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Contestation électorale/Marche du CAP 2015 : le Peuple abandonne Jean-Pierre Fabre à ses rêves et élucubrations
Publié le mardi 19 mai 2015  |  Le Médium


© Présidence de CI par DR
Entretiens du President ivoirien, Alassane Ouattara et John Dramani Mahama, Président en exercice de la CEDEAO, avec les opposants togolais
Mardi 28 Avril 2015. Lomé. Entretiens du Président de la République, SEM. Alassane Ouattara et du Président John Dramani Mahama, Président en exercice de la CEDEAO, avec les opposants togolais dans le cadre de leur visite de solidarité au peuple togolais qui a organisé une élection présidentielle, le samedi 25 avril 2015. Photo: Jean-Pierre Fabre


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Pour une première sortie du CAP 2015 qui devrait permettre à Jean-Pierre Fabre et les autres dirigeants du CAP 2015 de se prévaloir de la légitimité populaire en vue de la contestation des résultats de l’élection présidentielle du 25 Avril 2015, c’en était une. Tout ceux qui ont participé à cette marche par conviction ou par curiosité l’ont tous reconnu : La marche du Samedi 16 Mai, initiée par le CAP 2015 a été un FIASCO.


A voir les mines déconfites des dirigeants du CAP 2015 au milieu de la petite foule qui les accompagnaient sur les pavées du Boulevard Félix Houphouet Boigny, on a vite compris leur désarroi et l’amertume qui les rongeaient dans leur for intérieur. La grande marche de protestation tant annoncée par CAP 2015 n’a accouché que d’une souris, une petite souris. Le public escompté qui devrait accompagner Jean-Pierre Fabre et les autres dans leur égarement n’a pas répondu à leur appel. Nous n’allons pas avancer un chiffre mais dire qu’à la chute de la marche, les manifestants occupaient à peine la moitié du terrain de foot d’Akassimé, pour ceux qui connaissent. A chacun d’évaluer le nombre.


Nous le disions déjà dans nos précédentes parutions, le peuple dont Jean-Pierre Fabre fait appel ne l’écoute plus ou ne l’écoute pas. Il est frappant de voir que tout au long du parcours de cette marche, beaucoup d’habitants sont sortis au pas de leur portail pour regarder passer le groupuscule, se demandant bien ce qui leur arrive. ” Ils feraient mieux d’aller s’occuper ailleurs que de nous distraire par ces soi disant marches de protestation.



On en a assez”, a laissé entendre une habitante du quartier de Bè. Et elle n’est que la petite voix de milliers voire de millions de Togolais, désabusés par les tribulations d’une partie de l’opposition depuis un quart siècle. Au sein de certains militants les plus caciques, cette situation devient intenable. Ils procèdent même par ironies et moqueries.


Pour certains, c’est la colère qui l’emporte. ” Nous sommes prêts a suivre Jean-Pierre Fabre n’importe où, mais de grâce, qu’il se ravise et qu’il nous montre le bon chemin. Marcher comme en 2010 pour ne rien avoir, ce n’est plus possible” tempête un militant, déçu du nombre réduit des manifestants du jour. ” Regardez le nombre. Est ce que c’est sérieux qu’on dise que le CAP 2015 appelle à une manifestation et que c’est ce petit nombre qui vienne ? Non, non et 3 fois non” a-t-il dit, les yeux embués de larmes. Cette posture d’une partie de la population devrait faire réfléchir les dirigeants du CAP 2015.



L’aveuglement dans une méthode qui mène à la perte est un crime contre les militants et les partisans. Il est temps que Jean-Pierre Fabre, Brigitte Adjamagbo, Abi Tchessa, et les autres du CAP 2015 pensent au Togo plus qu’à leurs intérêts égoïstes. De toute façon, les temps ne plaident pas pour eux car leur capital de militants et de sympathisants s’érodent tous les jours car les Togolais ont désormais compris qu’ils ont assez perdu de temps.

L’inconséquence de Jean-Pierre Fabre



Jean-Pierre Fabre dit ne pas avoir eu de réponses à la date du 15 Mai à la lettre que CAP 2015 à envoyer l’OIF pour qu’elle vienne reprendre le processus électoral.
Au même moment, Jean-Pierre Fabre fait croire qu’il n’a pas besoin de la communauté internationale. Samedi dernier, lors de la marche, à une question à lui posée par des journalistes de la BBC et de l’AFP, Jean-Pierre s’est fendu en un nationaliste invétéré, convaincu de n’avoir pas besoin de la communauté internationale.


Il disait en substance ceci : ” Quand tu affrontes un problème, il faut essayer de l’affronter seul en ne comptant que sur ses propres forces. Si d’aventure, la communauté internationale vient en s’en mêler, allant dans le sens de ce que vous voulez, vous remercier le bon Dieu. Je l’ai toujours dit depuis des années, la contribution de la communauté internationale ne peut être qu’un appoint”.
Et pourtant, Jean-Pierre Fabre et les autres leaders avaient parcouru les capitales européennes avant les élections pour que cette communauté internationale pèse sur le pouvoir de Lomé en vue d’obtenir ceci ou cela.


Si la communauté internationale ne peut venir qu’en appoint, pourquoi alors avoir adressé une lettre à l’OIF pour lui demander de peser sur la suite du processus électoral. C’est le contraire qui aurait dû se faire en ce sens que CAP 2015 luttant localement pour que la victoire de son champion puisse être admise par les Autorités en place, et voyant sa détermination, l’OIF lui apporte un soutien.


Si la communauté internationale ne peut venir qu’en appoint, pourquoi Jean-Pierre Fabre a-t-il courbé l’échine devant les présidents John Mahama du Ghana et Allassane Ouattara de la Côte d’Ivoire lors de leur visite en plein processus de proclamation des résultats ?


On comprend que Jean-Pierre Fabre avance ces arguments auprès des militants de son parti pour se donner une certaine contenance politique d’un Leader intransigeant vis-à-vis de la communauté internationale. Mais c’est tromper son monde car dans la géopolitique de ce 21è siècle, personne ne peut se passer de la communauté internationale. On peut faire des choix politiques et économiques en tenant compte des aspirations de son peuple. Mais se passer de la communauté internationale, jamais. Que Jean-Pierre Fabre aille demander au tout puissant Vladimir Poutine si la communauté internationale ne peut être qu’un appoint ?


Nous sommes à l’aube d’un nouveau quinquennat que va exercer Faure Gnassingbé parce qu’il a gagné les élections. L’opposition togolaise, notamment l’ANC et ses amis du CAP 2015 feraient mieux d’appréhender le rôle, combien important, d’une opposition dans une démocratie.


Le Togo et les Togolais en ont besoin pour asseoir une bonne base de sa démocratie et une revitalisation de sa marche vers le progrès et l’émergence. Le bonheur des militants de l’opposition passe aussi par là.
Ali SAMBA

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