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Malick Ayeva : « Il y a les valeurs intrinsèques. Il faut qu’il soit sérieux, il faut qu’il soit honnête. Qu’il soit bien élevé, ensuite, s’il a du talent, ça marche ! »
Publié le jeudi 7 novembre 2013  |  L'Union




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Togo - Les artistes togolais sont nombreux aujourd’hui à émerger, mais peu sont ceux qui s’engagent à les accompagner. En plus le domaine n’est pas tres organisé. Beaucoup s’improvisent promoteur, agent et autres sans en avoir la maîtrise du métier. Aujourd’hui au Togo, lorsqu’on évoque le sujet, un nom revient très souvent : Malick Ayeva. L’homme est vu comme l’un des jeunes au Togo qui investi beaucoup dans l’art musical. Si vous lui demandez pourquoi est-ce qu’il fait autant confiance aux artistes togolais, il vous répondra tout simplement « qu’il est têtu. » Lire l’entretien qu’il nous a accordré.
pa-lunion.com : Monsieur Malick Ayéva, bonjour

Malick Ayéva : Bonjour !


Vous êtes un promoteur culturel connu comme tel, et vous n’hésitez pas à aider les artistes quand ils en ont besoin. Mais il se fait que peu de Togolais qui ont les moyens prennent cet engagement d’aider les artistes de toute sorte. Est-ce que vous comprenez pourquoi la situation est telle dans notre pays ?

Non ! Moi aussi je cherche à comprendre. Et je pense que la question leur est adressée. Je veux comprendre pourquoi les argentiers s’intéressent peut être plus au football qu’à l’art et la culture dans notre pays. Je me pose moi également la question.


Est-ce qu’un travail de fond a été fait sur le sujet ?

Je serai prétentieux si je dis que oui. Je dirai qu’on est en route. Vous voyez, cette marche, on ne la mène pas seul. Il faut pouvoir la mener en groupe. Malheureusement sur le terrain, vous allez constater que, même si certains priment cette volonté de travailler ensemble, dans la pratique, ce n’est pas le cas. Il y a beaucoup de coup bas dans le circuit, il y a beaucoup d’ingratitude, il beaucoup de manque d’information, ce qui fait que la roue tourne, mais tourne très lentement. Et puis, on ne travaille pas assez dans la qualité. Parce que même le débat de la qualité, c’est un grand débat.


Pourquoi certains s’engagent à aider la culture à avoir une bonne image, et chemin faisant, sont obligés de laisser ?

Vous voyez, je vais vous dire quelque chose. Le thème consacré ce n’est pas aider. Au fait, c’est une industrie. C’est du business. Le but, c’est de faire du partenariat gagnant-gagnant pour chacun des cas. Mais quand quelqu’un fait des efforts, il met la main à la patte et qu’il n’y a pas de retour sur investissement, à un moment, il arrête. Donc, il faut être réaliste. Il préfère investir dans des boîtes de sardine, dans l’informatique, dans le bâtiment, dans autre chose que d’investir dans l’art et la culture. Tout simplement, c’est un business. Donc si l’environnement ne s’y prête pas, si les différents acteurs du développement eux-mêmes sont très lents, mais vous, vous voulez que des gens continuent à investir dans votre créneau dans lequel il n’y a pas de retour sur investissement. Et de surcroît il y a de l’ingratitude, les gens baissent les bras.


Les gens baissent les bras, mais vous, vous ne baissez pas les bras, pourquoi ?

Parce que je suis un passionné, je suis un têtu. Moi j’ai compris depuis toujours que, dans ce milieu, si vous n’êtes pas têtu, vous ne pouvez pas aller loin. Vous voyez, comme le disait le manager d’Alpha Blondy, ce n’est pas parce que vous partez le premier que vous arrivez forcement le premier. Donc, il faut être têtu. Et avec la grâce de Dieu, nous, nous sommes dans cette logique là. Nous avons fait 15 ans dans ce pays avant que les gens ne nous connaissent avec le succès de Mirlinda, et nous continuons malgré les difficultés. Nous ne baissons jamais les bras, parce que nous ne sommes pas des aventuriers. Nous sommes des passionnés, nous avons été artiste par le passé, registre amateur. Aujourd’hui, nous vivons avec les artistes, nous travaillons avec eux, et puis nous nous disons que, on ne le fait pas pour être forcement riche, on le fait parce que pour nous, c’est un problème existentiel.


Combien êtes-vous maintenant à faire ce travail ?

J’ai beaucoup de respect pour Monsieur Tamakin Toutou. Au-delà de la qualité du travail qu’il fait, je le respecte beaucoup pour une seule chose. C’est un homme très honnête. Et ça, dans le milieu c’est important. Et quand vous n’êtes pas honnête, ça pose de sérieux problèmes sur le long terme. Si ce Monsieur je le respecte, ce n’est pas parce qu’il produit de grands talents, je le respecte surtout parce que c’est l’un des promoteurs les plus visibles et en même temps le plus honnête, qui respecte les valeurs d’un vrai professionnel.


Donc, vous êtes les deux plus honnêtes Messieurs qui soutenez l’industrie culturel au Togo ?

Vous voyez, vous les journalistes, c’est comme ça que vous fonctionnez. Je n’ai pas dis que nous sommes les deux honnêtes. Je dis lui, particulièrement je l’aime bien, qu’il est honnête.


Mais, ma question était de savoir combien êtes-vous dans le milieu aujourd’hui à être têtu derrière les artistes malgré leurs caprices ?

Je ne saurai vous répondre avec précision. Il n’y a pas de statistique aujourd’hui. Ici au Togo, tout le monde s’érige promoteur. Donc si je dis nous sommes dix, quinze, vingt, trente, deux, trois, ça va être compliqué. Je préfère ne pas dire certaines choses. Mais je vous dis que moi, dans mes normes, dans ce que moi je comprends du métier, au jour d’aujourd’hui s’il y a quelqu’un que vous me demandez de doigter en plus de moi, la charité bien ordonné commençant par soi, je dis, Tamakin Toutou.


Sur la base de quel critère vous choisissez d’accompagner un artiste quel qu’il soit.

C’est un peu aléatoire. Il y a les valeurs intrinsèques. Il faut qu’il soit sérieux, il faut qu’il soit honnête. Je reviens toujours sur ces aspects là. Qu’il soit bien élevé, c’est très important. Parce que dans ce milieu, il y a le pouvoir. Ensuite, s’il a du talent, ça marche. Après, c’est le travail. Si c’est un bosseur, eh bien ! Tout se passe bien. Mais au-delà du talent, si les aspects valeurs, respect, honnêteté ne sont pas là, il n’irait pas loin.


Mais s’il y a des gens qui nous écoutent qui souhaiteraient aussi dépenser pour faire évoluer l’industrie de la musique, quel conseil ou orientation lui donneriez-vous ?

De prendre le temps de se former, de s’informer. Vous n’êtes pas obligé d’aller dans une école de formation. Autodidacte, c’est le point de départ. Et puis, vous prenez le temps de faire des expériences. Vous vous rapprochez des professionnels, de ceux qui sont sur le terrain, vous apprenez à comprendre le système, et puis au fur et à mesure, vous aussi, vous allez faire vos armes, tout simplement.


Donc, on ne s’improvise pas promoteur culturel ?

Pas du tout. Vous voyez là, vous ne faite pas le business des boîtes de sardines. Là c’est les être humains que vous gérez. Et à partir de ce moment, ça devient compliqué.


Vous avez appris il y a quelque moi que l’Etat à crée un fond d’aide à la culture togolaise. Quelle appréciation faites-vous de ce fond et l’avenir que vous souhaitez de ce fond ?

Nous avons tous applaudi. Maintenant on attend de voir. Vous voyez tout ça, c’est des histoires de gestion, de management et tout. On attend de voir. Je ne veux pas me prononcer là-dessus.


Vous croyez quand même à l’avenir de la culture ?

Tout à fait. Si nous ne croyons pas, nous ne serons pas là-dessus. De toutes les façons, il y a eu des gens avant nous. Nous on continue et si on ne termine pas, la jeunesse va continuer. Il y a plein de jeunes aujourd’hui qui sont passionnés par ce métier, qui veulent être aussi manager, promoteur culturel, et bien, ils vont continuer. Nous prions Dieu pour que le Togo soit rayonnant sur le plan culturel et artistique. Très important. Il n’y a que la politique qui concourt de façon transversal au développement d’un pays. Il y a le sport, il y a aussi la culture.


Malick Ayéva, est-ce qu’il faut être riche avant d’être promoteur culturel par exemple ?

Non pas du tout. Il y a différents secteurs. Quand vous êtes agent artistique, vous n’avez pas besoin d’être riche. Si vous voulez être producteur, là, il faut avoir des moyens. Mais quand vous êtes agent artistique manager, pas besoin d’être riche. Il existe des mécanismes de financement prouvé comme dans toute industrie, dans tout projet entrepreneurial.


Vous, vous faites tout ?

Non, je ne fais pas tout. L’environnement aujourd’hui n’est pas encore bien réglé. Donc on touche, c’est vrai à tout. Au fait nous sommes de gens de communication, nous faisons au mieux qu’on peut, le markéting, mais dans le créneau de l’entreprenariat culturel, il nous arrive d’accompagner l’artiste, de les conseiller, les accompagner, les aider à se développer. Il existe des projets pilotes que nous gérons, mais nous ne faisons pas tout. Je peux vous dire. Beaucoup pensent que je suis un producteur. En fait, je ne me défini pas moi-même comme étant un producteur. Je me défini comme étant un révélateur de talent, un agent artistique. Je ne fais plus de management. La production, je ne peux pas dire que je la fait, parce que je lance des artistes, je révèle des artistes, mais je ne le fait pas à titre commercial. On dit qu’on est révélateur de talent, ensuite on est agent. Quant on est agent, ça veut dire qu’on aide les artistes à trouver des contrats, des marchés. On est comme un démarcheur, un organisateur de spectacle. Ou bien, on est promoteur culturel, vous voyez ? Donc, il y a différents métiers dans le secteur .Et ces métiers, vous devez les apprendre, et puis ensuite vous les pratiquez. Après vous vous positionnez dans les métiers dans lesquels vous pensez être vraiment bon. C’est pourquoi ici, il y a des gens qui ne sont pas bon agent artistique, mais qui sont très bon en organisation de spectacle. D’autre sont mieux en organisation de spectacle, mais il ne peut pas tenir devant un artiste. Il ne peut pas manager un artiste, parce que, une fois l’artiste lui prend la tête, il lâche le prise, vous voyez ? Donc il y a certains métiers vous choisissez selon vos dons, vos aspirations, etc.


Monsieur Malick Ayéva, je vous remercie

Merci et à très bientôt.

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