sonné pour les partisans de l’opposition. C’est vrai et logique, la panique s’emparera des partisans du pouvoir en place, raison suffisante de toutes les campagnes appelant à la non-violence et à l’apaisement. Des campagnes qui semblent faire fi des réelles causes des violences électorales.

A cinq jours du scrutin, le tableau semble s’éclaircir. L’opposition du CAP 2015 se rassure de plus en plus d’être proche du but. Le pouvoir est sous pression face à des obligations historiques, la communauté internationale est sous haute alerte, et Jean Pierre Fabre, candidat porteur de l’alternance est incontestablement le maître du jeu.

La deuxième visite hier du Président en exercice de la CEDEAO, John Mahama, Chef d’Etat ghanéen à Lomé pour rencontrer le Chef de l’Etat du Togo, candidat du parti au pouvoir et les autres candidats à la course pour la présidentielle en dit long sur le rôle de gendarme que la communauté sous régionale joue vis-à-vis de l’élection présidentielle au Togo.

A la première mission du chef de l’Etat ghanéen, il s’agit de faire baisser la tension face au refus du pouvoir d’opérer les reformes constitutionnelles et institutionnelles promises par l’accord politique global avant le déclenchement du processus électoral. La question du fichier électoral a été posée et l’irrégularité sur son contenu a été évoquée ; C’est l’organisation internationale de la francophonie qui est finalement venue à la rescousse en envoyant des experts pour corriger le fichier électoral plombé de doublons.

Pour cette deuxième visite du président ghanéen, le débat a été encore plus houleux, en ce qui concerne la transmission des résultats.

A la Commission Electorale Nationale Indépendante, il existe des consultants et experts autoproclamés de tout acabit, qui de plus se donnent des missions philanthropiques visant selon eux à sécuriser le scrutin et ses résultats. Ils inventent des concepts et des dénominations les plus aléatoires et incertains, les uns les autres, contestés par les candidats.

Cette question a fait l’objet de longues discussions entre le Chef de l’Etat ghanéen et les candidats avant que la méthode traditionnelle à la CENI ne soit finalement retenue pour que l’émissaire de la CEDEAO ne puisse rencontrer les médias pour leur exposer le contenu des discussions. Autour de 18h hier à l’aéroport de Lomé.

La déclaration du Président en exercice de la CEDEAO est plutôt teintée de dissuasion dans les voies et recours pour revendiquer la victoire : « Il faut que toute personne s’abstienne de proclamer les résultats, aussi partiels soient-ils.» a-t-il déclaré avant d’apostropher ceux qui pourraient se livrer à cet acte : les candidats, les partis politiques, les observateurs et surtout les médias. Le message pourrait passer à des conditions extrêmes, puisqu’au cours des discussions, l’épineuse question de la transparence a été aussi posée. La transparence du scrutin et la proclamation de vrais résultats aurait l’avantage de créer un climat de sérénité. Ce qui amène à avoir de la part de la CENI et des acteurs impliqués des garanties nécessaires de transparence.


Alerte maximale

La mobilisation particulière remarquée auprès de la communauté internationale est illustrative des risques à craindre pour une élection qui pourrait basculer la sous région dans une situation d’insécurité de trop. Les signes avant-coureurs de cette crainte ont été constatés à la veille du processus avec les reformes constitutionnelles et institutionnelles. Cette question a divisé les acteurs. Certains partis politiques, au nom de la non-obtention de ces réformes ont décidé de boycotter le scrutin et appellent d’ailleurs les populations à rester à la maison le 25 avril prochain.

Le principal parti d’opposition n’est pas allé dans cette logique et a décidé d’aller à l’élection pour savoir défendre sa victoire lorsque celle-ci comme d’habitude sera volée. Du coup, les règles du jeu ont changé face à l’adversaire du pouvoir, qui aussi comptait sur le boycott du Cap 2015 pour se donner raison de se faire accompagner par des lapereaux. Aujourd’hui, la crainte est réelle. Jean pierre Fabre et la coalition des partis qui l’accompagne ne se laissera pas faire si les résultats sont tronqués et n’ont pas reflété la vérité des urnes. Le mode opératoire est connu. Des manifestations musclées, des répressions sanglantes, des arrestations, des morts et des blessés.

Ces périodes sont invivables au Togo. Le pouvoir politique, pour juguler les contestations finit par faire recours aux hommes en treillis. Les forces armées qui viennent défendre la victoire du candidat au pouvoir avec des Kalachnikovs et des chars. Les militants de l’opposition résistent malgré les tueries.

En 2005, à la prise du pouvoir de Faure Gnassingbé, cette escalade à couté la vie à plus de 500 personnes selon le rapport des Nations-Unies.

C’est pour éviter ce remake que la communauté internationale prend la mesure du risque, sachant que les mêmes causes produiront les mêmes effets.

Puisque, dans la foulée, le processus se déroule dans la plus grande dissension des acteurs politiques. Même une partie de la société civile n’est pas prête à cautionner un scrutin sans réformes constitutionnelles et institutionnelles.

Seulement le sapeur-pompier, émissaire de la CEDEAO a oublié de dire certaines vérités aux autorités togolaises engagées. Les violences politiques naissent dans le mépris et le forcing des institutions dans la proclamation de la vérité. La CENI a montré patte blanche. Mais l’autre institution qui se substitue souvent au parti au pouvoir est la cour constitutionnelle. Présentée comme inféodée au parti au pouvoir, la cour constitutionnelle est vivement critiquée pour ses prises de position partisanes.

C’est souvent à la validation des résultats et au rejet pur et simple des recours et réclamations des candidats que la tension s’exacerbe et atteint des dimensions meurtrières. La communauté internationale devrait donc revoir les règles du jeu, d’abord du côté de la CENI dans ses stratégies à tourner les choses en faveur du candidat du pouvoir et à museler les candidats d’opposition. Mais aussi surtout la cour constitutionnelle qui donne dans le mépris en matière de traitement des recours. Ce sont les bases des contestations et des violences.

L’espoir d’une alternance

Les dix jours de campagne électorale ont montré à quel point le concept de l’alternance politique devient un mot de passe électoral, ce qui tourne en faveur du candidat qui l’incarne.

Jean Pierre Fabre a l’avantage sur le terrain de campagne de faire passer un message logiquement irréfutable. Le changement au Togo.

La polémique du troisième mandat du candidat du parti UNIR a été nourrie pendant longtemps avant que le chef de l’Etat ne réussisse à s’imposer à nouveau en candidat pour sa propre succession.

Ce faisant, Faure Gnassingbé viendra totaliser pour la famille Gnassingbé un règne de 50 ans à la tête du Togo. Un record qui concurrence sérieusement la Corée du Nord et d’autres monarchies asiatiques qui sont aujourd’hui anachroniques face aux réalités démocratiques.

La campagne de Jean-Pierre Fabre est bien nourrie et s’est imposée à un électorat déjà acquis. La liesse qui la marque dans toutes les préfectures, les cantons, les villages et les hameaux ne sont pas simplement des effets de foule. On lit à travers les déclarations, les attitudes des populations une volonté d’affranchissement, de délivrance d’un joug qui les empêche de s’évader, de se défouler.

Les déficits et les atteintes aux droits fondamentaux, les misères subies par les populations, le mépris pour des peuples perdus face à une minorité richement arrogante donnent des arguments aux délégations du CAP 2015 de montrer les limites d’un régime qui brandit les réalisations normales d’un Etat pour s’imposer à nouveau.

De ce fait, Faure Gnassingbé, le candidat du parti UNIR au pouvoir a face à lui un seul challenger, un seul adversaire qui se trouve désormais être le maître du jeu : Jean Pierre FABRE.

Pour réussir une élection apaisée, meublée de contrastes qui invite des sapeurs pompiers face aux pyromanes, pour gérer dans l’apaisement les lendemains du 25 avril 2015, pour ouvrir les portes d’un pays épanoui et garantir une stabilité pour le Togo et la sous région, Jean Pierre Fabre devrait être rassuré que les résultats sortis des urnes ne reflètent pas de la fantaisie, mais de vrais résultats acceptables par tous.

Tout ceci devrait passer par des garanties d’un scrutin crédible, démocratique et transparent.

La communauté internationale en est consciente, c’est pourquoi elle met la pression sur le pouvoir, et reste au chevet d’un pays qui s’apprête à livrer un scrutin présidentiel qui fait planer les affres de la violence.
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